30/08/2012

Semur-en-Auxois : histoire du barrage de l’ancienne usine


L’association Hydrauxois a publié un petit guide intitulé Barrage et digue du Foulon de Laume. Des témoins méconnus du patrimoine industriel et énergétique. Ce document dresse l’histoire rapide du site de Semur-en-Auxois et propose plusieurs annexes historiques : le règlement d’eau de 1891, des photographies des ouvrages hydrauliques à différentes époques. Il a été remis aux architectes des bâtiments de France de Côte d’Or ainsi qu’à l’architecte du secteur sauvegardé de Semur-en-Auxois, en vue d’étudier la possibilité d’une protection patrimoniale des ouvrages. Rappelons que le barrage de Semur-en-Auxois, témoin très précoce de l’hydroélectricité de plaine en France, était menacé de destruction à fin de continuité écologique. L’association Hydrauxois travaille à sa restauration et à son aménagement afin de permettre le transit piscicole et sédimentaire, tout en espérant lui rendre dans les prochaines années sa vocation initiale de production énergétique.

(Lien court si le précédent ne fonctionne pas : http://pdf.lu/7Ft9)

29/08/2012

Pourquoi Hydrauxois ?


En 2011, le barrage et la digue de Semur-en-Auxois, ainsi que deux glacis de moulins, étaient menacés de destruction dans le cadre d’un projet-pilote de continuité écologique.

Plusieurs associations locales et des centaines de particuliers se sont mobilisés pour manifester leur attachement aux site menacés et pour démontrer que la continuité écologique n’impliquait pas forcément leur destruction. Parmi les citoyens engagés dans cette lutte, un certain nombre s’est découvert une passion commune pour le patrimoine et l’énergie hydraulique.

L’association Hydrauxois est née de cet attachement partagé pour la très vieille histoire liant l’homme à l’eau dans notre pays d’Auxois-Morvan, et l’envie de la continuer à l’ère des énergies locales renouvelables. L’association est strictement indépendante de tout engagement politique, religieux ou philosophique, ainsi que de tout intérêt commercial.


Patrimoine hydraulique :
un héritage exceptionnel en Auxois-Morvan

Depuis des millénaires, l’homme utilise l’eau pour son alimentation, son hygiène, son activité économique et son énergie. L’eau n’est donc pas seulement un élément naturel indispensable à la vie, mais aussi un fait de civilisation : des norias et roues antiques aux barrages, canaux, réseaux d’irrigation ou d’assainissement modernes, elle accompagne les sociétés humaines. Le terme « hydraulique » exprime cet usage humain de l’eau.

L’association Hydrauxois rassemble en Auxois-Morvan tous les passionnés de cette aventure hydraulique, qu’elle concerne le patrimoine, l’énergie ou l’environnement. Parcourue par les bassins de l’Armançon, du Serein ou de la Cure, avec leurs multiples affluents et rus, l’Auxois-Morvan est une terre au très riche patrimoine hydraulique.

Outre les ponts et dispositifs de franchissement, les témoignages conservés les plus anciens se trouvent bien sûr dans le réseau des moulins. Au Moyen Âge, ceux-ci utilisaient l’énergie de l’eau pour toutes sortes de production et transformation : moudre le grain, purifier et forger le fer, fouler la laine, presser l’huile ou le vin, etc. Un glacis ou seuil de pierre surélevait le niveau de la rivière et détournait l’eau vers un sous-bief, où la roue hydraulique tirait partie du courant. Il existe aujourd’hui plusieurs centaines de moulins en Auxois-Morvan, soit à l’état de vestiges soit en habitations souvent très bien restaurées.

Le réseau des abbayes et monastères a également su tirer partie de l’eau. Les moines cisterciens étaient de ce point de vue de véritables ingénieurs, et le site exceptionnel de l’Abbaye de Fontenay rappelle leur haut niveau de technicité.

Plus tard, lorsque la Bourgogne devint une terre réputée de métallurgie, l’eau fut mise à contribution dans les nombreuses forges du pays d’Auxois-Morvan qui exploitaient un abondant minerai de fer de surface. Les Grandes Forges de Buffon sont bien sûr le témoignage le plus abouti de cette contribution hydraulique au travail des métaux.

À l’âge d’or de la métallurgie bourguignonne, c’est-à-dire au XIXe siècle, un nouvel usage se fit jour : la construction de canaux pour transporter les marchandises, dont le canal de Bourgogne (242 km) qui traverse l’Auxois-Morvan. Pour l’alimenter, et aussi pour canaliser les terribles crues de la Seine, on dut construire des grands barrages assurant des retenues d’eau : Cercey, Chazilly, Pont-et-Massène ou encore Grobois-en-Montagne ont conservé ces lacs artificiels, et leur ont ajouté de nouveaux usages.

À ce riche patrimoine technique, artisanal ou industriel, s’ajoute bien sûr l’aventure moderne de l’hydro-électricité. Des dizaines de petites usines ont surgi des anciens moulins ou forges entre 1890 et 1920, suivies par les grands barrages exploités par EDF dans le bassin de la Cure.

Ce que nous vous proposons
• Connaître le patrimoine hydraulique de votre région : visites de découverte, conférences…
• Construire ensemble une encyclopédie unique en France recensant tous les moulins en place ou en ruine de l’Auxois-Morvan
• Faire vivre et transmettre ce patrimoine de manière originale : parcours didactique, expositions, concours, spectacles vivants…

Énergie hydraulique :
une énergie d’avenir pour nos territoires

L’énergie hydraulique n’est pas une énergie du passé, mais une énergie moderne, locale, très précieuse à un moment où l’on s’accorde largement sur la nécessité d’une transition énergétique.

Le changement climatique est une réalité établie par les chercheurs. Outre ses effets globaux sur les sociétés et la biodiversité, il devrait se traduire notamment par la multiplication des épisodes extrêmes dommageables pour une région agricole comme l’Auxois-Morvan. Par ailleurs, les sources fossiles d’énergie sont pour certaines en voie d’épuisement, et doivent être importées avec un coût croissant pour la collectivité. Changer nos habitudes de production et de consommation est donc désormais une urgente nécessité !

Bien que l’Auxois-Morvan se situe en tête de bassin versant et ne soit pas une terre de reliefs très prononcés, la région possède un réel potentiel hydro-électrique. Les premières turbines et générateurs se sont implantés dès la fin du XIXe siècle. Le potentiel hydro-électrique est en partie exploité par le groupe Jura-Bourgogne d’EDF, mais aussi par de nombreux propriétaires d’ouvrages hydrauliques qui pratiquent l’auto-consommation, voire fournissent le réseau national.

Le potentiel hydro-électrique de l’Auxois-Morvan s’élève à plusieurs dizaines de MW (mégawatt), soit la consommation électrique de plusieurs milliers de foyers : il est très loin d’être entièrement utilisé aujourd’hui. Cette capacité est certes moins importante que celles d’autres énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse). Toutefois, la production est maximale et continue dans la période des hautes eaux (entre octobre et mars), de sorte que l’énergie hydraulique complète très utilement l’intermittence des autres sources d’électricité.

Les avantages de l’hydroélectricité
• Une énergie locale, pourvoyeuse d’emplois et de revenus sur le territoire ;
• Une énergie propre : l’eau turbinée est restituée intégralement et sans altération, elle est oxygénée, le transit sédimentaire et la circulation des poissons peuvent être assurés (voir encadré) ;
• Une énergie limitant les émissions de CO2, donc luttant contre le réchauffement climatique et l’acidification océanique ;
• Une énergie prévisible : même s’il y a des variations annuelles dans les débits des rivières, on peut estimer la production moyenne, minimale et maximale en exploitation annuelle ;
•  Une énergie abondante en hiver, quand il y a plus de besoins ;
• Une énergie accessible, aux particuliers comme aux collectivités, car l’équipement en petite centrale hydro-électrique (PCH, picocentrale < 20kW ou microcentrale entre 20 et 500 kW) peut aussi bien servir à l’autoconsommation d’une famille qu’à la vente du surplus sur le réseau ;
• Une énergie collaborative, car lorsque plusieurs particuliers et collectivités s’équipent sur un même territoire, ils peuvent mutualiser certaines opérations de maintenance des sites et réduire ainsi les coûts d’exploitation ;
• Une énergie à longue durée de vie, car l’équipement est robuste et dure plusieurs décennies, voire plus d’un siècle.
Le développement de l’énergie hydro-électrique dans les prochaines années est donc un enjeu passionnant pour les riverains et propriétaires d’ouvrages hydrauliques, ainsi que pour les communes et communautés de commune de l’Auxois-Morvan.

Ce que nous vous proposons
• Informer sur les enjeux de l’énergie renouvelable d’origine hydraulique
• Réaliser un Atlas hydraulique de la puissance exploitable en Auxois-Morvan
• Informer, conseiller et accompagner les propriétaires (publics, privés) et collectivités souhaitant s’équiper en petite production hydro-électrique
• Concilier continuité écologique, défense du patrimoine et production hydro-électrique


Continuité écologique : 
Hydrauxois sera en première ligne !

Le bon état physique, chimique et biologique de l’eau est un objectif de la Communauté européenne, et l’affaire de tous. Hydrauxois lutte bien sûr pour l’atteinte de cet objectif et la préservation de nos rivières en Auxois-Morvan. Les ouvrages hydrauliques représentent parfois des obstacles à l’écoulement : comme tels, ils peuvent affecter la continuité écologique, c’est-à-dire le transit sédimentaire et la circulation piscicole.

L’entretien et l’usage raisonné des vannes, comme les dispositifs de franchissement (passes à poissons) pour les barrages, permettent de concilier la continuité écologique avec le patrimoine et l’énergie hydrauliques.

Hydrauxois a pour vocation d’être un acteur de cette conciliation nécessaire en Auxois-Morvan. Notre association s’engagera sur plusieurs axes :

• l’information des propriétaires d’ouvrages sur les nouvelles obligations légales et réglementaires (loi sur l’eau, SDAGE, SAGE, plans de protections des espèces migratrices ou patrimoniales, débits réservés, classements des cours d’eau) ;

• la nécessité de différencier clairement les grands barrages (EDF, VNF) des seuils et glacis modestes afin de déterminer les priorités ;

• la concertation avec les pouvoirs publics pour que le nouveau classement des rivières (2014) et les aménagements de continuité écologique tiennent compte de la valeur du patrimoine, du potentiel hydro-électrique, des bénéfices environnementaux attendus et aussi des difficultés de beaucoup de maîtres d’ouvrage à assumer seuls un génie civil souvent coûteux ;

•  la promotion de la recherche sur la biodiversité des rivières, biefs et retenues, afin de connaître et améliorer la qualité écologique de l’eau en Auxois-Morvan.