18/11/2017

Que se passe-t-il sur l'étang de Bussières?

Nous avons constaté la mise hors d'eau de l'étang de Bussières, avec dégradation de la vanne. Vidange de contrôle? Curage? Début d'un projet de destruction? Nous l'ignorons puisqu'aucun affichage n'était visible au bord de l'étang. Un constat de divers problèmes et une demande de communication des pièces administratives d'instruction de ce chantier ont été adressés à la préfecture de l'Yonne.

Malgré nos précédentes demandes d'être associés à la réflexion sur l'avenir de ce site, qui représente un milieu humide d'intérêt écologique et paysager, ainsi qu'une belle chute au plan énergétique, ni l'administration, ni la Fédération de pêche 89 (maître d'ouvrage à notre connaissance) ni le Parc du Morvan ne nous ont informés des objectifs et projets sur ce site.

Le Parc du Morvan, qui avait initialement inscrit la destruction de l'étang dans le projet de contrat global Cure-Yonne-Cousin, nous avait signalé en octobre 2016 s'être retiré de toute maîtrise d'ouvrage. A la même époque, la Fédération de pêche 89 nous avait répondu qu'il n'existait aucune étude environnementale ni de projet sur l'étang de Bussières.

Pourtant, nous constatons les faits rapportés ci-dessous.

Il est dommage que l'association soit contrainte d'interagir avec les autres acteurs de la rivière par échange de courriers recommandés, faute d'une concertation amont sur un sujet pourtant connu comme source de débats au sein de la société.


Constat de l’étang hors d’eau. Le site contient des poches en eau non connectées au lit résiduel de la rivière, avec des remous indiquant la présence de poissons. Les zones humides des abords de l’étang (marge de marnage) sont bien sûr déconnectées. Les piles du pont sont exondées. En l’état, le site ne respecte pas la consistance légale autorisée (qui est par défaut au niveau de crête de la digue et de son déversoir). Il se peut bien sûr que ce soit une vidange d'inspection ou un curage d'entretien, mais nous le vérifierons en prenant connaissance du dossier d'instruction.


Constat des vannes détruites. Le mécanisme de gestion des niveaux a été déposé, la barre de soutien de la crémaillère volontairement endommagée (découpée). En l’état, le site n’est pas aux normes car dépourvu de ses organes de gestion, sauf si cette mesure répond à une demande administrative spécifique. Il est à signaler qu'un adhérent d'Hydrauxois a déjà été verbalisé par la DDT 89 pour non-fonctionnalité d'une vanne. Nous avons donc précisé à l'administration que nous attendions une pièce justifiant la destruction et le non-remplacement des mécanismes de vanne, à peine de demander une instruction de la police de l'eau.

11 commentaires:

  1. Incroyable une vanne démontée à la tronçonneuse! et personne pressé de la remettre ? cette méthode fait froid dans le dos et reveille de très mauvais souvenirs.

    RépondreSupprimer
  2. De quels souvenirs parlez-vous?

    RépondreSupprimer
  3. Rien de local, c'est la pratique du sabotage qui rappelle un état de guerre, ambiance lamentable!

    RépondreSupprimer
  4. Cette dépose de la vanne est réglementaire ou non. Si elle est réglementaire, l'administration doit nous en apporter la preuve. Si elle n'est pas réglementaire, l'administration doit instruire, ou nous porterons plainte.

    RépondreSupprimer
  5. Sur ce type de vasières, des limicoles protégées ne vont pas manquer de s'installer. La remise en eau éventuelle va indéniablement perturber l'habitat de ces espèces et créer une perte de biodiversité. Comment faire?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ne prenez pas les choses à l'envers. On va déjà demander à l'AFB et à la fédé de pêche l'inventaire de biodiversité réalisé avant désorganisation du milieu en place. Ce qui se passera dans 1, 5 ou 10 ans, on ne le sait pas et personne ne s'avancera à faire une prédiction précise là-dessus. Ce qu'il faut savoir, c'est déjà l'état d'un milieu avant action, le B-A-BA de tout chantier impactant l'environnement. Mais la préfecture va sûrement nous envoyer tout cela. Vaudrait mieux qu'elle se dépêche, d'ailleurs.

      Supprimer
  6. Merci pour votre article. Je suis désolé du spectacle parfois désastreux qu'offre la vue de certains ouvrages où il manque des vannes, où le niveau légal n'est pas respecté de nonante centimètres ou pire encore où les vannes sont toutes cassées. A vous lire, une fois, ces ouvrages ne respectent pas la consistance de leur droit d'eau. Les citoyens où les associations doivent, comme vous le proposer justement, lancer des procédures en contentieux contre tous ceux qui ne respectent pas la réglementation et pire donnent une mauvaise image. Est ce qu'un simple courrier d'information avec photos à l'appui peut suffire à alerter les services compétents? Dommage que cette info arrive si tard et merci de vos précieux conseils.
    JP Van Dam

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Certains usagers de la rivière, comme les pêcheurs, font régulièrement des dénonciations d'ouvrages qu'ils estiment mal gérés. Donc en effet, la vigilance est assez généralisée. Si vous observez une anomalie, vous prenez des photos et vous alertez le service de police de l'eau. Vous avez un droit d'accès aux pièces administratives relatives à un chantier qui a été autorisé (en espérant que ce soit le cas, bien sûr). Il est tout à fait normal que les propriétaires ou les maîtres d'ouvrage par délégation soient responsabilisés sur la nécessité de respecter les règlements d'eau.

      Mais il y a plein d'autres choses qui ne vont pas, savez-vous. Tenez, par exemple, pour rester sur la pêche, certaines sociétés proposent des parcours alors qu'elles n'ont pas de conventions signées avec chaque propriété rivée concernée. En soi, ce n'est pas normal, beaucoup de propriétaires riverains pensent que c'est une servitude alors que non, cela doit résulter d'un consentement explicite, en échange de services en général. Autre exemple : les plans départementaux de gestion piscicole, quand ils existent malgré leur caractère obligatoire, sont souvent basés sur des données archaïques des années 1980 ou 1990 (le cas dans l'Yonne). Alors que l'administration devrait demander leur mise à jour régulière en fonction des connaissances et des milieux, au lieu de permettre tout et n'importe quoi en prélèvement comme en déversement.

      Mais rassurez-vous, cher Van Dam, les citoyens s'impliquent davantage dans la rivière, ils exigent probité et vigilance de leur administration, ils demandant que chaque usager améliore ses pratiques. Restez connecté sur Hydrauxois pour en trouver des exemples.

      Supprimer
  7. Des poissons qui n'ont rien à faire dans une rivière première catégorie ont été introduits et se retrouve dans la Romanée : silures, carpes amour etc.. Des pêcheurs laissent régulièrement des déchets, une remorque de voiture d'ordures remplie seulement autour de la digue, il y a encore du boulot en amont et aval ! Avez vous regarder les analyses de l'eau ainsi que les températures en amont et aval de l'étang ? Alors avant de critiquer essayé de voir autrement, Accepter le changement, Arrêter de lancer des procédures à tout va. Faite confiance ! Ils veulent le meilleur pour la santé de la Romanée et non pas embêter la population.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cela fait quelques siècles sinon millénaires que les milieux changent, oui. Il existe des travaux intéressants sur les étangs piscicoles de l'Avallonnais sous l'Ancien Régime.

      Les étangs sont des zones humides dont une abondante littérature écologique a démontré l'intérêt. Nous demandons donc aux services instructeurs en charge de l'environnement de jouer leur rôle d'étude et protection des milieux aquatiques, et non pas d'auxiliaires passifs des sociétés de pêche à la truite.

      Si une analyse démontre qu'il n'y a pas de perte nette de biodiversité, si l'enquête publique conclut à l'intérêt général et écologique du projet, et si aucune contradiction flagrante avec le droit de l'environnement ne se manifeste dans l'exposé du projet, le maître d'ouvrage réalisera son projet, quelqu'il soit.

      D'ici là, on attend les pièces de la préfecture concernant le caractère réglementaire des actions déjà réalisées.

      PS : savez-vous si la fédération de pêche a comme projet de supprimer l'étang du Griottier Blanc?

      Supprimer
  8. Bonjour

    Respecter la continuité des cours d'eau est une chose. L'intelligence en est une autre.
    Les 5 dernières années,la Romanée a été à sec 3 fois. Dernièrement en août 2018.
    L'étang aurait été acheté 40 000 € (à vérifier). J'ai proposé au président de l'association de pêche d'Avallon de réalisé un moine assortie d'une pompe à eau alimentée par l'énergie photovoltaïque combinée avec batterie. Ainsi l'eau fraîche aurait assurée un écoulement permanent, l'étang faisant office de réserve d'eau et de zone d'écrêtement des crues.
    Une échelle à poisson aurait pu être réalisée. je ne pense pas que le coût se serait élevé à 40 000 €.
    Il aurait été plus sérieux d'analyser les situations passées pour agir en conséquence.
    Force est de constater que le réchauffement climatique a totalement été oublié.
    Araser la digue pour favoriser l'écoulement et les déplacements des poissons est bonne chose, certes, mais encore faut-il qu'il y est de l'eau.
    Agir au jour le jour sur la base de textes législatifs pas du tout adaptés à la situation climatologique est une aberration. Ecouter des technocrates et des politiques qui ne réfléchissent pas aux conséquences de leurs actes au regard du changement climatique n'est pas digne de responsables en charge de la réalisation des travaux d'arasement de la digue, responsables qui se disent écolos.
    Je rappelle qu'une association militante a su sauver le cousin et le Trinquelin ayant fait l'objet d'une autorisation préfectorale tendant à abattre des milliers d'arbres. L'arrêté a été annulé et les truites sont encore présente sur cette rivière.
    les représentants de la fédé ne sont en au aucun militant pour la préservation des écosystèmes aquatiques. Si tel était le cas nous aurions des rivières saines assurant une faune piscicole abondante au grand plaisirs des pêcheurs et amoureux de la nature. Ne seraient-ils pas des relais d'opinion de la classe politique pour faire croire qu'ils agissent dans le cadre de la protection des rivières alors selon une circulaire des années 90 Jacques Chirac demandait de tout faire pour assurer l'adduction de l'eau à Paris qui risquait de manquer d'eau.
    Le comité de bassin Seine Normandie avait décidé de lutter contre les inondations en favorisant les zones d'expansion de crues. Un étang et les biefs de moulin ne sont-ils pas des zones d'expansion de crue tout en assurant une réserve d'eau en période estivale ?
    Ne serait-il pas urgent Messieurs, Mesdames de changer le contenue de votre copie ? A quoi servez-vous si tout continu à être détruit par des décisions qui n'ont aucun sens?

    RépondreSupprimer