14/03/2016

Quelques réflexions sur la pêche, les pêcheurs et leurs représentants

La pêche en rivière est un loisir populaire. Avec 1,5 millions de pratiquants réguliers ou occasionnels, elle est aussi un facteur de mortalité et morbidité pour les poissons d'eaux douces, ainsi qu'une activité de gestion halieutique modifiant les assemblages piscicoles des rivières, hier comme aujourd'hui.  Les représentants départementaux et nationaux de la pêche développent souvent des discours négatifs sur la question des ouvrages hydrauliques. Dans les concertations ministérielles comme dans les commissions des Agences de l'eau, ils défendent plus qu'à leur tour des positions maximalistes, qui sont rarement les plus réalistes et qui ont contribué à détériorer les rapports avec d'autres riverains ou usagers depuis 10 ans. La question se pose aujourd'hui de la représentativité de certains parti-pris plus idéologiques que scientifiques de ces instances, alors que nombre d'AAPPMA vivent très bien avec les seuils et barrages, voire les défendent pour certaines. Par ailleurs, la pêche ne peut pas donner des leçons d'exemplarité à tout le monde et prétendre arbitrer dans les usages légitimes de l'eau tout en continuant de fuir l'examen scientifique de son propre impact historique et actuel sur les milieux.

C'est l'ouverture de la pêche, et l'occasion de (se) poser certaines questions. Les propriétaires d'ouvrages hydrauliques entretiennent souvent des bons rapports avec les associations locales de pêche (AAPPMA), généralement animées par des gens de terrain et de bon sens, qui n'ont pas le désir de donner suite à des mots d'ordre un peu trop idéologiques et systématiques de destructions d'ouvrages. Essayer d'améliorer la gestion des ouvrages hydrauliques, parfois défaillante, en même temps que le comportement de certains pêcheurs sur le domaine privé, parfois désagréable, tels sont des terrains simples de progrès sur lesquels on peut s'entendre entre riverains et usagers des mêmes eaux. Plusieurs AAPPMA ont déjà signé le moratoire sur les effacements d'ouvrages, montrant un consensus possible. La situation est cependant variable, et dans les zones où prospèrent certains mordus de la pêche à la truite ou au saumon, les rapports locaux peuvent être plus tendus. Rappelons que selon les données disponibles (Changeux in Keith et al 2011), l'attrait pour la pêche aux cyprinidés et aux carnassiers reste majoritaire (environ deux tiers des amateurs), les espèces concernées évoluant sans problème dans des hydrosystèmes aménagés (rivières, fleuves, canaux, étangs ou lacs).

Quand on progresse du terrain vers des représentations plus "officielles" de la pêche, les choses tendent cependant à se dégrader, d'abord avec les fédérations départementales (qui sont parfois maîtres d'ouvrage par délégation des campagnes d'aménagement très orientées sur les effacements), et plus encore avec la Fédération nationale pour la pêche en France (FNPF). Ce lobby est connu pour ses positions assez sectaires à l'encontre du patrimoine hydraulique comme de l'énergie hydro-électrique. Il est aussi connu pour ses contradictions, faisant de la surenchère écologique quand il s'agit de discuter avec les officiels des Agences de l'eau et du Ministère de l'Ecologie, mais défendant l'intérêt économique du loisir pêche qui, faut-il le rappeler, blesse ou tue tout de même quelques dizaines de millions de poissons chaque année dans nos rivières et nos lacs. Et le fait d'autant plus qu'il y a davantage de pratiquants.



On peut en voir l'exemple dans le numéro de Pêche Mag (bulletin de la FNPF) dédié à la loi sur la biodiversité (cliquer l'image ci-dessus pour agrandir). Dans les pages de ce magazine, un article expose la nécessité de protéger le brochet, espèce vulnérable inscrite sur la liste rouge de l'IUCN, notamment de ne pas détruire les prises en dessous de la taille réglementaire quand elles se font en première catégorie. (Car pendant que certains syndicats demandent aux maîtres d'ouvrage de casser leur seuil pour aider les brochets, on ordonne ainsi d'en tuer les juvéniles sur nos rives). La FNPF se flatte donc d'avoir déposé un amendement à la loi Biodiversité pour ne plus sacrifier le brochet, ce qui paraît de bon sens vu que les pêches électriques montrent sa présence fréquente en rivières dites de première catégorie (salmonicoles). Dans le même numéro cependant, la FNPF vante la pêche comme un atout du "tourisme vert" (France Nature Environnement appréciera) et Pêche Mag nous montre les inévitables photos du brochet fièrement sorti des eaux, la gueule encore harponnée du leurre synthétique. Pas franchement une image convaincante de la "protection des milieux aquatiques" ni une incitation à protéger l'espèce vulnérable qu'est devenu le brochet.

Au-delà de l'anecdote, la FNPF ne peut tenir plus longtemps des postures maximalistes sur certains aspects de l'écologie des milieux aquatiques tout en espérant s'absoudre des mêmes exigences envers le loisir qu'elle représente et le lobby qu'elle incarne. Le double discours consistant notamment à prendre un ton horrifié face à l'impact supposé des ouvrages hydrauliques tout en parsemant ses magazines, ses dépliants et ses forums de photos de poissons morts fièrement brandis pour vendre des cartes de pêche n'est pas tenable indéfiniment. Pas plus au demeurant que les stratégies trop visibles d'euphémisation vantant la pêche comme l'occasion de retrouver la nature, la famille et les copains, en omettant de signaler que ces retrouvailles se font quand même sur la base d'un goût partagé pour la prédation envers les espèces naturelles.

A notre connaissance, la pêche est le seul usage de la rivière qui, à ce jour, n'a fait l'objet d'aucune analyse d'impact de la part de l'Onema, de l'Irstea, de l'Inra, du MNHN ou autres instances censées assurer la synthèse des connaissances scientifiques et techniques pour procéder à des recommandations. Dans les discours administratifs (Agences), elle est surtout vantée comme un usage économique et social légitime, sans distance critique. Un tel aveuglement volontaire n'est évidemment pas crédible de la part de ces institutions, car la littérature scientifique internationale montre bel et bien des impacts : la prédation elle-même, moins marquée aujourd'hui qu'hier mais toujours existante ; les empoissonnements et alevinages, qui changent la structure des assemblages piscicoles tout en augmentant le risque invasif et pathogène, ou la concurrence territoriale avec des espèces patrimoniales ; le devenir des leurres plastiques ou métalliques perdus dans les cours d'eau ; la difficulté pour les chercheurs à disposer de statistiques fiables de capture, etc. Les pêcheurs sont souvent des acteurs impliqués dans la protection de la rivière, il ne s'agit pas de contester cette réalité ; mais les déclarations et les bonnes intentions ne suffisent pas, seul l'examen critique par la recherche scientifique permet d'évaluer l'impact des pratiques.

En terme de gouvernance, on peut avoir une co-existence pacifique au bord de nos rivières, en acceptant ses différents usages et en essayant d'améliorer notre rapport à l'environnement. On peut aussi avoir une posture agressive et intransigeante, militer pour nuire à des usages que l'on n'aime pas, répandre pour cela diverses idées reçues. Les représentants officiels de la pêche française se sont trop souvent engagés et égarés dans la seconde attitude depuis 2006 (en même temps que l'ancien Conseil supérieur de la pêche renommé Onema était propulsé conseiller scientifique du gouvernement sur les milieux aquatiques, ce qui n'est pas sans susciter des doutes sur l'objectivité de cette mission). Ces représentants ne contribuent pas à la réputation de la pêche en agissant ainsi, car la casse du patrimoine hydraulique n'est pas vraiment l'action la plus populaire dans la ruralité. S'ils sont cohérents avec eux-mêmes et s'ils persistent à vanter une "renaturation" supposant que l'on ne touche plus aux évolutions spontanées de la faune halieutique ni des écoulements de la rivière, ils exposent finalement leur propre loisir à des évolutions réglementaires de plus en plus draconiennes, qui ne manqueront pas d'en limiter l'attrait et d'en précipiter le déclin. Il va de soi que l'on ne tolérera pas de détruire le patrimoine hydraulique ou de consentir à des dépenses exorbitantes d'aménagement des rivières pour soi-disant sauver les truites, anguilles, brochets ou saumons tout en acceptant que ces espèces fassent ensuite l'objet de prédations ou de compétitions d'espèces introduites au nom d'un loisir (ou d'une activité professionnelle dans le cas des anguilles).

Nous invitons en conséquence les pêcheurs à une réflexion sur leurs pratiques, sur leurs rapports avec les autres usages de l'eau et sur la manière dont ils sont aujourd'hui représentés dans le débat public sur certains sujets polémiques, comme la destruction du patrimoine hydraulique des rivières.

52 commentaires:

  1. Je compte lancer la fédération de promotion du tabac et de protection des poumons.

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  2. A notre connaissance....depuis 30 ans des carnets de captures existent sur les grands lacs alpins pour évaluer la pression de la pêche professionnelle et amateurs. L'INRA a proposé des plans de gestion issus de ces données et la réglementation s'y est adaptée. Sur le Doubs franco-suisse, les marquages à la tétracycline pour évaluer l'impact des réempoissonements sur les peuplements naturels, etc...
    Vous pouvez tout critiquer, et tout le monde l'est sauf vous les défenseurs des boites à camemberts.

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    1. Nous ne comptons plus les rapports, colloques, synthèses, groupes de travail, référentiels etc. sur la continuité écologique et le problème des ouvrages, tant au plan local qu'au plan national. Pouvez-vous simplement nous indiquer les grandes publications de référence et de synthèse de l'Onema (ou du Museum ou d'autres instances) sur la question des impacts de la pêche sur les milieux aquatiques? Elles nous ont peut-être échappé, dans ce cas pas de problème, nous les lirons et commenterons avec plaisir pour nos lecteurs.

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  3. Réponse du Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie
    publiée dans le JO Sénat du 19/06/2014 - page 1466

    L'amélioration de la qualité de l'eau et la restauration des milieux aquatiques nécessitent des actions sur de nombreux paramètres : - pollutions diffuses et ponctuelles, - habitats du lit du cours d'eau, - occupation du sol sur les bassins-versants. L'ensemble de ces paramètres est pris en compte dans les documents de planification établis dans le domaine de l'eau : schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE), schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE). Des programmes de mesures définissent les actions (de natures réglementaire et contractuelle) à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs des SDAGE. Les espèces piscicoles ont besoin de circuler entre leurs lieux de reproduction, de croissance, d'alimentation et de repos (c'est particulièrement le cas des espèces migratrices, telles le saumon atlantique et l'anguille européenne, qui vivent alternativement en eau douce et en eau salée). Or, les ouvrages en cours d'eau ont pour conséquence de réduire voire supprimer les possibilités de migration de ces espèces et d'accomplissement de leur cycle de vie. La qualité des habitats aquatiques est liée au bon fonctionnement du transport sédimentaire qui peut être perturbé par l'existence de retenues. Par ailleurs les ouvrages en barrage de cours d'eau entraînent une artificialisation des milieux en amont (remplacement de milieux d'eaux courantes par des milieux d'eaux stagnantes), avec des effets négatifs sur la physico-chimie des eaux (concentration de polluants dans les sédiments, hausse de la température, diminution de la teneur en oxygène) et sur la faune piscicole (ennoiement de frayères). Aussi un plan d'action pour la restauration de la continuité écologique des cours d'eau a été lancé en 2009 par la secrétaire d'État à l'écologie, renforcé ensuite par la mise en œuvre des classements des cours d'eau issus de la loi sur l'eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 (article L. 214-17 du code de l'environnement). Ce plan repose sur des mesures d'aménagement ou de suppression, établies au cas par cas et de manière proportionnée. Les décisions d'intervention sur les ouvrages prises en application de ce plan font toujours l'objet d'une analyse tenant compte des impacts et des enjeux écologiques, de la sécurité, de la dimension patrimoniale éventuelle des ouvrages ou de la gestion de l'eau sur les cours d'eau concernés. Les effacements, qui permettent, contrairement au seul aménagement d'une passe à poissons, de restaurer des zones d'habitats essentielles à la croissance et la reproduction des espèces aquatiques, sont réservés à des ouvrages abandonnés et sans usage et ne sont en aucun cas systématique. Ce plan n'atteint donc pas de manière significative l'activité économique. En cas de suppression d'ouvrages, des mesures peuvent être mises en œuvre afin de faciliter la renaturation du cours d'eau en amont (recréation d'un chenal d'étiage) et limiter l'impact paysager lié à la diminution du niveau d'eau en période d'étiage. Les agences de l'eau assurent des subventions adaptées aux différents types d'intervention. Enfin, ce plan est sans effet sur le stockage des eaux pluviales, dans la mesure où les dispositifs de rétention des eaux sont déconnectés du cours d'eau

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    1. Merci pour ce beau jargon ministériel, dont on connaît fort bien la rédactrice. (En Union soviétique, ce genre d'exercice remplissait les colonnes de "la Pravda".) C'est bien cette incapacité à faire autre chose que répéter des slogans usés depuis 2009 qui bloque complètement la situation.

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  4. Les impact de la pêche sur les milieux aquatiques ne peuvent qu'être favorables puisqu'en dépendent notre loisir...
    Rappel 1:
    Seuls les pêcheurs amateurs payent pour avoir la droit d'utiliser les cours d'eau et pour prélever quelques poissons.

    Rappel 2: La pêche est gérée par des fédérations qui ont pour dénomination Fédération de pêche agrées et de protection du milieu aquatique.

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    1. Cela ne répond pas vraiment aux points posés dans l'article. L'impact de la pêche, de la chasse, de n'importe quel loisir peut être dommageable au milieu malgré de bonnes intentions affichées, d'ailleurs la FNPF le reconnaît implicitement avec l'obligation actuelle de détruire des prises de brochet (comme hier, jusqu'en 1984, il était obligatoire de détruire des anguilles en 1re catégorie). Mais le plus gros dossier, ce sont certainement les changements de populations piscicoles depuis un siècle, car nombre de pêcheurs prétendent protéger "l'intégrité biotique" des cours d'eau. Ici, en bassin Seine, nous avons par exemple de curieuses introductions d'ombres qui peuvent concurrencer des truites "patrimoniales" alors que l'ombre n'est pas attestée en bassin séquanien depuis le Paléolithique. Donc typiquement, pour varier les plaisirs d'un loisir, on change le peuplement de la rivière... tout en reprochant aux ouvrages de faire de même (car un ouvrage ne fait jamais que changer des répartitions de peuplement).

      Il ne peut qu'être utile d'avoir une étude scientifique indépendante des différentes formes de pêche (professionnelle, amateur) ayant un impact sur les rivières et une telle étude ne peut être menée par les acteurs eux-mêmes, même s'ils ont un agrément. A juste titre, on accorderait une faible confiance à une étude de l'impact des barrages par les hydro-électriciens, de l'impact des pesticides par les agrochimistes, de l'impact des nitrates par les cultivateurs, etc.

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    2. Pour préciser les choses : nous ne défendons pas pour notre part l'idée que la rivière aurait des peuplements fixes dans l'évolution ou qu'il faudrait revenir à un "peuplement originel" de chaque masse d'eau, comptabilisé par des agents de l'environnement chargés d'un "contrôle de conformité". Les peuplements piscicoles n'ont pas arrêté de changer depuis quelques millénaires, des espèces "invasives" ont fini par s'acclimater, etc. La biodiversité "à la carte" avec des "bonnes" et de "mauvaises" espèces, ce n'est pas vraiment notre horizon et, si l'on explique l'enjeu réel aux citoyens, ce n'est généralement pas l'horizon commun. Les gens ne sont certainement pas disposés à dépenser beaucoup d'argent (ni à casser des moulins en tête de bassin) sont le seul prétexte qu'il y aurait pas assez de truites et de vairons, trop d'épinoches et de gardons. Ce genre d'enjeu minuscule relève des passions particulières, pas de l'intérêt général. Sans compter que les raisons pour lesquelles les distributions de poissons changent sont multiples.

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  5. Devant chez moi : on vient en bagnole, on taquine la truite une heure depuis le pont, on repart au prochain pont, avec déjà deux bouchons laissés prisonniers des branches en une semaine. Sûr que cela protège les milieux.

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  6. qui êtes vous au juste Hydrauxois? une asso ou un regroupement de propriétaires de centrales hydroéléctriques et propriétaires de vieux moulins voulant les réhabilité en en centrales? Les pêcheurs paient une taxe pour utilisé la riviére, vous ce que vous souhaitez c'est vous enrichir grace à elle. Je me trompe? argumentez et démontrez moi le contraire. Merci

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    1. Vous faites les questions et les réponses, c'est plus pratique. Et vous préférez détourner sur Hydrauxois plutôt que continuer sur les enjeux liés aux pratiques de pêche, objet de cet article. Manifestement, certains pêcheurs ne sont pas à l'aise quand on interroge le caractère écologique de leur loisir ou de leur profession.

      Tous nos adhérents n'ont pas de moulins, tous ceux qui ont des moulins ne les exploitent pas (80% des cas), et ceux qui les exploitent en injectant à EDF (4%), vu les revenus que cela procure, ce serait franchement risible de décrire cela comme du capitalisme assoiffé du profit (=la mythologie qui court dans les forums de pêche, tous les propriétaires d'ouvrage se font des fortunes en turbinant, complètement décalé par rapport à la réalité des sites de petites puissances, soit l'essentiel des sites en France). En tout état de cause, nous considérons l'énergie comme un usage légitime de la rivière, au même titre que la pêche d'ailleurs. Les jamais-contents qui protestent contre l'hydro (qui tue la rivière), le solaire (qui coutent cher et ne produit rien), l'éolien (qui enlaidit le paysage), la biomasse (qui abime les forêts), le nucléaire (qui va péter un jour), le charbon (qui réchauffe le climat), etc. on connaît, merci.

      Enfin, la continuité écologique à la française se garde bien de remettre en cause les sites qui exploitent (avez-vous vu EDF inquiété le moins du monde?) ni les plus gros barrages, elle préfère s'acharner à détruire ceux qui ne turbinent pas et les seuils modestes de moulin. Essayez d'être un peu cohérent avec ce qui se passe vraiment sur nos rivières SVP.

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    2. Sur la question des statuts, Hydrauxois est une association loi 1901 qui n'a aucune subvention (ni Etat ni collectivités ni entreprises), un budget fort restreint, et donc que des bénévoles. Cette liberté et cette indépendance nous vont très bien.

      Vous nous dites que les pêcheurs "paient une taxe". D'une part, vous ne pensez sans doute pas sérieusement que le budget des structures de la pêche en France vient uniquement de cette taxe (cf Accords-cadres avec les Agences de l'eau et le Ministère qui prévoient toutes sortes de subventions directes et indirectes). D'autre part, tout le monde paie des taxes (notamment les Français paient celles des Agences qui les reversent aux pêcheurs), ce qui n'est pas cela qui autorise le taxé à n'importe quelle pratique (ni exonère des études d'impact de ses pratiques).

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  7. Finalement, les pêcheurs veulent-ils détruire les ouvrages de moulin et pourquoi ?

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    1. Il serait intéressant qu'ils répondent! Ici, nombre de pêcheurs n'ont pas de problème avec les seuils de moulin et préfèrent ne pas les détruire. Mais c'est variable. Et surtout, les représentants officiels de ces pêcheurs font de la surenchère au Ministère et dans les Agences de l'eau, pour des raisons qui restent à élucider dans le détail.

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    2. Les pêcheurs qui laissent des bouchons a chaque pont n'ont effectivement pas de problème avec les seuils et approuvent facilement vos démonstrations souvent démagogique, il semble cependant que tous ceux qui ont quelques connaissances sur le fonctionnement d'une rivière libre et sur les services qu'apportent les milieux aquatiques fonctionnels, notamment au niveau de l'épuration, préfère accompagner les agences de l'eau dans leur programme (pas si extrémiste que ça)plutôt que de militer pour conserver des ouvrages qui bloquent des vases polluées et isolent les populations de poissons en les affaiblissants encore d'avantage

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    3. "Père Castor" : "les services qu'apportent les milieux aquatiques fonctionnels, notamment au niveau de l'épuration"

      Aïe, vous tombez mal, parce que l'auto-épuration de la rivière, ce n'est pas seulement une omission de l'administration, mais une désinformation manifeste. Il y a un paquet d'études à ce sujet, et elles sont convergentes, le programme CNRS Piren, proposait même de recréer des étangs et mares en eaux lentes ou stagnantes, pour épurer.

      Pour une synthèse :
      http://www.hydrauxois.org/2015/11/idee-recue-04-les-ouvrages-hydrauliques.html

      Accessoirement, les vases sont polluées par les pollueurs. Si vous avez des suies de combustion sur une façade, vous pétez l'immeuble ou vous régulez la voiture / la centrale thermique? Ben la rivière c'est pareil, si les sédiments sont pollués, c'est qu'on a jeté dans l'eau les molécules concernées et leur diffusion n'importe où par des "eaux libres" ne change pas grand chose.. (surtout que si vous connaissez vraiment le fonctionnement d'une rivière, vous savez fort bien qu'elle a de toute façon des zones de dépôts naturels, les mouilles, les fosses de concavité, la plaine alluviale où l'on entre en régime de sédimentation, les estuaires, etc.)

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    4. Bien sur que les moulins ne sont pas responsable des pollutions chimique pas plus que les pêcheurs d'ailleurs. Ils ont quand même la capacité a enfermé ces polluants dans les vases et à les libérer en matière concentré dans des épisode court qui n'aide pas la vie aquatiques. les milliers de m3 de vase déversé par ce barrage sur la Dordogne n'as pas été directement créer par le barrage, mais peut-être pourrait on être d'accord qu'en fonctionnement naturel,le colmatage par de la vase sur plusieurs kilomètres est franchement improbable?


      Votre capacité à désinformer est étonnante! oser comparer un remous de barrage à une marre ou une zone humide est assez étonnante, les mares comme les zones humides sont des exemples de biodiversités et sont très loin par leur fonctionnement de ressembler à nombre de retenue ou règne une absence évidente de diversité physique conduisant irrémédiablement a un appauvrissement de la vie aquatique, sauf peut être quand la nature y reprend ses droit, souvent quelque temps avant que l'homme choqué par cette diversité retrouvée ne décide de les recalibrer et de les libérer de ces horribles embâcles(ce que vous appelez pudiquement l'entretien nécessaire des biefs)

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    5. Père Castor : eh bien si les moulins ne sont pas responsables des pollutions chimiques, luttez donc contre les pollutions chimiques plutôt que les moulins. (Et lisez le texte en lien, une vingtaine d'articles scientifiques qui montre que les seuils et barrages – pas les mares – ont un rôle positif dans les zones agricoles notamment.)

      Quant à la biodiversité, ce n'est pas aussi évident que vous le suggérez. Un des résultats de Van Looy 2014, c'est une corrélation positive de la richesse spécifique piscicole avec la densité de barrage. Pour des raisons assez simples à comprendre d'ailleurs en tête et milieu de bassin (si vous ajoutez des habitats lentiques artificiels à des habitats lotiques naturels, vous augmentez la probabilité de trouver davantage d'espèces.) Grosso modo, pas mal d'études ne trouvent pas une baisse de la biodiversité sur les rivières aménagées, plutôt une baisse de population des rhéophiles, là encore pour des raisons triviales. Pour les grands migrateurs, c'est différent, ils ont en partie disparu à cause de la moyenne et grande hydraulique à compter du milieu du XIXe siècle, avec en plus la surpêche et la pollution.

      Enfin, nous pouvons tout à fait être d'accord que la gestion des ouvrages hydrauliques (seuils comme barrages) doit minimiser les impacts environnementaux non désirables. C'est autre chose que vouloir détruire les seuils et barrages (comme regretter certains aspects de la pêche est autre chose que vouloir interdire la pêche, voyez-vous, question de mesure et de bonne entente au bord de l'eau).

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    6. Si l'effacement reste souvent la meilleur solution écologique, on est bien d'accord que d'autres critères doivent être pris en compte. Il n'est pourtant pas anormale que les subventions soit différentes en fonction des gains écologiques espérés

      Cela reste la seul solution pour inciter les propriétaires à faire des choix réfléchit, même si je comprend que cela heurte les défenseur des moulins. Si vous même avez des connaissances en terme de fonctionnement écologique des cours d'eau, vous ne pouvez ignorer que les propriétaires d'ouvrage en on globalement très peu, et comme le choix final entre l'effacement et l'aménagement reste souvent en leur possession, on peu objectivement pensé que l'effacement ne serait jamais choisi si le plan de financement n'était pas dépendant de l'ambition du projet.
      Quoiqu'on en dise, nombreux sont les ouvrages ou le rapport gain écologique/perte(patrimonial, financière, énergétique)est largement positif et pourtant l'inertie a la française le pouvoir des intérêt privé par rapport aux intérêt communautaire conduisent à l'absence de travaux ou a des travaux minimaliste. dans la pratique, on est quand même loin de l'effacement de tout les blocages a la circulation des espèces et des sédiments que vous décrivez.....

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    7. "Il n'est pourtant pas anormale que les subventions soit différentes en fonction des gains écologiques espérés"

      C'est le point que nous contestons. Il ne serait pas anormal d'avoir une subvention forte pour l'écologie si l'écologie était la seule mission des Agences de l'eau, des Régions, de l'Europe et des syndicats (ou la seule dimension d'intérêt général de la rivière). Or, ce n'est pas le cas, la rivière n'est pas seulement un fait naturel, c'est aussi un fait historique, social, culturel. La plupart des riverains sont davantage intéressés par le côté paysager et patrimonial ainsi que par leur sécurité que par l'environnement stricto sensu, a fortiori quand cet environnement relève de choses hyperspécialisées comme la proporion de telle ou telle espèce inféodée à un habitat (cela passionne la toute petite minorité des passionnés, pas le citoyen lambda). Il faut donc que le financement public reflète cette réalité et cette diversité, et non pas la focalisation sur un aspect particulier. (Rappelons que c'est aussi la loi votée au Parlement, qui n'a jamais prévu l'effacement en 2006 comme en 2009, qui a demandé une "gestion durable et équilibrée" mettant les milieux en contrepoint des usages)

      A côté de cela, c'est aussi pratico-pratique : on doit être à 10% seulement de l'objectif d'aménagement des classements, car le choix actuel ne passe pas, les gens ne font rien sinon préparer leur avocat. Essayer d'imposer de force des effacements, cela bloque et cela dégrade les rapports en rivière. Alors mieux vaut changer son fusil d'épaule et accepter l'idée d'aménagement de moindre ambition.

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  8. Enfoncer un croc dans la joue d'un pêcheur, le tirer violemment, le jeter dans l'eau et l'y maintenir une durée indéterminée. Sadique? Non non, on leur fait juste ce qu'ils font aux poissons, c'est pas du sadisme c'est de la "protection du milieu aquatique". En plus, les poissons sont plein de PCB, mercure et autres saloperies, c'est même pas pour nourrir une famille qu'ils pêchent ou alors bonjour les mutations génétiques.

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    1. "Enfoncer un croc dans la joue d'un pêcheur, le tirer violemment, le jeter dans l'eau et l'y maintenir une durée indéterminée"

      Le modérateur pionce? En plus commentaire de la part d' "anonyme" avant de prétendre avoir le courage de noyer quelqu'un faudrait déjà avoir le courage de mettre son nom...

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    2. Nous prenons cela comme une figure de style, ce qui ne signifie pas que nous cautionnons le contenu. Sauf à prendre au 1er degré, il apparaît que "anonyme" ne souhaite pas mettre un croc à un pêcheur, simplement faire comprendre à ce pêcheur ce que ressent un poisson qui subit cela.

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    3. N’ayant pas la chance de connaitre « anonyme » : 1er ou 2ème degré, je me garderai bien de d’élucubrer, contrairement à vous, sur la façon de prendre ce genre de « commentaire » (diarrhée mentale, me semblant être une expression bien plus appropriée). Moi, je préconise de dynamiter les seuils quand les propriétaires de ces ouvrages pique-nique en dessous avec leur petite famille, histoire qu’ils prennent un bain… Aucune crainte c’est peut être une figure de style ;-)

      Mais soit, je vous accorde que cela ait été rédigé au 2nd degré, vous conviendrez que pour entamer une discussion sereine, il y a de meilleurs représentants et entrées en matière, dès lors il ne faut pas s’étonner de voir la discussion s’enliser dans une guerre de tranchées… Enfin c’est vous qui gérez la com de votre site…

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    4. Comme entrée en matière, il y a surtout l'article que nous sommes censés commenter, plus généralement les 300 articles de ce site. S'il fallait juger la pêche en regardant ce que disent ses forumeurs (où, effectivement, on a déjà pu lire des idées de dynamite à on ne sait quel degré), cela n'irait pas loin. La fonction "commentaire" permet de s'exprimer avec plus ou moins de pertinence.

      Exprimée maladroitement ou adroitement directement ou indirectement, métaphoriquement ou réalistement, l'idée est quand même : pourquoi un loisir fondé sur la souffrance animale ?

      Les pêcheurs peuvent certes répondre que les turbines provoquent mortalité et morbidité (ce qui est vrai) ou qu'une eau très réchauffée stresse voire tue les sténothermes et cryophiles (ce qui est vrai), mais désigner le voisin ne les absout pas de répondre. Les moulins et les usines à eau ne prétendent pas être des "protecteurs des milieux aquatiques", eux, donc leur impact est plus ou moins assumé comme une conséquence regrettable mais inévitable de leur existence qui a d'autres fins que les milieux. Les pêcheurs, en revanche, cela paraît plus schizophrénique de revendiquer les deux casquettes. Pour ceux d'entre eux qui sont manifestement centrés sur les milieux, pourquoi ne pas seulement militer dans une structure naturaliste ou écologiste, pourquoi conserver l'acte de pêche lui-même et comment vivre dans un même mouvement associatif avec certaines pratiques où l'on veut manifestement brandir le gros poisson mort qu'on a mis 2 heures à torturer pour le sortir de l'eau?

      Sans même prendre partie (car i faut de tout pour faire un monde après tout), c'est juste bizarre.

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    5. Pour l’acte de pêche et sa "barbarie", hélas vous et vos soutiens, semblez tout prendre à l’envers, n’oublions qd même pas que c’est un acte de prédation on ne peut plus naturel et que ce qui ne l’est pas c’est de se nourrir de poissons élevés dans des fermes avec des aliments OGM et produits carnés de provenances douteuses, bourrés d’antibiotiques, qui atteignent la taille en 3 mois de poissons sauvage en 4-5 ans, qu’on retrouvent une fois débités et lavés au conservateurs, dans des barquettes chimique contenant certains produits sont fortement soupçonnés d’être cancérigènes, mais cela est un autre sujet, me direz vous…
      Le pêcheurs aiment la nature par intérêt et est logiquement un minimum écologiste (même si ce terme à une connotation péjorative en France), puisque en dépend sa passion, c'est juste une symbiose comme il en existe tant, je ne vois donc pas ce qu'il y a de "squizophrénique" et encore moins quelques choses d'intellectuellement difficile à comprendre

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    6. Difficile à comprendre... si vous mettez côte à côte une déclaration solennelle de FDAAPPMA sur l'intérêt écologique intrinsèque de protéger les poissons et une photo d'un pêcheur qui brandit fièrement sa prise morte, je vous assure que le commun des mortels voit une contradiction évidente. Ou plutôt il se dit "pas la peine d'en faire des kilos sur l'écologie et tutti quanti, les pêcheurs veulent juste davantage de poissons à pêcher". Attente sectorielle, pas d'intérêt général.

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  9. Les pêcheurs : la petite hydro, c'est de la passion, pas du profit. Personne ne comprend pourquoi vous êtes passionnés par des asticots et vers, des poissons, des plumes de coq ou des leurres hors de prix. Ben personne comprend pourquoi nous, on est passionné de roues, turbines, générateurs, régulateurs, engrenages et autres petites merveilles de nos chambres d'eau. Chacun son truc.

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    1. Cher petite hydro:
      Je comprend votre passion étant passionné moi même, néanmoins nos appâts ne détournent pas l'eau pour notre seul profit ou amusement (au choix)...
      Nous ne faisons et encore pas tous puisque beaucoup de pêcheurs remettent leurs captures à l'eau vivant que récolter les fruits de la rivière sans la modifier, sans l'abimer, sans bloquer ses sédiments..
      Dommage qu'on puisse pas poster de vidéo, je vous aurais montrer celles qui ont été réalisés par L'ONEMA (la police de l'eau) qui montrent les avantages de la continuité écologique des cours d'eau sur les inondations entre autre.

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  10. Je suis pêcheur et président d'un association agrée de pêche et de protection du milieu aquatique.
    Et je suis contre l'introduction d'espèces de poissons (comme l'ombre que vous avez cité) du silure, etc...
    Malheureusement nous ne vivons pas dans un monde parfais et il y a des pêcheurs qui ne pensent pas ainsi.

    Ceci dit tout le monde peut se rendre compte que les seuils et autre moulins sont néfastes au milieu aquatique puisqu'il empêchent la libre circulation des espèces et surtout des sédiments, sédiments qui s’accumulent au point de colmater beaucoup de seuils et de barrages !
    C'est tellement vrais qu'on en parle (a la télé, dans les journaux) quand les vidanges s'imposent et que les "accidents" de vannes fréquents colmatent des km de rivière tuant poissons, invertébrés et tout ce qui vit dans le cours d'eau... C'est la principale raison de la continuité écologique de la loi sur l'eau !

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    1. Il y a comme le savez environ 100.000 ouvrages en rivières, dont les 3/4 déjà recensés par l'Onema (ROE). Cela correspond grosso modo avec le nombre de moulins déjà présents en 1800, sauf que certains ont disparu et qu'à la place on a vu aussi apparaître des grands barrages, des retenus agricoles, des seuls de rehausse pour les ouvrages d'art, etc.

      Si les moulins étaient l'apocalypse environnementale que vous décrivez (blocage des poissons, colmatage des fonds), et vu le temps moyen de reproduction des espèces, il n'y aurait plus une trace de vie dans nos rivières. Comme c'est loin d'être le cas, il faut supposer que vous exagérez grandement l'impact des "obstacles à l'écoulement".

      Au demeurant, lorsqu'on étudie scientifiquement (et pas par "la télé, les journaux" ni... le petit doigt des pêcheurs), on voit que l'impact est faible. Cf les deux liens pour des études de labos français (un chercheur étant une personne qui fait de la science, à ne pas confondre avec un agent Onema de terrain qui fait de la police encore moins avec une Agence de l'eau qui fait sa pub)

      http://www.hydrauxois.org/2014/10/impact-nul-sur-la-biodiversite-et.html

      http://www.hydrauxois.org/2015/02/densite-de-barrages-en-rivieres-13e.html

      La "principale raison d'être de la continuité écologique" dans la loi française et surtout dans l'interprétation administrative de cette loi, c'est surtout qu'on n'est pas capable de lutter contre les facteurs de dégradation de l'eau que ces mêmes recherches indiquent comme de premier ordre. Alors réchauffer les vieux préjugés contre les moulins, cela a paru une bonne idée à certains, d'autant que casser un seuil est spectaculaire, contrairement aux molécules invisibles de pollution ou autres facteurs moins évidents.

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    2. Quant aux pêcheurs, peut-être que votre AAPPMA est exemplaire. Mais enfin, voilà ce qu'on entend aussi sur vous :
      - vous ne respectez pas correctement la propriété privée,
      - on retrouve derrière vous des mégots, des boites d'asticots, des porte-lignes, des sachets plastiques, divers déchets,
      - vous perdez régulièrement vos fils, bouchons, leurres dans les arbres, les souches ou les herbiers (hier c'était des plombs et avant-hier diverses substances aujourd'hui interdites fort heureusement),
      - vous mettez n'importe quoi dans la rivière depuis 150 ans soit pour varier vos plaisirs (arc en ciel, blackbass, silure, etc.) soit en leurre vivant qui se révèlent des invasifs (goujon asiatique),
      - votre loisir consiste basiquement à stresser, blesser ou tuer des poissons, et à inciter à le faire dès le plus jeune âge, au lieu d'observer la nature. Cela sans aucune fin alimentaire réelle, juste pour le plaisir égoïste de dominer un autre être vivant.

      A quoi s'ajoute désormais :
      - vous militez pour casser le patrimoine hydraulique, surtout à fin d'avoir davantage de poissons à attraper (y compris truite, saumon, anguille et autres espèces protéger) pour davantage de cartes de pêche à vendre.

      Donc vous voyez, comme y incitait l'article, les pêcheurs devraient réfléchir à deux fois avant de donner des leçons et, surtout, d'agresser d'autres usagers de la rivière. Il est douteux que la pêche se prépare un avenir serein en occupant par opportunisme le terrain d'un maximalisme écologique qu'elle ne respecte pas elle-même et au nom duquel elle finira par être condamnée comme pratique archaïque et néfaste.

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    3. Le problème c'est que vous piocher à droite à gauche dans différents rapports pour leurs faire dire ce que vous voulez, un des reproches qui est fait au seuil (entre autres), c'est le fait que leurs présences fassent monter la température de l'eau, à un point que les espèces qui devraient être naturellement présentes sur ce cours d'eau, soient supplantés par d'autres espèces, si on prend le cas de la truite, à cause de cours d'eau trop artificialisés, elle rentre en concurrence avec brochet et chevesne, alors que naturellement, cela ne devrait pas être le cas, le rapport parlant de biodiversité de M. Souchon en parle d'ailleurs, mais trop peu à mon goût, car ça démontre que ces seuils ont bien un effet impactant sur les populations en places

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    4. Mon message sur le rapport sur la biodiversité n'est pas passé? ils s'est surement perdu en chemin...

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    5. Oui, il est clair que les masses d'eau artificielles (que ce soit des retenues de moulin, des réservoirs de barrage, des lacs ou des étangs) tendent à changer les peuplements en leur sein et dans une zone d'influence, plus ou moins grande selon la pente, l'altitude, etc. Mais de nouveau, ce constat est très généraliste, c'est la gravité de l'impact qu'il faut essayer d'objectiver au plan scientifique et de discuter au plan démocratique. Sur les rivières de première catégorie de notre région, nous n'observons pas de disparition des truites et espèces d'accompagnement, juste des tronçons plus ou moins riches (en biomasse totale, en juvéniles, etc.). Nous observons des IPR bons ou excellents malgré des seuils abondants. Cela ne nous convainc donc nullement qu'il y a là un motif d'intérêt général d'une telle importance qu'il faudrait soit casser des moulins (ou les retenues en général), soit dépenser 50 à 150 k€ de passes ou autres dispositifs.

      Nous avons certains interlocuteurs qui paraissent vouloir faire disparaître toute retenue comme "habitat dégradé". Mais la loi française n'a jamais demandé cela, cette notion de "dégradé" n'est pas scientifique en soi, et ce n'est pas spécialement grave d'avoir des habitats artificiels s'il y a des habitats naturels différents plus haut ou plus bas.

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    6. Nous avons vu que vous citiez un texte de Souchon, mais il n'y a avait pas de lien.

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  11. Je vais aussi lancer l'association de promotion de l'alcool et de protection du foie. Les pêcheurs nous montrent la voie, il faut les imiter.

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  12. "Agresser d'autres usagers" : la question de base reste en effet celle de l'attitude envers les ouvrages hydrauliques. Des gens militent pour leur destruction en France, notamment FNPF et plusieurs structures de pêche locale. MM. Roustan, Doron et autres "officiels" de la pêche jouent de leur influence au gouvernement pour pousser à des solutions radicales, il suffit de lire leurs discours et les lettres qu'ils adressent au Président. Ils ont refusé la "charte pour une hydro durable" en 2010, ils refusent aujourd'hui de participer à la "charte des moulins". Les pêcheurs élisent leurs représentants. Si ces discours extrémistes des dirigeants reflètent l'avis de la base, alors il n'y aura pas de discussion possible. Mais penser que cela restera sans conséquence, que l'on peut appeler à détruire les ouvrages, les biefs, les retenues en toute impunité, c'est une erreur. L'image de la pêche est plus fragile que ne le pensent les pêcheurs, les temps ont changé. Et les pratiques soi-disant "écolo-compatibles" des élites urbaines – "chérie filons en 4x4 Mercedes prendre un weekend au vert pour faire du no kill dans cette formidaaable contrée, toi tu iras à la brocante chez les sans-dents pendant je fouette à la mouche en plume de cul d'Autruche du Bengale" – ce n'est pas cela qui va changer la donne, car ce n'est pas l'image populaire de la pêche.

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  13. Voilà pour ceux qui pensent que les barrages ne retiennent pas les sédiments et les catastrophes que ça génère.. Il s'agit d'un barrage EDF obsolète cédé par EDF à un particulier.

    http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/departement/puy-de-dome/issoire/2015/02/15/la-retenue-d-eau-s-est-videe-de-gros-degats_11330772.html

    http://peche-auvergne.com/wp-content/uploads/2015/02/Rapport-pollution-la-Bourboule.pdf

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    1. Personne conteste que des barrages changent la morphologie, la biologie ni qu'ils ont des accidents industriels. Le point, c'est vérifier l'état écologique des rivières en fonction de la densité des barrages, pour objectiver les impacts. Ce qu'ont fait les recherches scientifiques citées plus haut. Une autre manière de voir les choses, vous prenez l'ensemble des rivières classées en liste 1 par l'Etat (car en bon état écologique ou en réservoir biologique), ou bien l'ensemble des tronçons en Natura2000 et en ZNIEFF, et là ô surprise, vous vous apercevez qu'il y a aussi bien des "obstacles à l'écoulement" sur la plupart de ces cours d'eau. Donc que l'équation ouvrage=dégradation est simplement fausse.

      Par ailleurs, vous entretenez la confusion grands barrages = petits moulins, un peu comme si l'on vous disait que la pêche du goujon au coup et la pêche de l'alose au filet, c'est exactement la même chose et cela appelle les mêmes mesures.

      Enfin, il faut comprendre que la biodiversité évolue, ce n'est pas un catalogue fixe. La Camargue, les Dombes, la Sologne, le marais poitevin, 90% des mares, lacs et étangs de France, ce sont des créations artificielles par changement des écoulements, que le vivant a colonisé à sa manière et qui sont aujourd'hui protégés. (C'est la raison pour laquelle, contrairement à vous, nous ne sommes pas choqués en soi qu'une AAPPMA teste l'introduction d'ombres , nous sommes en revanche atterrés si la même AAPPMA prétend ensuite qu'il casser du bief pour respecter l'intégrité biotique de la rivière, ce qui n'a pas de sens au regard de ses propres pratiques ni au regard de la manière dont tous les bassins sont changés depuis 2 millénaires).

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  14. La nature est parfaite, ce que l'homme y rajoute n'est jamais bon, que ce soit des poissons ou des prises d'eau...
    Avis d'un pêcheur...

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    1. Parfaite la nature ? Elle nous propose aussi les tsunamis, les cancers, le choléra, les crues, etc. Mais en fait, l'homme fait partie de cette nature... y compris avec ses artifices.

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    2. On comprends ici que nos avis n'on que très peut de chance de ce rencontrer. Votre vision des relations entre l'homme et la nature sont baser sur sa domestication et son contrôle, Sans revenir a l'aire de pierre il y a surement intérêt à vivre avec plutôt qu'a vivre contre la planète mais c'est un autre débat même si cela explique aussi nos divergences sur la vision du fonctionnement durable d'un cour d'eau

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    3. Nous nous gardons bien de défendre une philosophie générale de la nature, nous constatons simplement que l'homme se défend depuis toujours de certains excès de cette nature (par exemple dans le domaine de l'eau les étiages, les sécheresses, les crues, les inondations) et qu'il l'utilise (dans le même domaine, l'alimentation, l'hygiène, l'irrigation, l'élevage, la navigation, l'énergie, les loisirs). L'écologie comme science nous fait mieux comprendre le fonctionnement des milieux, et nous permet d'éviter certaines erreurs ou d'atténuer nos impacts. Nous n'avons pas de problème avec cela, la meilleure intégration de l'environnement est une tendance lourde et saine du développement humain.

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  15. Scoop: l'évolution naturelle a même fini par créer le pêcheur. Adrien a raison, ce n'est jamais bon d'en rajouter trop. Adhérez tous à mon nouveau projet, l'association de promotion du fusil et de protection du chevreuil.

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  16. Si les sédiments sont pollués dans les retenues de moulins, les effacements doivent tous prévoir une analyse et un plan de gestion en décharge spéciale. C'est le cas?

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    1. En tout cas, c'est ce que l'on demande aux syndicats et à la Préfecture. Nous attendons d'ailleurs la réponse sur le cas de Nod-sur-Seine, bizarrement nous n'avons rien reçu de la DDT ni de l'Onema dont chacun connaît le caractère très pointilleux dès qu'il y a la moindre petite menace sur une écaille de chabot. Mais nous allons insister, le dossier doit être simplement égaré, on ne permettrait pas de faire n'importe quoi en rivière.

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  17. Dans ces débats, nous sommes aussi souvent influencés par les rivières que nous connaissons le mieux. Dans les têtes de bassin de Bourgogne, il y a quelques grands barrages VNF, EDF et Seine Grands Lacs, mais pas grand chose quand même. Donc, on n'a pas de rivières massivement aménagées où le régime des débits est modifié en profondeur, pas de turbinages en éclusée qui lessivent à l'aval, pas de grands migrateurs bloqués en masse au pied d'obstacles infranchissables, pas beaucoup de retenues à fort stockage dont des accidents peuvent colmater des dizaines de km, etc. Sociologiquement (ou géographiquement), il est notable que le plus grand nombre de signataires du moratoire sur la continuité se situent dans ces têtes de bassin, où la présence de moulins n'a jamais été perçue comme un problème grave et où la pression pour les effacer rencontre donc de l'incompréhension, surtout quand les plus grands barrages sont épargnés malgré leur impact plus notable.

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  18. Avec la vase, le réchauffement, les accidents, l'absence de migration, le colmatage de frayère, etc. tout cela depuis 5 à 6 siècles qu'il y a des moulins (dont souvent 1 siècle sans usage énergétique donc sans vannage régulier), pourquoi y a-t-il encore la moindre truite? Comment se fait-il que la truite soit en "least concern" dans la liste rouge de l'UICN, alors qu'avec tous les obstacles à l'écoulement de l'Onema, le fait qu'elle continue d'être pêchée et le fait qu'elle est sensible aux pollutions / au réchauffement climatique, elle devrait être en statut de quasi-extinction? Cela fait plus de 50 ans qu'il y a des relevés piscicoles, où sont les données? http://www.uicn.fr/IMG/pdf/Liste_rouge_France_Poissons_d_eau_douce_de_metropole.pdf

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    1. On va bientôt écrire sur le sujet mais pas à propos des truites, à propos d'une rivière (Armançon) et de ses données anciennes. Quand la Fédé de pêche 21 a fait une étude de la Seine et de ses affluents en 2010-2011, elle a considéré que c'était un "état zéro". Ce n'est pas acceptable, car le Conseil supérieur de la pêche (avant l'Onema) menait des campagnes de suivi, et même avant cela, on arrive à trouver des données. Seul l'examen des données anciennes sur plusieurs décennies permet de dire si une population locale présente une tendance significative, le cas échéant d'identifier des ruptures démographiques (liées par exemple à des sécheresses, des pollutions, des constructions de barrage, etc.). Dans aucun domaine technique ou scientifique on ne prétend expliquer un phénomène naturel / expérimental sans commencer par rassembler toutes les données le concernant, c'est le b-a-ba sinon on parle dans le vide et on peut attribuer n'importe quel effet à n'importe quelle cause. Dans le domaine du vivant, qui a une variabilité forte à toutes les échelles de temps et d'espace, c'est particulièrement nécessaire.

      A signaler, les méthodes évoluent : un autre moyen de savoir l'histoire d'une population, c'est de mener une étude de phylogénie moléculaire. Voyez par exemple ce travail de Hansen et al 2014 sur 200 générations de truites :
      http://www.hydrauxois.org/2015/12/200-generations-de-truites-dans-un.html

      Autre exemple, l'équipe de Blanchet a étudié génétiquement quatre espèces d'eaux vives, ils ont trouvé que les espèces n'avaient pas subi d'effets génotypiques ou phénotypiques notables de la fragmentation par seuils / barrages et que les principaux événements des populations (baisse brutale) avaient eu lieu voici plus de 800 ans (avant les moulins sur cette rivière), pour une cause pour l'instant inconnue
      http://www.hydrauxois.org/2015/11/diversite-genetique-et-fragmentation.html

      Vu que cela ne coûte plus grand chose de faire des études "génome-entier", on devait avoir pas mal d'infos nouvelles dans les années à venir. Et probablement des surprises.

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  19. Et pour ceci, qu'elle est votre pensée Hydrauxois

    http://www.aappma-laruns.com/actus.html

    ( lolo32 )

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    1. On ne va pas vous dire qu'on est ravis (on a publié votre lien sur notre fil Twitter). Après, les accidents d'exploitation, il y en a sur des sites industriels, agricoles, et même parfois domestiques (ici on a eu des fuites de cuves de fuel sur des ruisseaux). A part souhaiter une meilleure maîtrise du site et une compensation des dommages causés... le point n'est pas de nier l'impact des barrages, juste de le mesurer correctement et objectivement par rapport à l'ensemble des facteurs qui affectent une rivière (sa faune et sa flore).

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