26/11/2017

Cévennes : les riverains veulent préserver le lac des Pises

Au nom de la "restauration écologique" (comme d'habitude optimisée pour quelques truites sans égard particulier pour les autres espèces et pour les usages humains), le parc national des Cévennes menace d'abaisser le niveau du lac des Pises et de se désengager de sa gestion. Le coût serait trop élevé, argument pour le moins spécieux quand on voit les centaines de millions € d'argent public que les Agences de l'eau distribuent dès qu'il s'agit de détruire des ouvrages hydrauliques (ou encore de construire des bassines artificielles pour des irrigants privés). Les riverains cévenols sont vent debout contre ce projet, qui a été opaque et coupé des citoyens de bout en bout. L'Association Causses-Cévennes d'action citoyenne appelle à défendre ce site et diffuse une pétition, reproduite ci-dessous. Leur combat est le nôtre. L'Etat français comme les établissements administratifs en charge de l'eau et de l'environnement doivent urgemment changer leurs arbitrages politiques et financiers sur les ouvrages hydrauliques. Et les riverains doivent être intégrés dans la construction des projets dès leurs premières phases de réflexion, au lieu de se voir imposer des solutions technocratiques.



Il faut sauver le lac des Pises... 

La hauteur actuelle de cet ouvrage doit être respectée.
Seul le scénario de confortement est envisageable.

Le parc national des Cévennes est classé comme aire protégée de catégorie V3 par la Commission mondiale des aires protégées de l'Union internationale pour la conservation de la nature. Le parc est également reconnu réserve de biosphère par l'Unesco depuis 1985.

Le massif de l'Aigoual fait l'objet d'une classification au titre de l'UNESCO, de la réserve de la biosphère des Cévennes et se situe dans un parc national.

Le tourisme est l'activité principale de notre très belle région. Comment expliquer que l'un des sites les plus fréquenté de notre massif de l'Aigoual ne soit pas restauré comme il se doit.

Il est inacceptable que le Parc National des Cévennes, propriétaire de l'ouvrage, n'assume pas ses responsabilités et se défausse sur la toute petite communauté Causses-Aigoual-Cévennes.

Il n'y a eu aucune concertation avec la société civile. Les réunions du conseil d'administration du Parc ne sont pas publiques. Au 21e siècle ces pratiques sont inacceptables.

Dans la charte du Parc National des Cévennes, tout doit tendre à protéger la nature, préserver le patrimoine, les paysages, gérer, préserver l'eau et les milieux aquatiques, les cours d'eau, et à préserver les paysages, les milieux remarquables, conforter la population et les activités humaines. Les principes fondamentaux, orientations, axes, objectifs, en application de la Charte.

L'administration du Parc National des Cévennes est-elle à la hauteur de ses engagements ?

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2 commentaires:

  1. Au risque de vous surprendre le fait générateur de la création des Parc Nationaux c'est la protection de la nature sauvage ... c'est quasiment le seul outil dont notre pays s'est doté en la matière avec les réserves naturelles longtemps après nombre d'autres pays ... Souffrez que les Parcs suivent un peu leurs objectifs ...
    Par ailleurs le projet de la loi de finance 2018 force les Agences de l'eau à financer en totalité le budget des Parc Nationaux ...vous serez donc pleinement satisfait d'y voir une preuve supplémentaire du fait que les agences ne sont pas là uniquement pour faire du mal à vos petits moulins ....

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    1. Quand nous constatons (et contestons) que les Agences surfinancent les destructions d'ouvrages hydrauliques, la réponse selon laquelle elles font aussi d'autres choses est un sophisme. Peu importe ce qu'elle font par ailleurs, dans le cas des ouvrages nous demandons de cesser toute prime a priori à l'effacement et d'avoir une approche multidimensionnelle de l'eau, pas juste un discours éco-conservationniste déconnectée des attentes et perceptions de la majorité des riverains.

      Nous n'avons pas d'hostilité à l'idée que des zones naturelles non impactées restent non impactées. C'est normal qu'une partie du territoire soit dédiée au vivant, à ses espèces, à ses habitats, aux connexions entre les habitats. Et c'est même normal de notre point de vue d'étendre les aires de préservation, à condition que cela corresponde à une réalité (faire un Natura 2000 pour aucun effet tangible, à quoi bon?).

      Ne pas artificialiser davantage, donc, sur certains endroits. En revanche, il devient très discutable de dépenser des sommes excessives d'argent public à "renaturer" des habitats et des territoires qui sont modifiés par l'homme, parfois depuis très longtemps. De même, il est absurde de nier qu'un lac ou un étang héberge une faune et une flore propres, certes différentes de ce qu'elles seraient sans la masse d'eau, mais pas pour autant autre chose que le produit de l'évolution locale du vivant. La tendance d'une partie de l'écologie publique à défendre une sorte de "naturalité" théorique, intangible et idéale en lieu et place d'une historicité du vivant et d'une hydridation nature-société appelle un débat plus approfondi qu'aujourd'hui.

      Enfin, il faut écouter aussi les gens. Si les usagers du lac veulent le conserver, alors la puissance publique n'a pas à essayer de leur imposer ses vues au prétexte que le bureau des milieu aquatiques dans une tour de la Défense a décrété qu'il valait mieux supprimer des barrages en France et instruit ses fonctionnaires dans le sens de ce nouveau dogme. Il y a de l'argent public pour l'eau, pour l'environnement, pour la ruralité, cet argent public doit servir ce qui correspond au mieux à un intérêt général d'abord défini par et pour les citoyens.

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