Par leur récente victoire au conseil d’Etat, notre association et ses consœurs ont rétabli la démocratie riveraine et la démocratie environnementale en soumettant à l’étude d’impact et à l’enquête publique tout chantier qui modifie un linéaire conséquent de milieux aquatiques. Un billet de Truites & compagnie déplore cette décision du conseil d’Etat, prétend qu’elle serait contraire à l’intérêt général et accuse notre association d'être mue par la simple quête d'un intérêt privé lié à l'hydro-électricité. Réponse et précisions à ce sujet.
L’article de Truites et compagnie est principalement axé sur l’idée que «l’intérêt général» et «les intérêts privés» s’opposent. En forçant le trait (mais à peine, car le billet est assez caricatural), il y a les gentils défenseurs de l’intérêt général qui veulent renaturer les rivières selon leur vision de l’écologie et sans qu’on les importune, les méchants défenseurs des intérêts privés qui osent leur mettre des bâtons dans les roues (car leur désir secret serait de se faire plein d’argent avec de l'hydro-électricité).
L’intérêt général, ce n’est pas chacun qui le proclame
Depuis 1789, et comme l’observe un universitaire spécialiste du sujet (Truchet 2017), «l’intérêt général désigne toujours les besoins de la population, ou pour reprendre une expression de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, «la nécessité publique» : est d’intérêt général ce que ces besoins ou cette nécessité commandent ou permettent en un lieu donné et à un moment donné.» Il est donc pour le moins curieux de considérer comme contraire à l’intérêt général une avancée du droit qui permet à la population de donner son avis (ici, sur des chantiers en rivière). En fait, tout le sens de la démocratie environnementale depuis 30 ans est justement de conférer ce droit aux citoyens.
L’intérêt général s’exprime dans la loi, après que le législateur a entendu l’ensemble de la société. Eventuellement, si les citoyens sont en désaccord sur le sens de la loi, l’intérêt général se tranche par le juge. L’intérêt général n’est donc pas la décision arbitraire d’une faction administrative et gestionnaire qui estimerait être au-dessus des autres citoyens, ici dans sa vision et gestion de la nature. Ne pas comprendre cela, c’est avoir un problème profond de cohérence vis-à-vis de ce que sont la démocratie et l’état de droit. Ce n’est pas tenable longtemps pour une action publique.
L’auteur du billet de Truites & compagnie dit à ses pairs qu’il leur faut se pencher sur le droit. C’est en effet indispensable et il est bien dommage que le personnel d’instances publiques ou d’associations à agrément public ne dispose pas d’une solide formation en ce domaine. Se pencher sur le droit, c’est découvrir que les normes de l’action humaine ne sont pas réductibles à l’idéologie de tel ou tel citoyen ou de telle ou telle faction de citoyen. Le droit est donc une bonne école de découverte du pluralisme, de compréhension de la complexité et de respect de la diversité des vues en démocratie.
Les chantiers de renaturation sont des chantiers comme les autres
Comme nous l’avions déjà exposé, le droit français et plus précisément le code de l’environnement définit les termes de la gestion durable et équilibrée de la rivière. Les chantiers dit de renaturation ou restauration de rivière sont des chantiers de gestion : ils doivent donc respecter ce que dit le droit à ce sujet. Or il suffit de lire le texte de la loi pour comprendre que les dimensions naturelles de l’eau (fonctionnalités, biodiversités, etc.) y sont équilibrées par des considérations sociales, sanitaires, sécuritaires, économiques. Demander un « blanc-seing » pour changer des linéaires importants de milieux aquatiques sans contrôle du citoyen et sans étude d’impact de ce que l’on fait, c’est évidemment arbitraire.
Il faut aussi rappeler qu’un chantier est un chantier. N’importe quel manuel de génie écologique reconnaît que certains travaux, et en particulier les destructions d’ouvrages hydrauliques, ont des effets adverses et indésirables à contrôler. Citons notamment :
- incision de lit,
- affaissement de berge,
- risque géotechnique par rétraction argile ou pourrissement de fondation bois,
- remobilisation de sédiments pollués,
- baisse du niveau de la nappe et effet sur les réseaux d’eau,
- changement du régime local des crues et des sécheresses,
- risque de destruction d’espèces protégées ayant colonisé l’habitat,
- risque de remontée d’espèces invasives.
Cette liste ne concerne que des dimensions physiques, chimiques, biologiques, sans parler de l’appréciation des citoyens sur les usages et les paysages, ainsi que des droits de propriété protégés constitutionnellement.
Et vous voulez que tout cela se passe d’étude d’impact et d’enquête publique ? C’est vraiment inquiétant si vous prétendez avoir un rôle de gestionnaire public…
L’hydro-électricité sans caricature
Concernant l’hydro-électricité, le billet est franchement caricatural. Mais assez classique des éléments de langage du milieu pêcheur, qui fait croire aux élus que les personnes relançant des moulins à eau sont d’affreux capitalistes voulant amasser des fortunes immenses en tuant des poissons. Ce type de discours est un résidu assez archaïque des années 1980, déconnecté de la réalité des sites et des pratiques. Il est à peu près inaudible à l’heure où tout le monde a désormais conscience des risques climatiques et où chaque kWh compte pour éviter les émissions carbone, tant en production (élimination du carbone) qu’en consommation (sobriété du carbone).
En tout état de cause, Hydrauxois n’est pas un syndicat de producteur d’hydro-électricité, c’est une association de riverains qui défend l'eau et le droit de l'eau (voir le PS plus bas). Cela inclut l’écologie et le climat mais aussi bien la culture, le paysage, la société, l’économie. Car justement, l’intérêt général ne peut pas être confisqué par une seule vision de l’eau, ses usages, ses imaginaires.
L’hydro-électricité fait partie des énergies soutenues à échelle nationale, européenne et mondiale dans le cadre de la lutte contre le changement climatique et de l'urgence à ne pas dépasser les 2°C de hausse de température, si possible les 1,5°C. Elle est aussi promue comme option par le GIEC. C’est donc difficile de recevoir des leçons d’intérêt général de la part de gens qui s’opposent au développement de cette hydro-électricité, voire qui détruisent des ouvrages producteurs, même des ouvrages EDF détenus par l'Etat, donc les citoyens.
La renaturation n’est pas une mission sacrée, elle est objet d’examen critique
A dire vrai, beaucoup de chantiers de restauration des milieux aquatiques sont intéressants et notre association y est favorable. Ce sont certains travaux qui ont focalisé une forte opposition, dont la nôtre, et il faut comprendre pourquoi.
La restauration de continuité écologique en long est la plus contestée des politiques publiques de l’eau, car elle a de nombreux défauts quand elle se fonde sur la destruction des ouvrages hydrauliques (choix français ultra-majoritaire de la décennie 2010). Elle nuit en ce cas à des éléments de biens communs comme à des règles inscrites dans la loi sur la gestion durable et équilibrée de l’eau : protection des milieux aquatiques et humides en place, stockage de la ressource en eau, adaptation climatique, lutte contre la pollution, promotion de l’énergie renouvelable, protection du patrimoine culturel. C’est justement son défaut d’intérêt général qui a mené à sa réforme et, parfois, à sa condamnation par la justice. Cette destruction d'ouvrages et de milieux liés aux ouvrages est d'autant plus déplorable qu'il existe diverses options non destructrices pour assurer la continuité.
Plus largement, les politiques de renaturation ou restauration de rivière doivent être soumises à l’examen critique et à l’avis des citoyens. Les rivières sont un hybride de nature et de culture, il est impossible de prétendre les confisquer dans une vision purement naturaliste alors que c’est contraire à l’expérience humaine depuis toujours. L’écologique contre le social, cela ne marche pas. Il est symptomatique que l’auteur voit sa mission comme «offrir aux milieux les moyens d’être plus résilients face aux agressions de notre société».
Les humains vivent avec l’eau comme l’eau vit avec les humains, une séparation mentale à ce sujet est une sorte de contradiction insoluble (je défends l’eau contre les humains… alors que je suis humain et que mon action vise comme celle des autres humains à un certain état de l’eau).
Même le choix de «renaturer» est lui aussi un choix humain de configuration de la rivière selon certains objectifs et certaines préférences. Mais ce choix se discute forcément, il ne peut pas être arbitraire. Au demeurant, les politiques de renaturation affirment en général qu’elles vont apporter d’autres choses que la seule nature (baisser des pollutions, réduire des crues, adapter au climat, élargir les services de la biodiversité, etc.) et il faut donc au minimum démontrer que leurs chantiers parviennent vraiment à de tels objectifs.
Qui a gâché l’idée de continuité au nom de dogmes et d’intérêts particuliers ?
La restauration de continuité écologique en long par démolition des sites et milieux en place échoue souvent à cette démonstration de son intérêt, elle a donc suscité une forte résistance citoyenne dont notre association est l'une des voix. Dans bien des cas, la continuité en long aura été l’alibi de publics particuliers pour des intérêts particuliers (par exemple, dépenser l'argent public rare de l'écologie pour maximiser des salmonidés à la demande des pêcheurs de salmonidés). Cela s’explique notamment par le fait que cette continuité a été reprise en France de la loi pêche 1984, c’est-à-dire par le petit bout de la lorgnette halieutique.
En fait, la continuité ou connectivité de milieux est plutôt une idée intéressante issue de la recherche écologique, mais elle a été largement gâchée par une approche dogmatique, une mise en œuvre brutale et centrée sur les buts de certains publics.
Le principal enjeu de la continuité de l’eau est la continuité latérale, bien plus importante pour la biodiversité et pour la régulation de l’eau. Or elle a été ignorée dans la loi et reléguée au second plan parce que certains voulaient juste casser du moulin et de l’étang au nom de leurs dadas. Un autre enjeu est la continuité temporelle, les assecs sont un facteur de destruction massive de la biodiversité ainsi que de mise en péril de la santé et de la sécurité de nos sociétés. Mais cette continuité temporelle de l’eau n’a pas à être prisonnière, elle non plus, d’un dogme de «naturalité» : des solutions humaines et des habitats anthropiques peuvent aussi aider à conserver de l’eau, donc à avoir davantage de vivant aquatique et humide qu’en laissant les rivières et plans d’eau se vider. Opposer les solutions fondées sur la nature et sur la technique relève, là encore, d’un dogmatisme dont notre société n’a pas besoin. Et le vivant non plus.
En conclusion
Si certains se pensent comme des croisés de la nature en lutte contre la société, ils doivent donc mener un important travail de réflexion critique et de recul sur soi. Une telle posture mène à l’impasse. La nature (pour peu que ce terme ait un sens) est un objet de la discussion démocratique, elle n’est pas séparable de la société. Les citoyens sont égaux devant elle comme devant la loi. C’est pourquoi les citoyens disposent du droit d’être informés et de donner leur avis sur toute évolution des milieux naturels, peu importe les motivations de cette évolution.
Post scriptum
L'objet légal de l'association Hydrauxois est le suivant.
L’association a pour objet la protection de la nature, de l’environnement et des patrimoines de l’eau dans une perspective de développement durable, et donc notamment de :Protéger et restaurer les espaces, ressources, milieux et habitats naturels, terrestres et marins, les espèces animales et végétales, la diversité et les équilibres fondamentaux de la biosphère, l'eau, l'air, le sol, le sous-sol, les sites et paysages, le cadre de vie,Promouvoir une utilisation de l'énergie sobre et efficace, un développement des énergies renouvelables compatible avec les intérêts environnementaux, sociaux, économiques et paysagers,Prévenir les dommages écologiques et les risques naturels et technologiques et leurs impacts sanitaires, notamment dans le domaine des déchets et pollutions,Exiger un urbanisme économe, harmonieux et équilibré dans l'aménagement du territoire et défendre la protection du littoral et de la montagne,Susciter l'intérêt, la connaissance et la participation des citoyens à la protection des patrimoines naturels et bâtis, encourager l’information, la formation et l’éducation en ce sens,Agir pour une meilleure transparence des décisions publiques, de favoriser l'information et la participation des organisations représentatives de la société civile et du public à l'élaboration des décisions ayant un impact sur l'environnement,Veiller à la bonne application de la législation et de la réglementation ainsi qu'au bon emploi des fonds publics en matière d'environnement, cela dans tous les domaines liés à l'eau et aux usages de l’eau,Agir en justice pour faire valoir la défense des intérêts qu'exprime son objet statutaire et ceux de ses membres.
Sur le même sujet
Quelle densité de truites à l'hectare définit un intérêt général (et autres questions sans réponses)
Votre association favorable à des travaux ? Quelle bonne blague. La continuité écologique ? oui mais sur les gros barrages pas sur les seuils. Des effacements de barrages sur la Sélune "anlalala mais quel scandale". Et maintenant vous venez sur le terrain de la restauration des zones humides et c'est surement votre prochain combat d'empêcher ces restaurations. Les reméandrages qui sont des actions de premier plan qui permettent de restaurer la continuité latérale ? Ces travaux sont au même plan que les travaux d'effacement, ils ont lieu sur tout le territoire mais vous osez reléguer ça au second plan dans votre texte, et vous allez aussi vous y opposer puisqu'on va "s'amuser" à défaire ce que nos illustres ancêtres ont réalisé "au nom d'un dogme de la nature" blablabla.
RépondreSupprimerça ne fait jamais plaisir de voir un article qui définit clairement pour qui vous roulez mais il faut faire avec. En même temps, ça devient compliqué quand on s'amuse aussi à commencer la défense des bassines et à justifier l'accaparement du bien commun pour l'intérêt privé.
D'ailleurs, défendre les décisions du sénat sur les dérogations pour le débit réservé casse bien votre discours de "une hydroélectricité au service de la biodiversité et pour sauver la nature". Il faut sortir du bois à un moment donné et le greenwashing se heurte vite à la réalité.
Que dire... arrêtez de détruire les habitats aquatiques et humides d'origine humaine, arrêtez de détruire des ouvrages auxquels les citoyens sont attachés, arrêtez de nuire à la gestion équilibrée de l'eau telle que définie par la loi. Il y a bien des choses à faire ailleurs avec l'argent public et pour l'environnement. L'amicale des pêcheurs de truites qui cassent du moulin avec la préfecture qui dit amen, c'est fini. La continuité écologique telle que promue par le ministère de l'écologie et ses administrations était juste nulle. C'est pour cela qu'elle est corrigée.
SupprimerSur le reste : soyez précis, où aurions-nous promu au Sénat des dérogations de débit réservé? Ou des bassines? Où avons-nous dit que l'hydroélectricité était au service de la nature (et non pas au service de la décarbonation tout en pouvant réduire ses impacts sur des milieux)?
Sinon, les reméandrages ne sont pas forcément des "actions de premier plan" et, comme tous les chantiers largement expérimentaux de restauration, il faut tirer des bilans des gains avant de généraliser. Il y a une manie française d'avoir une pelleteuse et une autorisation préfectorale pour faire joujou sans répondre de rien, mais c'est déplorable. Il vaut mieux des chantiers plus rares et bien dotés en finance afin de faire du suivi solide avant / après, pour évaluer les gains avant de généraliser.
SupprimerLa continuité latérale, c'est avant tout la restauration des lits majeurs d'inondation, des annexes des lits (bras morts, noues, etc.) et des écotones (marécages, forêts et prairies humides,etc.), pas juste la forme en méandre d'un lit. Là aussi, il faut du budget parce qu'il faut acheter le foncier de chaque côté du lit mineur, ou alors compenser si (comme souvent), ce sont des agriculteurs estimant que leur bien perd de la valeur s'il redevient une zone d'érosion et de submersion. (On avait d'ailleurs recensé des papiers sur les difficultés d'exécution.)
Vous n'avez pas l'air de comprendre une chose simple: il y a des politiques qui augmentent la quantité et la diversité des milieux aquatiques et humides continentaux, d'autres qui les font régresser, notre préférence va aux premières. Que vous le vouliez ou non, la destruction d'ouvrages en travers fait souvent partie des options qui assèchent des milieux, et elle a trop souvent été menée de manière stupide, mono-orientée sur un seul objectif, sans étude ni réflexion sur les milieux que l'on asséchait, en faisant du copier-coller sans recul critique.
Ils sont contre les intérêts privés mais ils ont pas mal de pubs commerciales vendant du gadget à pêcheur :-D :-D :-D
RépondreSupprimerA la fin de cet article pénible des Truites, "L’étape d’après c’est la clé à molette mais l’éco-terrorisme ne semble pas Darmanin-compatible." Ces gens ont des emplois publics?
RépondreSupprimerTres bon article d hydrauxois, serieux et clair.
RépondreSupprimerVous parlez de dogmatisme et vous avez attaqué des actions de restauration en mettant dans le même panier celles qui touchent potentiellement à des seuils ou ouvrages et celles qui n'ont absolument aucun lien avec eux, avec pour seul but de restaurer les milieux humides, et potentiellement la continuité latérale que vous prenez. C est lamentable d avoir aussi peu de discernement et d être aussi arc bouté sur le "contre" sans discernement. Qu est ce que cela peut vous faire qu'un syndicat de rivière restaure des mares, annexes hydrauliques, favorables à la biodiversité de toutes sortes, sur des zones sans aucun enjeu pour la sécurité des biens et des personnes et avec l accord des propriétaires concernés ? Vous préférez sans doute laisser des peupleraies ou des friches ? C est cela l'homme et son patrimoine en équilibre avec son environnement ?
RépondreSupprimerMais d'où tenez-vous cela? Nous attaquons en justice certaines actions de démolition d'ouvrage et les programmations publiques qui promeuvent ces démolitions, nous n'attaquons pas des restaurations de zones humides!
SupprimerPour le reste, un chantier simple se fait sur déclaration, un chantier complexe (et coûteux, et impactant) passe par l'autorisation.
Demandez à la direction eau et biodiversité du ministère de l'écologie pourquoi elle n'est pas capable de proposer des évolutions réglementaires conformes aux attentes et aux réalités. C'est elle qui a proposé le décret de 2020, il lui suffisait de différencier les cas puisqu'elle savait très bien que les chantiers les plus impactants pour le linéaire, l'environnement et les tiers (effacements d'ouvrages) étaient les plus contestés et les plus problématiques.
Vous arrêtez de détruire les patrimoines, paysages, usages et milieux attachés aux ouvrages hydrauliques retenues / plans d'eau / étangs / canaux, les choses seront plus sereines. Vous continuez cette politique critiquée de toute part et vous avez le résultat.
A vous de choisir : soit admettre publiquement que certains choix sont mauvais en fonction du retour d'expérience, le faire remonter au préfet, à l'agence de l'eau, au ministère et au parlement, apaiser ce sujet car on conviendra qu'il doit être repensé ; soit continuer à vouloir imposer de la "renaturation" sans discernement, sans admettre les ratés et sans droit de regard citoyen, avoir les associations sur le dos, risquer des procès à chaque chantier, traîner une réputation déplorable de casseur et assécheur sur argent public.
Un remeandrage de plus de 100 m dans une zone sans aucun enjeu pour les biens et les personnes, avec au contraire de forts enjeux ecologiques, avec l accord du propriétaire devra maintenant passer par une autorisation, bravo ! 1 an de procédure pour un projet pour lequel le bien fondé pour la communauté est très difficilement questionnable. Je ne suis pas daccord avec vous sur la continuité mais je trouve entendable vos arguments lorsque cela concerne des ouvrages menacés de destruction. Neanmoins, Vous auriez pu utiliser vos leviers de pressions et vos capacites de lobbying pour faire modifier la loi plutôt que de simplement faire abroger la rubrique 3.3.5.0. Les générations futures vous remercient !
RépondreSupprimerPrécision sur le droit (comme nous l'écrivons, le droit est essentiel en état de droit) :
Supprimer- Un décret n'est pas une loi, c'est un acte réglementaire.
- Tout acte législatif ou réglementaire a sa cohérence interne et externe par rapport au reste du droit.
- A partir du moment où le décret de 2020 créait une catégorie indistincte de chantier sur simple déclaration, il ne pouvait que s'annuler en totalité sur cette disposition, c'était tout ou rien (le conseil d'Etat ne peut pas réécrire le droit, il peut juste constater que le droit a été mal écrit ou mal interprété par l'administration).
- Retournez vous donc contre l'autorité exécutive et administrative (= la DEB du ministère de l'écologie) qui avait rédigé ce décret, pour l'appeler à faire des textes plus intelligents, plus précis et plus concertés (par exemple en associant les riverains à la réflexion).
Par ailleurs et quoique vous disiez, un chantier d'une certaine ampleur représente de l'engagement et de l'argent publics, donc de la responsabilité. Vous pouvez avec la même somme faire plusieurs choses utiles au bien commun et à l'intérêt général, plusieurs choses utiles à l'eau et à ses milieux. Il convient donc d'être transparent sur les raisons, les objectifs et les résultats des choix opérés, d'une manière ou d'une autre de les soumettre à l'avis citoyen. Pour des simples raisons d'égalité devant la loi, certains chantiers publics importants ne pourront jamais exiger un régime spécial d'opacité et de soustraction à l'avis public, avec l'administration qui ferait tout en vase clos sans daigner informer et associer les tiers. Alors les critères distinguant ces chantiers importants sont à clarifier, mais en tout cas le décret de 2020 était intenable.
Le rapporteur public du conseil d'Etat était d'ailleurs le premier à considérer que nombre de ces chantiers étaient certainement utiles. Mais pour prendre une image et souligner combien le texte proposé par le gouvernement était absurde, il a observé que l'on pourrait effacer un barrage et noyer une vallée sur simple déclaration, sans étude d'impact ni enquête publique...
SupprimerC'est un problème si le personnel en charge de l'écologie n'est pas capable de textes sensés et mesurés, au demeurant c'est pourquoi nous gagnons au conseil d'Etat là-dessus, et sur d'autres cas (comme le décret de 2019 sur la définition de l'obstacle à la continuité écologique, lui aussi annulé car aberrant dans sa généralité).
Pour la petite histoire, ce décret est sorti alors qu'officiellement le ministère de l'écologie était en discussion de continuité "apaisée" avec des représentants de moulins, riverains et petits hydro-électriciens (pas nous, Hydrauxois est tricard :-). La moindre des choses si l'on fait de la vraie concertation est d'alerter sur ce genre de textes et d'en discuter. Mais non, cela a été fait dans le dos. De même que toute cette pseudo concertation de continuité "apaisée" a été une farce, puisqu'aucune demande structurante du monde des ouvrages hydrauliques n'a été retenue.
Mauvaise gouvernance = mauvaise ambiance = tout le monde paie les pots cassés
Quand on est a court d arguments... ce n est pas moi c est eux ! Gna gna gna allez voir la DEB. Ce n est pas grave, on fera des ronds points et des zones d activité avec l'argent public, cela vous ira bcp mieux ! Les milieux humides ne font que disparaître et se détériorer depuis des décennies, soyez fier d'abroger un décret qui permettait d'aller plus vite sur la restauration. Et arrêtez de vous cacher derrière la nécessité de faire des tests pour voir le bénéfice de telle ou telle action. Des tests sont faits, vous savez vous même qu on ne peut pas faire des suivis scientifiques avant/après partout (n est pas Poutès qui veut). L'hydroelectricité et les moulins n ont jamais été menacés par la 3.3.5.0, puisque s'il y a usage ou refus du propriétaire, le projet de continuité ne voit jamais le jour. Je ne comprends meme pas l'intérêt pour FEH d avoir attaqué ce decret. Vous avez donc été dogmatiques et défendu votre pré carré, point. Que vous le vouliez ou non, des projets à bénéfice écologique fort mettront du temps où ne verront pas le jour à cause de vous, à une époque où préserver ces milieux est une nécessité.
RépondreSupprimer"A court d'arguments" ? Euh, relisez le texte de l'article et les commentaires, nos arguments ne manquent pas, les critiques répondent sur un registre assez pauvre. Nous vous rappelons par ailleurs que le conseil d'Etat a suivi nos arguments. Donc à la base, un texte est mauvais, il est censuré, si cela vous déplaît c'est à vous d'utiliser vos super "arguments" pour faire de bons textes.
SupprimerPar ailleurs, arrêtez un peu de pleurnicher : les milieux aquatiques ont des budgets et des employés de syndicats de rivière et autres instances GEMAPI, d'agences de l'eau, d'instances à agréments publics. Ce n'est pas comme si vous étiez dépourvus de moyens ! Avant de faire un projet, vous êtes de toute façon obligé de faire un diagnostic et une analyse d'impact de votre projet (sinon cela ne vaut rien et mieux vaut ne pas vous filer de responsabilité si vous faites des projets sans analyse d'impact et prévision de résultat). Une enquête publique, ce n'est pas démesurément complexe ni long. Alors ne vous plaignez pas et bossez sur des projets qui valent le coup, les soumettre aux citoyens sera une simple formalité si ces projets sont bons et bien préparés.
SupprimerEt puis, le couplet sur les générations futures de la part de ceux qui pètent le patrimoine hydraulique, assèchent des milieux aquatiques et qui bloquent l'énergie renouvelable, stop. Cela ne passera pas, fallait pas faire des conneries si vous vouliez la confiance du public. Vendez cela à ceux qui ignorent encore diverses horreurs que vous avez financées (justement par manque de contrôle démocratique).
L énergie renouvelable, la blague absolue, le potentiel hydroélectrique est à plus de 90% exploité en France, l hydroelectricité sur les moulins, c est du profit pour leurs propriétaires, en aucun cas un enjeu énergétique. Et l assèchement des zones humides venant d un ayatollah des moulins, laissez moi rire. Vous mélangez tout, je vous mets devant la contradiction que la suppression du 3.3.5.0 va entraver bon nombre de projets qui n'ont rien à voir avec le patrimoine hydraulique, justement.
SupprimerVous reconnaissez justement qu un projet de restauration s appuie sur un diagnostic complet, avec une analyse d impact, et vous martelez par ailleurs qu'il faut une autorisation avec enquête publique. Dire que ce n est pas démesurément complexe ni long, c est n en avoir jamais mené. Pour bon nombre de projets, cela sera purement et simplement une perte d argent public et d énergie, pour ceux qui l'utilisent à autre chose qu à sauvegarder de l'intérêt privé.
Mais oui mais oui, tout baigne, on est super en avance sur la décarbonation, on n'a pas besoin d'hydro-électricité, vous avez raison contre ce que dit la France, l'Europe, le reste du monde et le GIEC. Et vous êtes un modèle pour les générations futures.
SupprimerSinon pour la enième fois, l'enquête publique est la base de la démocratie environnementale quand on modifie l'environnement de manière substantielle. Donc vous faites des projets bien cadrés, éventuellement plus ambitieux et moins nombreux, vous suivez la procédure et tout ira bien.
C'est simple, l'administration ne pourra pas mener une politique sereine eau & rivière si elle pense que les seuls représentants de la société sont les pêcheurs, les ONG écologistes et les assos de consommateurs d'eau potable. Il faut forcément associer aussi, de manière permanente, des représentants de riverains, des moulins, des étangs et plans d'eau, du patrimoine, du paysage, des sports et loisirs d'eau douce hors la pêche, qui représentent aussi la société du point de vue de la rivière et de l'eau de surface en général. La société, ce n'est pas l'économie, qui est représentée de son côté par les industriels et agriculteurs ayant une visée de production.
RépondreSupprimerTout à fait mais on n'en prend pas le chemin, voir ce décret de 2020 qui entérine l'exclusion des cas que vous citez:
Supprimerhttp://www.hydrauxois.org/2020/08/un-decret-enterine-lexclusion-des.html
Mais c'est un problème plus large de gouvernance, des acteurs sont trop "petits" pour l'Etat dont la bureaucratie centrale prétend tout décider dans les détails... sans avoir capacité d'entendre les gens concernés par ces détails :
http://www.hydrauxois.org/2018/11/comment-la-bureaucratie-jacobine-tue.html
Un mal français, trop de centralisme, trop de verticalité, trop de distance de la décision au terrain...
Fascinant : des fonctionnaires de l'écologie qui font tout pour compliquer les projets des autres mais qui réclament un régime ultra libéral pour leurs propres projets !!
RépondreSupprimerQuand on parle gaspillage d argent public, perso C est au soutien à la micro hydro auquel je pense
RépondreSupprimerVous coûtez cher via les tarifs de rachat gonflés sur le dos de notre facture d électricité, tout ça pour enrichir des producteurs privés qui n ont aucun respect pour le patrimoine de la biodiversité (quoique que vous vous présentiez comme le défenseur du patrimoine historique et naturel...)
Bref on ne peut pas discuter avec vos représentants qui viennent d une autre époque et se foute du lendemain
L effondrement de la biodiversité est du à plein de chose et la micro hydro outre de n"avoir qur peu d intérêt (hors montagne) ne concoure pas à la restaurer
Le couplet sur il y avait des moulins avant et des poissons semble ignorer que les moulins faisaient chômage et ouvraient leurs vannes
Par ailleurs dans un cadre de changement climatique la production électrique estivale s effondré mais malgré cela il ne faut pas ouvrir les vannes parce que sinon #yaplusdodanlariviere
L Espagne référence de tous les technobea agri ou autre souffre de la surexploitation de ses ressources en eau et les barrages ne se remplissent plus
Je ne souhaite a personne de voir le monde dont vous rêvez se réaliser
L homme à trop pensé vivre au dessus de la nature et ça va lui retomber sur la gueule bien avant 2050...
Comme dirait l autre la nature nous survivra
Décidément vous avez du oublier d avoir un minimum d objectivité dans l analyse des données scientifiques
Ca me rappelle les climatosceptiques et leur lobby
Allons bon, Hydrauxois c'est FNSEA + Total, maintenant. Vous avez oublié de dire qu'on milite pour faire des moulins sur Mars.
SupprimerComme dit l'adage : quand on n'a qu'un marteau, tout ressemble à un clou.
Vous êtes d’un cynisme ! Non non hydrauxois c’est juste quelqu’un qui fait dire aux donnees scientifiques ce qu’il veut pour servir son argumentaire (je fais partie de l’un deux) et quelqu’un qui dit dans un autre article sur ce site que les scientifiques ne sont pas objectifs et sont a la botte du lobby ecolo naturaliste. Tiens, ca me rappelle le covid :). Soit vous êtes d’accord pour dire que les scientifiques font du bon boulot objectif, soit ce sont des vendus. Mais n’utilisez pas le GIEC pour servir votre soupe sur la decarbonation pour par ailleurs dire que les hydrobio ne sont pas credibles. Encore une fois, arretez avec la decarbonation, vous êtes a coté de vos pompes, la petite hydroelectricité ne reglera rien du tout.
SupprimerBis repetita : le marteau, le clou.
SupprimerEcrivez donc sous les articles où nous aurions supposément décrit les scientifiques comme des "vendus", en pointant les citations qui vous posent problème, cela permettra de vérifier si vos propos ont la moindre base factuelle ou si vous affabulez.
L'apprentissage de la démocratie est difficile. :-)))
RépondreSupprimerAnnées 1960 : l'ingé nucléaire en blouse blanche dit "c'est la science, garde à vous"
Années 2020 : l'ingé écologique en blouse blanche dit "c'est la science, garde à vous".
Moralité : y'a un truc qui tourne pas rond dans la manière de traiter les citoyens ordinaires. A chaque fois on a des adjudants qui supportent pas d'être contrariés.
Le soucis c'est que les citoyens "ordinaires" comme vous dîtes, confondent pour certain leur opinion personnelle emprunté de subjectivité avec la connaissance scientifique. Bien sûr, tous les avis ne se valent pas. Ni sur le fond, ni sur la défense de l'intérêt général face aux intérêts particuliers.
SupprimerAïe, encore une incompréhension problématique de la démocratie. La démocratie est le régime où les citoyens sont libres et égaux devant la loi, peuvent élire des représentants qui expriment leurs attentes, en ayant comme condition de respecter les libertés des autres et l'égalité devant la loi. La démocratie n'est pas que le régime où l'avis des scientifiques est supérieur aux autres, doit s'imposer sans contradiction, prétend au monopole de l'intérêt général. Ce serait plutôt la définition de la technocratie (ou alors une sorte de redite du régime plus ou moins totalitaire dont rêvait Platon, avec les "sages" qui dominent une société hiérarchisée imposant à chacun sa place).
SupprimerPhilosophie politique mise à part, cette posture "on a la science et vous êtes des nuls" est assez catastrophique en efficacité, rien de tel pour nuire à l'action et braquer les gens. Et puis bon, une rivière peut s'étudier par des bac+8 en écologie, en hydrologie, en histoire, en économie, en sociologie, etc., un peu facile de dire "j'ai la science" en oubliant qu'il y a des sciences et que chacune analyse la réalité sous des angles différents. Et les humains n'étant pas des particules élémentaires, les représentations de la réalité font partie des observables de la science. (Si vous considérez que la subjectivité est une donnée non pertinente de la vie humaine, vous aurez beaucoup de mal à construire une science sociale!)
Entre les deux, on subit la sixième extinction de masse de biodiversité, en particulier dans les milieux humides, justifiant peut être que l ingénierie écologique ne s'y attarde un peu, vous ne croyez pas?
RépondreSupprimerApparemment, vous ne comprenez pas. Nous sommes par exemple en contentieux au conseil d'Etat contre une fédération de pêche pour destruction d'étang sans autorisation et sans étude d'impact. Nous avons documenté (à la mesure de nos moyens hélas modestes) les habitats de l'étang et ses marges humides, nous avons documenté des mortalités de moules d'eaux douces et de végétation hygrophile, etc. Retirez la restauration de rivière à des pêcheurs de truite qui ont une seule et unique obsession (est-ce bon pour la truite), confiez la à des gens qui objectivent les choses (ici, cet étang, que vaut-il pour les invertébrés, mollusques, amphibiens, poissons, oiseaux, mammifères, etc. que donne-t-il comme services écosystémiques, au vu de ces constats est-il fondé de dépenser de l'argent public à l'assécher pour créer un autre milieu?)
SupprimerEt si votre réponse c'est "cet étang n'est pas naturel dans une zone lotique de tête de bassin donc de toute façon sa destruction est forcément sans regret" eh bien vous n'avez pas compris en effet, et ce n'est pas la peine de discuter. Mais pas la peine non plus de nous donner des leçons de biodiversité quand vous la détruisez au nom d'un dogme de "naturalité" (dogme d'autant plus débile que ces rûs de tête de bassin ont de bonne chance d'être à sec 6 mois dans l'année d'ici 2050, donc les truites obsédant certains usagers de la rivière ne vont pas remonter et dévaler sur des cailloux).
Parce que la truite est la seule espèce qui apprécie le courant maintenant ?
SupprimerLes barbeaux, les hotus, vandoises, les invertébrés, les insectes, les oiseaux ... on en fait quoi ?
Et les brochets qui ont besoin de crues débordantes qui inondent annexes et prairies ?
SupprimerVous ne comprenez pas, il y a un milieu EN PLACE (depuis 4 siècles), on l'étudie avant d'y toucher, on ne met pas en avant un futur milieu théorique et dont rien ne prouve a priori qu'il sera plus intéressant.
SupprimerVotre manque total de bonne foi indique que la discussion est inutile. Comptez donc sur nous pour continuer à combattre en justice des gens qui font n'importe quoi avec l'agent public, qui détruisent des milieux d'intérêt et qui nuisent à la société. Tant que le milieu de la restauration écologique ne fera pas le ménage en son sein, il en paiera les conséquences.
Ce fil très fourni est très pauvre en arguments :
RépondreSupprimerSur la renaturation de la nature à l’état pur :
On a formé des BTS-GPN et on leur a expliqué doctement qu’il fallait renaturer la nature, sans qu’on leur inculque un peu de bon sens ni qu’ils demandent à Francis Hallé, ni à Ernst Zürcher ni à Gilles Clément quelques conseils essentiels résultant de leurs expériences. Leurs théories techniques sont dérisoires quand on constate le taux d’échec de leurs travaux dits de « restauration » sans gain environnemental.
Sur le volet administratif :
Il ne faudrait pas inverser la vapeur :
1) L’administration prétendant tout détruire, en commençant par la menace sur les ouvrages publics plus faciles à convaincre par la carotte à la subvention, s’est autorisée à assouplir les règles de la nomenclature loi sur l’eau en se disant que les destructions iraient plus vite en assouplissant la procédure, selon une pratique moscovite.
2) Que ce décret de 2020 soit abrogé par le législateur qui l’avait voté initialement n’est pas à nous reprocher ; Il faudrait plutôt faire un procès de mauvaises intensions aux fonctionnaires qui cherchent toujours à neutraliser les règles démocratiques quand une doctrine d’écologie radicale ne leur plait pas. La situation est scandaleuse et inacceptable en démocratie.
Point.
Mauvaise foi à l'état pur de ce gens. Ils détruisent même des barrages EDF !! L'intérêt général ils s'en contrefoutent, c'est leur nombril et ils se croient le centre du monde. Merci Hydrauxois de lutter contre ces dérives !!
RépondreSupprimerLa Sélune, plus grosse population de Saumons potentielle en France. Saumon Atlantique, en danger d'extinction. C'est pas vraiment se foutre de l'intérêt général que d'essayer de sauvegarder une espèce menacée dans son milieu naturel, et en plus quand il y a un vrai potentiel (eau fraiche, habitats, grosse population toujours fonctionnelle). Si toute la biodiversité doit voler en éclat au motif qu'il s'agisse de production d'énergie décarbonée (encore que c'est vrai dans le cas de Vezins et la roche qui boit, contrairement aux petits moulins, au moins il y a un intérêt énergétique)), on ira en Alaska en avion pour voir des saumons sauvage dans une passe. Et allez pas nous dire qu'une passe à poissons aurait résolu le problème, sur cette gamme de hauteur, c'est un ascenseur, et un ascenseur, et bin ca marche qu'à moitié.
Supprimera) On verra si le saumon revient sur la Sélune et en quelle quantité (cf échec sur Loire-Allier après 50 ans de plans saumons)
Supprimerb) Quand bien même le saumon revient, il ne résume pas l'intérêt général, sauf pour une fraction des citoyens (devant se mettre dans la tête qu'elle est une fraction, pas tout le corps social)
c) L'avenir du saumon dépend beaucoup du climat, dans sa phase océanique et continental, là aussi RV en 2050 pour en reparler
d) Sauver le saumon de l'extinction n'est pas revenir aux populations de saumon de jadis, ce qui n'arrivera pas à court terme pour plein de raisons.
e) Autant augmenter du saumon dans des rivières où l'on peut aménager des ouvrages que choisir des rivières où cela implique de détruire les ouvrages.
f) Toute politique doit confronter ses conséquences. Ce sont les citoyens et leurs élus qui tranchent en dernier ressort quand les options ont toutes des conséquences positives / négatives sur divers aspects. C'est le cas général. Nous comprenons que des public pêcheurs / naturalistes mettent au premier plan les conséquences qui les intéressent et jugent les autres négligeables ou négatives, mais comme nous n'avons pas le même ordre de priorité, nous demandons aux politiques d'arbitrer.
a) comparer l'axe loire-allier (zones de repro à + de 800 km de l'estuaire, et pas vraiment le meme climat, et pas le meme niveau d'equipement d'ouvrage, ... bref rien a voir) et ses problématiques à celle de la Sélune, c'est méconnaitre totalement l'espèce et la dynamique de ses populations
Supprimerb) si on demande aux citoyens ce qu'ils veulent, il ne regardent que sous le prisme du temps court (cf ouvrage Sapiens), et si on prend une majorité d'entre eux, ils satisfont leurs besoins (pyramide de maslow), et dans une situation où tout va bien et ces besoins satisfaits, ils veulent acheter des consoles, des ecrans plats, partir en vacances souvent à l'autre bout de la planète, donc j'en reviens a dire que ce ne sont pas vos qq Kwh de la micro hydro qui vont compenser tout ça, à un moment, il faut savoir faire des chois pour preserver ce qui est important. Mais la je suis conscient qu'il y a débat, pas de souci avec ca.
c) du coup on ne fait rien ? L'accès aux habitats de repro, cela fait partie des choses sur lesquels on peut agir. L'océan on y peut rien. Pourtant, pour ce qui est du déréglement climatique, vous dites que le moindre Kwh de petite hydro injecté sur le réseau compte, les petits gestes sont à géométrie variable ? Vous avez dit mauvaise foi ? ;)
d) Tout à fait, mais là on parle d'une population toujours importante, avec des potentiels d'habitats énorme très proches de la mer, on prend le pari que la réponse des populations va être énorme ? (je ne dirais pas la même chose pour Poutès par exemple). Sinon oui pour pas mal de cas, vous avez raison, mais encore une fois, c'est un choix sociétal.
e) vous ne voulez pas l'entendre mais une passe à poisson c'est une solution CORRECTICE, jamais efficace à 100%, au bout de 3 passes à bassins efficaces à 80% (c'est un exemple) il ne reste plus que la moitié des saumons. Donc non, vous avez tord, il faut viser une efficacité maximale sur les axes qui en valent la peine, en enlevant les ouvrages qui ne servent a rien, lorsque c'est possible. Dans les autres cas, je vous rejoins, il faut du pragmatisme, et arreter de soupoudrer des mesures par ci par la (je vous rejoins sur ce point). Mais la aussi, il n y a pas que le saumon..
f) C'est cynique, car vous savez comme moi, et j'en reviens au point b), si leurs besoins sont satisfaits, les citoyens veulent des porsches cayennes, changer de fringue tous les 6 mois, manger du caviar et aller au ski tous les ans. Je caricature, mais vous savez que ce n'est pas totalement faux.
a) OK mais si on relit la communication fait autour de l'axe Loire-Allier depuis les années 1970, c'était plein de promesses aussi.
Supprimerb) Bah oui, la démocratie peut faire des erreurs, mais vous avez un meilleur système?
c) On fait ce qui est le plus consensuel / le moins conflictuel, ce n'est pas rien. DOnc on corrige quand cela dérape.
d) OK.
e) On comprend très bien. On préfère (engénéral, voir au cas par cas) un ouvrage hydraulique à XX% d'efficacité à une destruction à 100% d'efficacité. Cela revient à dire qu'on n'a pas le même choix que le choix 100% conservation.
f) Voir b).
Bonjour, je suis technicien-rivières et j'avais dans mon plan d'action la réouverture sur 5 ans de 227ha de zones humides (5 sites dont l'un de 133ha)... Grâce au 3.3.5.0 (article de Loi), cela ne coutait "que" le cout des travaux et les collectivités et différents financeurs étaient prêt à se lancer... A cause de VOUS, cela coute dorénavant (5 enquêtes publique et frais associées..., 5 études d'impacts 4 saisons réalisées par BE spécialisées). Au vu du coût des études, retournement de situation, mes collectivités m'ont demandé d'abandonner purement et simplement les projets... JE NE VOUS REMERCIE PAS! Bien évidemment, je tiens à préciser que nous avons réalisé une 1ère ZH il y a quelques années dont les résultats en terme de biodiversité et de phyto-épuration sont très positifs. Malheureusement, et vous le savez, au sens de la loi et des volumes, chaque site est unique et mérite son étude d'impact (le 1er site de 130ha se situe à 40ml de celui déjà restauré. Même végétation, même profil... mais pas même site au sens de la loi). Je répète une fois de plus, JE NE VOUS REMERCIE PAS
RépondreSupprimerFabien
Ps: La réouverture de ces sites n'est pas liée à un arasement de seuil ou autres... et il y à déjà de l'eau qui s'y engouffrent en cas de très fortes inondations... L'objectif était de rendre plus fonctionnel cette ZH. Cela permettait aussi de créer un champ d'expansion de crue de 130ha (avec 5 maisons qui s'inondent en période de crue vingtennale à ce jour à l'aval). L'INTERËT GENERAL ne vous remercie pas non plus. JE suis vraiment en colère. Je comprends votre lutte pour la protection de la petite hydro-électricité mais les conséquences de vos actes sont dramatiques pour la préservation et la restauration de l'environnement
Ok donc le texte était non conforme à la loi suite au retoquage par le conseil d'état dont vous avez une petite responsabilité... cela dit, le résultat est là! La majorité des projets de restauration de milieux, complexe et couteuse ne se fera pas/plus car cela devient encore plus couteux et complexe! ça sert à rien de discuter, vous avez réussi à exploser une loi qui permettait de réaliser des travaux d'amélioration de l'environnement (les milieux humides ne doivent pas être en déclin depuis les 70's... il en reste 30% de mémoire...) au profit du "on ne fait plus rien car quand on ne fait rien, on est conforme à la loi". Et vous en êtes satisfait! Ben que vous dire, vous n'êtes pas des protecteurs de l'environnement. Votre phrase d'accroche/slogan devrait se résumer par "Patrimoine & Energie durable par les rivières au détriment de l'environnement". Je ne remets, en aucun cas, en cause que la loi soit/ait été mal rédigée, qu'il aurait pu y avoir des améliorations/modifications, c'est un fait! Le fait réel est qu'à ce jour, elle est totalement abrogée et cela entraine par effet domino une suppression de pleins de projets de restauration/d'amélioration de l'Environnement dont vous êtes en partie responsable et cette responsabilité pèse sur vous.
SupprimerL'agence de l'eau est le 1er financeur en terme de protection des milieux aquatiques (ils financent en partie les clôtures, abreuvoirs, passe à poisson, entretien ripisylve, pose d'offset, restauration de ZH, études de suivis physico-chimique, ecotox, etude d'impact, etude prospective, diagnostic rivières, eau potable, assainissement, une partie des postes environnementaux, etc., JE ne vais en aucun cas attaquer une agence de l'eau qui travaille à la protection du milieu aquatique et associée (même s'il y a aussi des choses à améliorer, comme partout mais le bilan final reste très positif concernant l'agence))
Vous ne comprenez pas bien le droit...
SupprimerSi la police arrête un voleur car vous l'avez dénoncé, vous avez une "petite responsabilité" dans son arrestation, mais pas dans le vol !
Sinon, si vous appelez "protection de l'environnement" la destruction et assèchement des étangs, retenues, canaux, etc., vous avez un problème. C'est "idéologie de la renaturation", votre démarche, pas "protection de l'environnement". Et dans ce cas en effet, étant en désaccord sur l'environnement que nous voulons, nous sommes en désaccord sur les politiques publiques à mener.
En tout, au ministère de l'écologie de faire des décrets conformes au droit français, aux chantiers écologiques de proposer des choses utiles et conformes à ce que veulent les citoyens en dépense sur argent public (donc de ne pas engager de chantiers qui ne correspondent pas à cela).
Quant aux agences de l'eau, nous sommes en contentieux sur les programmes d'intervention et sur les SDAGE.
SupprimerVoici le message que vous pourriez leur dire, puisque nous, on ne se parle plus que par avocat :
"Chère agence de l'eau,
En choisissant de financer à 100% et fortement inciter en planification la destruction et assèchement de moulins, étangs, plans d'eau, vous avez créé un grand bazar.
Cela aurait pu bien se passer en soi mais non, cette politique est très contestée et la justice l'a déjà condamnée à plusieurs reprises. Tirons les leçons de l'expérience. Car hélas du même coup, l'insatisfaction des riverains sur cette politique entraîne des effets de bord imprévus, comme l'annulation du décret de 2020. Désormais les planifications publiques qui engagent la restauration écologique sans distinguer les cas sont systématiquement attaquées en justice.
Pouvez-vous arrêter cette politique contestée au lieu de la poursuivre dogmatiquement ? La renaturation n'a de sens que là où est socialement acceptée, or ces conditions ne sont pas remplies pour divers chantiers de continuité en long. Le fait de le reconnaître calmerait tous les esprits comme le fait d'associer vraiment les riverains et la diversité de leurs associations permettrait des planifications moins contestées, ainsi que des règles de droit moins fragiles au plan légal".
Mais arrêtez de parler de riverains ! Parlez de propriétaires de moulins, parlez de propriétaires d'étang, parlez de producteurs d'énergie ou de passionnés de patrimoine... arrêtez de faire croire à tout le monde que vous êtes nombreux ! Vous parlez fort, ecrivez bien, avez les bonnes relations, les bons canaux de lobbying, et du temps, c est tout ! Le riverain moyen, n'en a que faire de votre croisade, tout comme il n'en a cure des truites, des carpes ou des gardons !
SupprimerIl suffit de suivre les revues de presse de notre groupe Facebook ou notre compte Twitter depuis quelques années pour lire les innombrables rapports sur les contestations des riverains contre les destructions d'ouvrages et de milieux associés aux ouvrages. Mais continuez dans le déni : votre attitude nous est très utile pour démontrer l'incapacité des gestionnaire publics de l'eau à acter des réalités démocratiques et à en déduire des évolutions de leurs pratiques.
Supprimer