12/11/2015

C'est ainsi que nos ouvrages meurent

Voici la Seine au niveau de l'ouvrage Floriet avant, et maintenant. Ces travaux d'effacement sont-ils ce que l'on attend d'un syndicat de rivière? Cette dépense d'argent public de l'Agence de l'eau Seine-Normandie est-elle une priorité pour nos cours d'eau? Nos députés et sénateurs ont-ils voté une seule loi qui enjoint de détruire le patrimoine hydraulique ? L'effet de ces opérations sur les milieux aquatiques fait-il l'objet de modélisations scientifiques sérieuses? La valorisation des dimensions récréatives, culturelles, énergétiques de ces sites est-elle seulement envisagée? A-t-on expliqué aux citoyens que l'indice de qualité piscicole en ce lieu était en classe bonne ou excellente avant l'effacement? A-t-on estimé le bilan nitrates (facteur dégradant reconnu du bassin Seine amont) de cette opération? Nous vivons l'âge sombre du dogmatisme de la continuité écologique, où quelques gens de passage éliminent sans état d'âme la mémoire des présences humaines en rivière. Pour que cela cesse, rejoignez les associations, faites signer le moratoire sur la continuité écologique


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A lire également cet article, d'où il ressort que la Seine au point de contrôle Onema de Nod avait un indice piscicole de qualité (IPR) bonne ou excellente dans les dernières campagnes de mesures, à l'époque où l'ouvrage Floriet était encore là.

11 commentaires:

  1. Ce ne serait pas plus honnête d'attendre que la végétation reprenne, et que la rivière redessine son lit de manière naturelle, avant de prendre ces photos ? Quant aux aspects récréatifs et culturels, on peut très bien imaginer des berges accessibles, et végétalisées, facilitant l'accès aux pêcheurs ou aux simples marcheurs.

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  2. On peut tout "imaginer", c'est encore mieux de le planifier au moment des travaux et, pourquoi pas, de le soumettre à avis lors d'une enquête publique. Pour l'instant, voilà l'état de la rivière. Quant au bilan écologique et chimique, on attend qu'il soit tiré. On ne manquera pas de le demander, pour cet effacement, pour es autres à venir, on verre les données, pas le bla bla qui ne veut rien dire. Mais déjà, on attend quelques précisions techniques et juridiques, car un tel chantier qui change le profil et les berges d'une rivière sur plus de 500 m, ce n'est pas rien, n'est-ce pas ? J'espère que vous en conviendrez, comme vous êtes "honnête".

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  3. Les arbres aux racines nues vont disparaître. Il faut prévoir un recépage de végétation rivulaire. Si problème pour riverains, promeneurs, tiers, retirer les gros embâcles, sinon les laisser. L'ouvrage n'était pas bien méchant semble-t-il, d'après les photos et l'IPR. Intérêt limité au plan écologique. Au plan réglementaire, cela permet d'être au norme du 214-17 code environnement, le proprio choisit en général cela pour qu'on lui foute la paix.

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  4. Observation pour anonyme à 16:16 : aucune question de notre introduction ne concerne ni commente l'état de la rivière et des berges tel qu'il s'observe sur les photographies. Nous attendons d'un chantier se réputant "écologique" qu'il réponde à l'ensemble des questions relatives à l'environnement ; de tous travaux en rivière qu'ils respectent les droits des tiers et la protection des milieux ; des choix d'un syndicat intercommunal qu'ils procèdent d'une information complète et sincère aux adhérents. Il n'y a pas que la continuité écologique dans la vie (ni dans la loi ou la règlementation).

    Plus largement, nos questions interpellent l'opinion. Si l'on a déjà plus de 25 maires de Côte d'Or qui ont signé l'appel à moratoire sur la continuité, c'est qu'il y a un questionnement démocratique fort sur l'opportunité de se précipiter dans ces effacements en cascade. Les ouvrages ont mis des siècles à se mettre en place, quelques présomptueux ou excités pensent les effacer en 5 ans, il faut remettre en perspective la temporalité de nos actions, avec un minimum de distance critique et d'ouverture démocratique.

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  5. Le titre est magique "nos ouvrages" vous aviez déja fait un précédent article en précisant que cette ouvrage appartenait au syndicat local. Celui ci semble ne pas avoir d'usage paysager, récréatifs ou encore industriel, ce qui me laisse douter de votre volonté d'interpeller les usagers sur les véritables enjeux...

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  6. a qui appartenait cet ouvrage en triste état, sans vannes, sans entretien ?

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  7. Pour anonyme 1 de 12:07 : en effet, cet ouvrage appartenait au syndicat de rivière. Circonstance aggravante de notre point de vue, puisque le syndicat a une mission d'intérêt général et doit se montrer irréprochable dans ses méthodes, ses explications, ses analyses coût-bénéfice, etc. L'a-t-il été sur ce chantier d'effacement? On va sans doute en reparler...

    Pour anonyme 2 de 12:11 : discutez avec anonyme 1 de 12:07, si le syndicat ne respectait pas ses obligations, cela veut dire qu'il n'était déjà pas exemplaire à l'époque où il était censé gérer l'ouvrage. Décidément, tout cela pose bien des questions...

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  8. Y a-t-il eu arrêté abrogeant le règlement d'eau et permettant d'ôter les vannes puis détruire le seuil? Y a-t-il eu document d'incidence et enquête publique avant de changer un tel linéaire de rivière et de milieux ? Tout cela va devoir être éclairci, les agents DDT et Onema ne sauraient être laxistes voire complices de procédures douteuses et d'interprétations fantaisistes, surtout pas au moment où ils prétendent montrer la plus grande rigueur sur l'application de al loi et de la règlementation.

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  9. Un ouvrage, notamment un fonder en titre est réputé autorisé. Si le propriétaire informe les services de l'etat et remet en état son site(arase l'ouvrage par ex) en respectant une gestion équilibrée de la ressource et en avertissant le préfet , est il possible qu'il soit dédouaner de toute procédure?

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  10. anaonyme 16:29 : à notre connaissance, non. Vous êtes tenu par la consistance légale de l'ouvrage autorisé, qui doit être respectée. Même dans les opérations de restauration écologique, les services de l'Etat doivent acter l'abrogation du droit d'eau / règlement d'eau et faire toute prescription complémentaire de remise en état de la rivière liée au changement de hauteur. C'est ainsi que les choses se passent en ce moment sur les opérations du Cousin, DDT 89, on ne voit pas pourquoi la DDT 21 adopterait des positions différentes. Il faut un acte administratif pour annuler un acte administratif comme un règlement d'eau ou un droit réel assimilé comme un droit d'eau. Sinon ce serait l'anarchie, n'importe quel propriétaire pourrait mettre un coup de pelle dans un seuil s'il en a envie un beau matin (ou inversement augmenter sa hauteur de 30 cm), occasionnant d'éventuels dommages aux milieux et aux droits des tiers dans l'influence du seuil.

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  11. PS : un point à ne pas oublier : tout effacement est d'abord analysable comme une perturbation du milieu existant, quand bien même on espère à terme un retour à l'équilibre de ce milieu. Ce point a été assez clairement identifié dans la littérature sci. de restauration des rivières dès les années 2000 (nous la citerons dans un très prochain article sur la question des sédiments remobilisés). Il implique donc toute sortes de précaution, c'est bien pour cela que les effacements sont encadrés par les réglementations IOTA / loi sur l'eau, au même titre que tous les travaux en lit mineur ou en berge.

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