27/10/2017

Perrigny-sur-Armançon : nous refuserons la destruction

Le préfet de l'Yonne vient de signifier à l'association Hydrauxois qu'il entend poursuivre la procédure de destruction de l'ouvrage de Perrigny-sur-Armançon. La préfecture avait été obligée de retirer son précédent arrêté qui autorisait cet effacement, du fait d'une erreur de procédure mise en lumière par l'association à l'occasion d'une première plainte.



Comme des dizaines d'habitants du village et des centaines de riverains de l'Armançon, notre association considère cette destruction comme une gabegie scandaleuse :
  • les habitants ont déjà exprimé leur opposition massive à la disparition de ce magnifique site lors de l'enquête publique,
  • l'ouvrage est franchissable en l'état aux anguilles et aux cyprinidés rhéophiles adultes à diverses conditions de débit,
  • la destruction fait disparaître des zones humides et a un impact écologique n'ayant pas été estimé correctement par le porteur de projet,
  • la destruction a un impact très négatif au plan paysager et patrimonial,
  • il existe des solutions simples à moindre dommage, comme la reconnexion du bras mort de contournement en l'état où il était au XIXe siècle,
  • l'Armançon est une rivière fragmentée par un grand barrage public sans projet d'aménagement, barrage modifiant l'hydrologie et la biologie de la rivière, il est inique et absurde de s'acharner sur des seuils anciens et franchissables en crue,
  • les députés et sénateurs ont signifié clairement qu'il fallait cesser la destruction des moulins de France, et plutôt envisager leur équipement hydro-électrique ou leur gestion pour limiter les effets négatifs des sécheresses de plus en plus prononcées. 
Nous appelons le syndicat mixte du bassin versant de l'Armançon (SMBVA) à reprendre raison sur ce dossier très polémique de la continuité écologique, afin de promouvoir des solutions de bon sens et de moindre coût au lieu d'un acharnement à imposer des options inutiles, décriées et au bilan environnemental très incerain. La préfecture n'aurait aucune raison de s'opposer à d'autres aménagements que ceux aujourd'hui mis sur la table.

Dans l'hypothèse où le SMBVA et l'administration persistent dans leur résolution à détruire, l'association Hydrauxois s'y opposera par des manifestations de terrain, et par un recours judiciaire si un nouvel arrêté était promulgué. Nous appelons d'ores et déjà tous nos lecteurs à nous soutenir pour cette nouvelle mobilisation, tant au plan économique pour les frais de justice qu'au plan militant pour les actions locales.

A lire
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5 commentaires:

  1. Sur ce dossier polémique...comme tous les projets de ce type. Pourtant il y en a de plus en plus, finalement vous motivez les porteurs...

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    1. Avec tout l'argent débloqué par l'agence de l'eau Seine-Normandie pour la casse – alors que les agences se plaignent qu'on les prive de budget et que la qualité de l'eau est loin d'être aux normes européennes –, il faut espérer que quelques porteurs sont tout de même motivés par ce pont d'or.

      Sur l'Armançon, dont l'enjeu migrateur est quasi nul (2e catégorie, anguilles bloquées par le barrage de Pont), on attend que l'argent public soit prioritairement dédié au "bon état" au sens de la DCE pour l'ensemble des masses d'eau. Le SMBVA agit de manière désordonnée, sans priorité expliquée aux riverains, sans démontrer que son plan d'action va faire évoluer les indices biologiques là où ils sont aujourd'hui moyens ou mauvais. Nous ne payons pas des taxes sur l'eau pour casser un moulin sur quatre entre des barrages sans projets. Et l'actualité nous rappelle le besoin de lutter contre les pollutions, en particulier celles qui ont des effets sur le vivant à faibles doses.

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    2. encore et toujours les deux lignes habituelles maxi du minimum syndical. Ce n'est pas parce-qu'il "y en a de plus en plus" que la pertinence environnementale serait avérée: c'est tout simplement parce que l'Agence de l'eau a encore trop d'argent à dilapider dans les cours d'eau au mépris de l'intérêt général.

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  2. Les agences financent plus pour l'intérêt général que les associations de défense des mouliniers et autres croqueurs de débits qui défendent surtout leurs petits intérêts. Non?

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    1. Non. Les agences financent aussi bien les assainissements de Disneyland Paris, les bassines d'irrigation de la FNSEA en Vendée et Charente, etc. Elles financent même certaines opérations de bouffeurs de truites et saumons des fédés de pêche. Arrêtez donc de prendre les gens pour des idiots mal informés, nous savons lire la presse, les rapports de la Cour des comptes ou encore les bilans des Agences.

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