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24/06/2020

Sauver le lac de la Roche-Qui-Boit de la destruction sur ordre de l'administration

Des riverains associés sous le nom "Les loutres de la Roche-qui-Boit" appellent Elisabeth Borne, ministre de l'écologie, à stopper la destruction du barrage et du lac sur la Sélune, qui héberge notamment le mammifère aquatique protégé. Ils lancent une pétition en ligne: soutenons-les contre les insupportables casseurs des patrimoines des rivières françaises. Nous devons tourner la page de cette continuité écologique destructrice qui provoque partout des assèchements de milieux, des conflits sociaux et des gabegies économiques. 



Texte de la pétition:

Sauver l'habitat de la Loutre d'Europe en baie du Mont Saint Michel !

À l'heure où les enjeux liés à l'environnement, la biodiversité, sont de plus en plus présents dans les débats publics, la présence de la loutre d'Europe, espèce protégée, dans le lac de la Roche-qui-Boit mais aussi au pied du barrage de la Roche-qui-boit jusqu'au moulin de Quincampoix.. est confirmée et rendue publique en Juin 2019 par arrêté préfectoral - source 

Cette information cruciale n'a été communiquée ni à Chantal Jouanno au ministère de l’environnement en 2009 ni à Nicolas Hulot en 2018 lorsque la décision fut prise d'araser les barrages de la Sélune.

L'un des arguments phares sur laquelle s'appuie cette décision est l'impossibilité pour les poissons migrateurs de circuler librement. Tout cela omettant totalement l'existence d’un piégeage permettant de répondre à la montaison des poissons présents à l'aval de la Roche-qui-Boit, piégeage analogue à ce qui existe depuis 10 ans sur la Garonne - voir la vidéo 

Au delà d'être devenu l'habitat naturel de la loutre, le lac de la roche-qui-boit se trouve être un véritable atout face aux différentes menaces liées au réchauffement climatique. Ce lac est plurifonctionnel. Il répond à la sécurité des sécheresses et de certaines inondations. En effet, les barrages ont l'avantage de ralentir les inondations et d'être utiles pour les prévenir - un petit rappel historique. De plus, l'appauvrissement des sols agricoles, l’arasement des talus et l'urbanisation grandissante depuis plus d'un siècle place plusieurs villages alentours, habitants, agriculteurs, ouvriers, intérimaires, entreprises, bétails sous la menace de crues et de glissements de terrains qui seraient plus importants et plus violents si le barrage n’existait pas. Et tout cela sans compter toute la faune et la flore qui se sont parfaitement réapproprié ce nouvel écosystème créé par le barrage et qui sont aujourd'hui condamnées à disparaître. Ce n'est pas seulement la loutre, c'est tout cet écosystème que nous cherchons à préserver, tout ce qui se développe depuis tant d'années autour de celui ci. 

La biodiversité est aujourd'hui notre meilleure assurance vie !

La loutre animal protégé 
Il serait tout à fait paradoxal d'amener cette affaire au pénal dans l'espoir de réussir à faire classer le lac de la Roche-qui-Boit, habitat des loutres d'Europe, au patrimoine historique, culturel et solidaire. En effet en France la loi est claire : Détruire ou enlever les œufs ou les nids des animaux des espèces protégées, Mutiler ces animaux, les tuer ou les capturer, et perturber intentionnellement ces animaux dans leur milieu naturel est passible de 3 ans d'emprisonnement et de 150 000 € d'amende.
Dans le cas où l'infraction serait commise au cœur d'un parc naturel, l'amende est doublée. Sur le plan pénal les entreprises, ouvriers, intérimaires qui participeraient à la destruction de l’habitat de la loutre risquent gros (bande organisée) 
« Le fait de commettre les infractions mentionnées aux 1°, 2° et 3° de l'article L. 415-3 du présent code en bande organisée, au sens de l'article 132-71 du code pénal, est puni de sept ans d’emprisonnement et 750 000 € d'amende. » - Source

La police judiciaire de l'environnement
Plus que jamais nous devons faire preuve de solidarité et notamment envers la nature. Aidez nous à faire entendre cet appel au Ministère de la Transition Écologique et Solidaire et ainsi à préserver le lac et le barrage de la Roche-Qui-Boit et leur précieuse biodiversité.

Pour plus d'informations ou pour toute demande n'hésitez pas à nous contacter : lesloutresdelarochequiboit@gmail.com 

Pour signer cette pétition et soutenir la défense de la Roche-Qui-Boit, c'est ici

24/01/2020

Loutres et pêcheurs devront se partager les truites (Sittenthaler et al 2019)

Jadis en voie de disparition, la loutre est de retour sur de nombreux cours d'eau européens. Mais cet animal peut provoquer localement des conflits d'usage, en raison de sa forte consommation de poissons. En particulier, des pêcheurs de truites ou des pisciculteurs d'étang se plaignent parfois. Six chercheurs autrichiens ont examiné plus en détail le comportement alimentaire de la loutre en rivière de tête de bassin versant. Ces travaux confirment que la loutre apprécie les salmonidés (truites, ombres) qui dominent leur consommation, en particulier les individus adultes de bonne taille. Mais leur régime alimentaire reste très varié: elles peuvent se montrer opportunistes selon l'offre alimentaire des bassins où elles évoluent, donc la truite ne sera pas forcément un facteur limitant de leur installation sur des cours d'eau ou plans d'eau. 


Longtemps chassée pour sa fourrure ou comme nuisible des étangs et viviers piscicoles, la loutre eurasienne (Lutra lutra) a connu une importante régression entre le Moyen Âge et le 20e siècle, s'éteignant dans de nombreux bassins. Sous l'effet des politiques de protection (convention de Berne en 1979, directive habitats faune flore en 1992), on assiste depuis quelques décennies à une nouvelle expansion de la loutre, y compris en France.

Mais ce mustélidé capable d'évoluer en eau vive comme stagnante est aussi un chasseur remarquable. Ce qui peut occasionner des problèmes pour certains usagers de l'eau.

Marcia Sittenthaler et ses cinq collègues observent ainsi : "Le rétablissement de la loutre eurasienne dans de nombreuses régions d'Europe (Roos et al 2015) a coïncidé avec des conflits entre les parties prenantes, à savoir les pêcheries commerciales, les pêcheurs sportifs et les partisans de la conservation de la nature. La présence de loutres et ses besoins alimentaires ont été associés à des pertes substantielles de poissons d'étang ou à une diminution des populations de poissons de cours d'eau, respectivement (Kranz 2000; Klenke et al 2013). Récemment, ce conflit devient encore plus marqué dans certains habitats de rivière, en particulier dans les régions supérieures des cours d'eau à salmonidés, qui sont des refuges et des habitats cruciaux pour la truite commune (Salmo trutta)".

Les chercheurs ont analysé trois cours d'eau à salmonidés (en Autriche) où la loutre est présente pour étudier en détail son régime alimentaire à travers l'analyse des épreintes (fèces).

Voici le résumé de cette recherche :

"Les connaissances sur le régime alimentaire des prédateurs et les facteurs de sélection des proies sont particulièrement intéressantes pour une gestion efficace des populations de prédateurs et de proies où les prédateurs sont potentiellement en compétition avec les humains pour les ressources. 

La prédation réelle ou perçue de la loutre d'Europe (Lutra lutra) sur les stocks de poissons génère des conflits dans de nombreux pays. Récemment, les conflits se sont intensifiés dans les habitats de rivière, où de multiples facteurs de stress affectent les populations de poissons des cours d'eau. Nous avons combiné l'analyse alimentaire des fèces de loutres et de la disponibilité des poissons proies dans trois cours d'eau autrichiens pour évaluer les différences spatiales et saisonnières dans la composition du régime alimentaire, l'importance de la consommation de poissons (salmonidés) et la sélection en fonction des tailles spécifiques de poissons salmonidés par rapport à leur disponibilité. 

Les loutres dans le cours supérieur des cours d'eau de salmonidés tempérés occupaient une niche trophique étroite. Dans l'ensemble, les loutres se nourrissaient principalement de poissons et les salmonidés dominaient leur régime alimentaire, tant en termes de fréquence que de biomasse ingérée. Dans la catégorie des salmonidés, les loutres sélectionnées pour des classes de taille spécifiques. Simultanément, les loutres ont également affiché un comportement alimentaire opportuniste et, sur le plan saisonnier et local, des proies autres que des poissons et d'autres espèces de poissons que les salmonidés sont devenues des ressources clés. La composition de l'alimentation et le choix de la taille des salmonidés variaient considérablement à l'intérieur des cours d'eau et d'un cours d'eau à l'autre, ce qui est lié aux variations spatio-temporelles de la composition des communautés de proies et des caractéristiques de l'habitat des cours d'eau qui affectent leur vulnérabilité."


Extrait de Sittenthaler et al 2019, art cit, cliquer pour agrandir.

Ce schéma ci-dessus montre les compositions observées du régime des loutres, en fréquence d'occurrence (RFO, noir) et en biomasse relative (BIO, blanc). De gauche à droite : salmonidés, chabot, autres poissons, écrevisses, amphibiens, reptiles, mammifères, oiseaux, insectes. On voit la nette préférence pour les salmonidés, surtout en biomasse relative. Ce sont davantage les individus de grande taille qui sont chassés chez les salmonidés.

Référence : M. Sittenthaler et al (2019), Fish size selection and diet composition of Eurasian otters (Lutra lutra) in salmonid streams: Picky gourmets rather than opportunists?, Knowl. Manag. Aquat. Ecosyst. 2019, 420, 29

Image en haut : loutre dans la réserve naturelle de Lüneburg Heath, Allemagne, par Quartl, CC BY-SA 3.0. Attention si vous avez une loutre dans votre retenue, étang ou bief : contrairement au ragondin ou au rat musqué (espèces exotiques) avec qui on peut la confondre, cette espèce endémique est aujourd'hui protégée sur tout le territoire.

22/12/2019

Sur les loutres de la Sélune

Dans un communiqué, l'intersyndicale EDF souligne que la loutre est présente sur le tronçon de la Sélune où figure le lac du barrage de Roche-Qui-Boit, menacé de destruction au nom de la circulation du saumon. Nous confirmons cette information au regard du dernier suivi de présence dans la Manche de ce mammifère protégé. La loutre a comme principal facteur limitant la biomasse alimentaire – elle consomme beaucoup de poissons et de crustacés –, raison pour laquelle les lacs, étangs, plans d'eau sont considérés comme des viviers pour elle, donc des habitats d'intérêt. Un inventaire spécifique des loutres autour du lac de Roche-Qui-Boit serait utile avant intervention, de même qu'une estimation de la biomasse piscicole à diverses hypothèses d'aménagement. Si l'on veut faire de l'écologie informée, bien sûr, ce qui n'est pas la même chose que l'optimisation halieutique des rivières pour le saumon ou l'éloge d'une "nature sauvage" de carte postale. 



La loutre d’Europe est un mammifère semi-aquatique, qui a souffert d'une forte régression en raison de la prédation humaine (chasse, piégeage), de la pollution des cours d'eau, de la destruction des habitats aquatiques et humides, de la baisse de biomasse de ses proies (poissons, écrevisses). Elle est protégée en France (arrêté du 23 avril 2007). Sa chasse est interdite depuis 1972 et sa protection légale a été renforcée par la loi sur la protection de la nature du 10 juillet 1976 (arrêté ministériel du 17 avril 1981). Elle est inscrite sur l’annexe I de la CITES (1973), interdisant le commerce,  l’annexe II (espèces de faune strictement protégées) de la Convention de Berne (1979), les annexes II (espèces d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation) et IV (espèces d’intérêt communautaire qui nécessitent une protection stricte) de la directive Habitats Faune Flore 92/43/EC (1992).

La présence de la loutre en Normandie fait l'objet de divers travaux (voir par exemple des informations sur le site du Groupe mammalogique normand et le point DREAL). Concernant la Manche et plus particulièrement le fleuve Sélune, le plus récent est le rapport de suivi 2017 du CPIE des Collines normandes (référence et lien en bas d'article).

Ce rapport dit pour le relevé d'automne : "Sur les 14 stations prospectées 3 se sont avérées positives. Elles se répartissent entre le barrage de la Roche qui boit et St-Hilaire-du-Harcouet, soit un linéaire de 23 km. Sur ce tronçon on constate une alternance entre stations positives et négatives. Les prospections effectuées au niveau du Barrage de Vezins n’ont pas permis de localiser le passage amont-aval autour du barrage."

Et pour l'hiver : "Sur les 14 stations prospectées 7 se sont avérées positives. Elles se répartissent sur le cours principal entre le barrage de la Roche qui boit et l’amont de St-Hilaire-du-Harcouet, soit sur un linéaire de 27 km. Des indices ont également été observés sur un affluent, l’Airon, à 7 km de la confluence." 


Image : relevé de l'hiver 2017 sur la Sélune, rapport cité.

On voit que la loutre est attestée à l'amont comme à l'aval des barrages de la Sélune. Cela suggère que ces ouvrages ne forment pas un obstacle à sa dispersion : c'est logique, car la loutre peut aussi faire de longs parcours terrestres (l'une des premières causes actuelles de mortalité est le choc avec véhicule sur voie routière).

La loutre est capable de vivre auprès des milieux d'eaux courantes ou stagnantes. Elle apprécie les lacs, les étangs, les plans d'eau, les marais. La ressource en nourriture est  l’un des principaux facteurs limitants pour la loutre d’Europe car elle détermine la survie des individus et leur succès reproducteur (on a estimé qu'une biomasse piscicole d'au moins 50 kg/ha et si possible supérieure à 100 kg/ha est préférable). Les interventions impliquant un appauvrissement de la ressource trophique agissent donc négativement sur la conservation de la loutre d’Europe : c'est le cas a priori pour la destruction d'un lac formant un vivier important en poissons, principale nourriture de la loutre.

L'intersyndicale EDF a souligné récemment que, parmi les intérêts des barrages de la Sélune, en particulier de Roche-qui-Boit, il existe la présence de la loutre susceptible de profiter de la biomasse des lacs. Ce point est donc exact au regard des données disponibles. Il serait utile de procéder déjà à un inventaire de présence de la loutre autour du lac, afin de vérifier si le mammifère s'y est installé. Il serait aussi utile de donner l'estimation de biomasse piscicole du lac pour la comparer avec l'estimation de biomasse de la Sélune "renaturée" au droit du même tronçon.  Pour tout dire, il serait utile de faire de l'écologie, pas simplement d'optimiser des milieux pour le saumon sans réfléchir au reste, ou de poser par principe qu'un retour à la "nature sauvage" vaut forcément mieux qu'une protection de la nature anthropisée lorsque la seconde présente des traits manifestes d'intérêt.

Référence : CPIE-DREAL, Etat des lieux.La loutre d'Europe. Bassins de la Mayenne, de la Sarthe et de la Sélune en Normandie. Automne-hiver 2017

Illustration en haut : loutre (Lutra lutra) CC BY-SA 3.0

21/12/2019

L'intersyndicale EDF demande de ne pas sacrifier le barrage de Roche-Qui-Boit aux lobbies

Sur la Sélune, les salariés d'EDF assistent avec consternation et colère à la destruction des barrages par l'Etat. C'est un cadeau à 50 millions € d'argent public au lobby des pêcheurs de saumon et d'une poigne d'intégristes de la nature sauvage, en parfait mépris de l'intérêt des citoyens comme des besoins d'une transition écologique raisonnée. L'intersyndicale EDF entend protéger son patrimoine, le barrage de Roche-Qui-Boit, encore debout face aux pelleteuses de casseurs. Le lac de ce barrage abrite des espèces protégées comme la loutre. Il sert de réserve d'eau, écrête les crues, peut produire de l'hydro-électricité bas carbone et être équipé d'une passe à poissons. Arrêtons les frais, stoppons la casse des barrages pour un enjeu saumon très faible, battons-nous ensemble contre les choix dogmatiques d'un ministère de l'écologie à la dérive. 

© Photo EDF - B. Conty


Le communiqué de l'intersyndicale : 

L’intersyndicale CFDT, CFE, CGT, FO et UNSA demande le gel immédiat de l’arasement du barrage la Roche-qui-Boit qui appartient à EDF et non à l'État. Collectivement, habitants, entreprises, élus, ... empêchons les lobbies de casser d'autres barrages en France.

Avons-nous consulté l’avis des actionnaires de notre entreprise sur l’idée de se séparer de nos infrastructures : patrimoine industriel, bâtiments, maisons, parcelles de bois...? Depuis un an ce barrage est commandé à distance depuis la Bretagne tout comme celui de Rabodanges.

Saviez-vous que le lac de la Roche-qui-Boit est un habitat pour la Loutre d’Europe ? L'intersyndicale va interpeler l'État sur la présence de cette espèce protégée, car modifier son habitat pourrait engager la responsabilité d’EDF. Pour la continuité écologique, le barrage est d'une hauteur convenable pour l'équiper d'une passe à poisson tout comme celui de Poutès sur l'Allier dans le département de la Haute-Loire.

Concernant la sécurité des biens et des personnes, le barrage de Vezins jouait un rôle d’écrêteur des crues. Aujourd'hui, les crues biennales et quinquennales reviendront comme avant 1920 avec des impacts pour les constructions publiques et privées et l’emploi entre Ducey et l’estuaire.
Les conséquences sureté, écologiques, économiques et sur l’emploi sont-elles, pleinement et objectivement, mesurées ?

Redonnons à la Sélune une fonction de régulation des crues et des étiages, de production d’électricité et de développement des activités autour de l’eau : gestion de l’eau, tourisme, agriculture, ... Le changement climatique a affecté cette vallée, comme d’autres, au moment où le soutien d’étiage que permettait le grand lac n’existe plus. Le débit de la Sélune est tombé à 1 voire 0,6m3/seconde : à court terme, cette situation est grave pour la faune et la flore, mais aussi pour l’agriculture à l’aval et potentiellement pour la production d’eau potable.

Dans l’avenir, le renouvellement de la même configuration climatique aurait à l’évidence des conséquences difficiles, voire très graves si le « petit » barrage la Roche qui Boit était supprimé. Nous demandons en urgence une rencontre avec Madame Borne et les élus locaux afin de les sensibiliser et les responsabiliser sur la réalité écologique de la situation. A aucun moment le sujet de la loutre n’a pesé dans les décisions des différents ministres de la Transition écologique et solidaire (Cf. lien ci-après) : developpement-durable.gouv/dossier_derogation.pdf page 95 et lien arrêté préfectoral 2019 sur la présence de la loutre : manche.gouv.fr/arr_pref.pdf

Ces sujets n’ont jamais été mis sur la table, tout comme la régulation des « petites crues » et le soutien du débit réservé. Pour certains : « la suppression de ces barrages n’augmenterait pas les risques ni en cas de sécheresse ni en cas de crue ». FAUX ! L’erreur d’appréciation est aujourd’hui claire, qu’il s’agisse du soutien d’étiage comme on l’a constaté l’été dernier ou qu’il s’agisse des débordements et inondations qui affectaient la basse vallée tous les deux /cinq ans avant 1920 : par exemple, l’affirmation d’une absence d’impact de la suppression serait vraie pour la crue centennale (155m3/s) , douteuse pour la crue décennale mais fausse pour les crues quinquennales (74 m3/s) et a fortiori pour les crues biennales (53m3/s). Ce sont des débits « énormes » !

La crise actuelle et la probabilité qu’elle se renouvelle dans l’avenir nous paraît une évidence et nécessite de reconnaître loyalement et objectivement l’insuffisance de l’étude des conséquences à l’aval de la suppression de Vezins sur les situations d’étiage sévères ou de crues. Cette carence engage la responsabilité de l’Etat propriétaire de Vezins : il est urgent, dans l’actualité, de l’empêcher d’exposer EDF au reproche de ne pas avoir tout fait pour réduire les impacts sociaux, surtout dès lors que beaucoup sont encore évitables.

L’intersyndicale CFDT, CFE, CGT, FO et UNSA continue la lutte contre la destruction du patrimoine d’EDF !

© Photo EDF - M. Didier