04/04/2019

L'aveu de François de Rugy: au service du lobby pêcheur et contre la petite hydro-électricité

Le ministre François de Rugy vient de lâcher un aveu de taille à l'Assemblée nationale: pour lui, la petite hydro-électricité ne sert qu'à bloquer les rivières et... empêcher les pêcheurs de pêcher! Cette régression considérable par rapport à l'évolution des débats sur les ouvrages de rivière confirme ce que nous pressentions face à l'inertie des travaux en comité national de l'eau depuis 18 mois : ce gouvernement technocratique et jacobin persiste dans le mépris des ouvrages hydrauliques et dans la soumission aux lobbies qui ont engagé leur destruction. Alors que 4 TWh de petite hydro-électricité ne sont pas exploitées, alors que ce gouvernement détruit les barrages en état de fonctionnement sur la Sélune sans attendre l'avis de la justice, les syndicats d'hydro-électricité, les fédérations de moulins, les collectifs riverains, les élus locaux et toutes les associations soucieuses d'accélérer la transition bas-carbone doivent dénoncer cette imposture.


Lors de la séance publique du 2 avril 2019 à l'Assemblée Nationale, en réponse à la députée Marie-Noëlle  Battistel, le ministre d'état François de Rugy a tenu des propos aberrants mais révélateurs de la direction idéologique que de son ministère (voir minute 4'47 et suivante de cette vidéo)

Nous citons le ministre :
"Nous sommes de fervents défenseurs de l'hydro-électricité, par le fait que l'hydro-électricité est une part importante de la production en France (environ 12% de l'électricité), le fait que c'est une énergie renouvelable, non polluante - une fois que les vallées ont été noyées tout de même, mais cela, ça a été fait - donc cette énergie nous devons l'utiliser au mieux. Et je le dis : l'hydroélectricité des barrages, pas la petite hydro-électricité où l'on bloque les rivières et où l'on empêche les pêcheurs de pêcher".
Tout y est dans cet aveu :
L'Etat veut casser les barrages de la Sélune sans attendre l'avis de la justice : le mépris jacobin à l'oeuvre (source). Les mêmes avaient stoppé Notre-Dame-des-Landes au motif qu'il y avait trop d'oppositions, mais le "deux poids deux mesures" est le règle. L'arbitraire de l'exécutif et de ses bureaucraties est devenu un problème démocratique majeur en France. 

Nous nous demandions si la nouvelle direction politique du ministère est une amie ou une ennemie des ouvrages hydrauliques. Nous avons la réponse.

La folie consistant à détruire sur argent public les ouvrages hydrauliques au lieu de les équiper dure depuis 10 ans. François de Rugy entend manifestement la poursuivre.

Les propriétaires et riverains d'ouvrages hydrauliques doivent donc se préparer à réveiller les conflits judiciaires et les oppositions de terrain contre une administration qui veut leur disparition, tout en améliorant l'information des parlementaires et des élus locaux face à ces insupportables dérives étatiques.

Le dernier week-end de juillet, Hydrauxois et les associations de Bourgogne organisent deux journées de rencontres, débats et formations pour tous les cadres associatifs désireux de participer à ce combat commun. Nous espérons vous y retrouver nombreux pour organiser l'affirmation des rivières, de leurs patrimoines et de leurs citoyens face à l'oppression bureaucratique.

7 commentaires:

  1. Or donc vous considérez comme "patrimonial" de remplacer une roue de moulin par une turbine? Au fond nous voyons bien ce dont il est question dans vos diatribes : les droits d'eau d'accord, mais les devoirs, pas question.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le droit d'eau consiste à pouvoir utiliser la force motrice de l'eau. En aucun cas ce droit d'eau n'assigne son titulaire à une technologie particulière, ce qui serait absurde. Demandez-vous aux éoliennes de reprendre la technologie et la puissance des moulins à vent? Non, évidemment.

      Le propriétaire est libre de mettre une roue s'il souhaite conserver une esthétique originelle, ou si la roue est techniquement la meilleure option en raison de la faible hauteur de chute. Mais ce n'est pas un "devoir". Le premier devoir d'un propriétaire de moulin, c'est de l'entretenir et d'empêcher sa destruction par quelques lobbies et bureaucraties de passage.

      Supprimer
    2. Les promoteurs des éoliennes ne prétendent pas défendre un patrimoine, contrairement à vous.
      Rares sont ceux qui défendent vraiment le patrimoine lié aux moulins, qui ne se limite pas à du bâti mais comprend également un savoir faire multi-séculaire.

      Supprimer
  2. Haaaaa enfin une bonne nouvelle

    RépondreSupprimer
  3. DDonc j'ai payé pendant 30 ans et avec mes impôts l'entretien des barrages EDF que l'état est en train de vendre au privé, et je dois en plus détruire mon barrage pour faire plaisir aux pécheurs? Alors qu'il sera rentable dans 20 ans? Sans blague?
    En plus je suis moi même pécheur et dans ma région en s'entend bien ensemble, pourquoi cherche t il à diviser les français?
    Autour de mon moulin il y a une biodiversité extraordinaire, et même pendant les sécheresses.
    Et les éoliennes, on s'en moque lorsqu'elles tuent vaux, vaches, cochons, oiseaux, chauves-souris et rendent malade des êtres humains :
    https://reporterre.net/Depuis-l-ouverture-du-parc-eolien-de-Nozay-les-vaches-meurent-et-les-humains

    RépondreSupprimer
  4. Vous savez ce qui lus reste à faire? Votez pour de vrais égoïstes cohérents.

    RépondreSupprimer