07/09/2017

Un trophée de l'eau pour le Vicoin? Analyse critique d'un bilan médiocre

Le syndicat du bassin du Vicoin vient de recevoir le Trophée de l'eau 2017 pour ses travaux de restauration de la continuité écologique. Ce n'est pas une première puisqu'un même trophée avait récompensé en 2009 le premier effacement pilote du plan d'eau du Coupeau. Les bureaucraties de l’eau s'autocongratulent en vase clos, mais quel est le bilan réel de cette politique? Des riverains et usagers qui s'estiment écartés des procédures de concertation, la destruction de 90% du patrimoine hydraulique, des filets d'eau chaude et polluée à l'étiage, des résultats piscicoles qui ne sont pas à hauteur des investissements, un mauvais état écologique et chimique persistant de la masse d'eau, une dépense d'argent public considérable à l'échelle de la faible densité humaine des vallées. Le Vicoin mérite un trophée : celui du dogme et de la gabegie.



Affluent de la Mayenne dans le bassin hydrographique Loire-Bretagne, le Vicoin est un cours d’eau de 47 km de long. Malgré ses faibles enjeux pour les poissons (deuxième catégorie piscicole), la rivière est depuis près de 10 ans un laboratoire à dimension réelle des apprentis sorciers de la continuité écologique.

Suppression du plan d’eau du Coupeau (2008) : un chantier pilote à un demi-million d’euros
Dès 2008, alors que le classement des rivières n’est pas publié et que le Plan national d’action pour la restauration de continuité écologique (PARCE) est encore en discussion, la commune de Saint-Berthevin souhaite se débarrasser d’un plan d’eau créé en 1969. Motif : les curages coûtent trop cher. En fait, les agences de l’eau et syndicat de rivière refusent désormais de financer ces curages et l’entretien d’ouvrages hydrauliques, elles estiment que la restauration de la continuité écologique est prioritaire. L’intérêt général n’est plus défini en fonction des attentes des riverains, mais en fonction du besoin des espèces – du moins de certaines espèces précises que la politique publique veut favoriser selon les avis de l’Onema (ancien Conseil supérieur de la pêche, devenu Agence française pour la biodiversité) et des fédérations de pêche.

Entre 2008 et 2010, le barrage du Coupeau est détruit après plusieurs années avec clapet ouvert, le site est ré-aménagé. C’est le lancement d’un programme qui va aboutir à la destruction de quasiment tous les ouvrages du Vicoin.

Les effacements sont mis en avant par l'Onema dans ses retours d'expérience en hydromorphologie. La suppression du plan d'eau de Coupeau coûte à elle seule 521.065 euros. Nous avons demandé le coût global de opérations au syndicat : ses représentants n'ont jamais daigné répondre à nos messages. La "gouvernance démocratique de l'eau" est toujours très sélective dans le choix des associations pouvant y participer, Etat et collectivités préférant celles qui soutiennent docilement leur politique...

La Préfecture autorise l’effacement de 90% des ouvrages malgré les protestations des riverains, usagers et protecteurs du patrimoine
En 2009, l'arrêté n°2009-A-410 de la préfecture autorise 24 arasements ou démantèlements de seuils et clapets sur le Vicoin. L'administration et le syndicat du Vicoin  prétendent que toutes les solutions sont possibles, mais c'est systématiquement le choix de la destruction qui est mis en avant. Le mécanisme en est connu : l'Agence de l'eau Loire-Bretagne accorde des financements selon le "niveau d'ambition" du projet, et comme elle ignore les dimensions paysagère, énergétique, patrimoniale, hydraulique, la seule "ambition" réellement financée est la suppression des ouvrages.

L'association des riverains des cours d’eau du bassin de la Jouanne et du Vicoin, l’association  pour la protection des vallées de l'Erve, du Treulon et de la Vaige, l'association Chailland-sur-Ernée et l'Association des amis et de sauvegarde des moulins de la Mayenne ont protesté contre les méthodes du Syndicat du Vicoin et de la préfecture. "Aucune réponse n'a été apportée aux questions qui ont été posées ou aux remarques faites", observent les associations. La Préfecture a prévenu "qu'aucune suite favorable ne peut y être donnée".  Schéma habituel de la concertation dans le domaine de la continuité écologique : on écoute les riverains, on ne tient aucun compte de leur avis. Un déni démocratique qui se généralisera à toute la France après le classement des rivières de 2012-2013.

En 2011, Mayenne Nature Environnement (déclinaison locale de France Nature Environnement) accorde son prix Orchidée au bassin du Vicoin pour son action en pointe dans le démantèlement des seuils. Paul-Henry de Vitton représentant les Moulins de la Mayenne dénonce cette hypocrisie : "J’aimerais que les hommes politiques chaussent leurs bottes et remontent à pied les rivières, en interrogeant les riverains pour se rendre compte de la réalité des faits…La sécheresse a 2 mois d’ avance ; or la dernière possibilité de retenir l’ eau ce sont les seuils, pourquoi les supprimer ? On aurait aimé s’être tromper depuis que l’on dénonce cette aberration mais actuellement le bassin du Vicoin demande aux propriétaires d’étangs d’ouvrir leurs vannes pour alimenter la rivière. Parler de continuité piscicole quand il n’y a plus qu’un filet d’eau dans la rivière, même un enfant comprend que c’est impossible. On marche sur la tête !... Ce qui nous choque c’est que des clapets existent mais qu’on ne les remonte plus. Sur le Vicoin on laisse à plat des vannages. En les supprimant on accélère l’assèchement actuel et cela ne permet pas de recharger les nappes phréatiques alluviales et les zones humides ! Ils ont lancé un véritable phénomène d’auto-assèchement. C’est incohérent alors que l’on a un problème de sécheresse qui s’accentue d’année en année... Je ne comprends pas cet acharnement à maintenir des projets qui en plus de provoquer des désastres écologiques sont des gouffres financiers. J’espère que les élus vont comprendre que l’on est en train d’hypothéquer gravement le développement touristique de notre département et de détruire la beauté de nos vallées ; elles subiront un régime semi-torrentiel l’hiver et seront asséchées l’été. Il faut une continuité hydraulique à une rivière sinon elle n’est plus fonctionnelle. Ce qui nous manque aujourd’hui ce sont des ingénieurs hydrauliciens capables de comprendre le profil en long des rivières. " ( cité in Courrier de la Mayenne, 16 juin 2011 )

Le syndicat n’hésite pas à détruire ce qui fut récemment reconstruit. Un élu du Genest s'est ainsi étonné : "Au Bas­ Coudray l'aménagement du barrage qui alimente la roue du moulin a été financé par des fonds publics et la démolition le sera encore, c'est assez aberrant. " (cité in Ouest-France, 10 février 2015).

Patrick Cacheux , président de l'association des riverains de la Jouanne et du Vicoin, constate avec colère : "Ces ouvrages, datant au minimum du XVe siècle, et justifiant toutes les activités économiques de l'époque, à savoir moulins ou tanneries, permettaient également un équilibre des eaux, désormais rompu !" (cité in Ouest-France, 20 septembre 2013)

Les pêcheurs ne s’y retrouvent pas, mais ils sont lâchés par leur fédération aux ordres des administrations
Si les riverains et les propriétaires de moulins protestent, les pêcheurs ne sont pas en reste. Ceux du terrain, pas ceux des bureaux.

Jean-Pierre Loiseau, président de l'AAPPMA de Saint-Berthevin, a critiqué dès le départ cette politique, se faisant le porte-parole des "pêcheurs très inquiets pour le devenir de leur passion". Il observe : "On nous dit que l’on retrouvera des rivières plus vivantes, moins larges ou la végétation  reprendra ses droits, que l’on   reverra du saumon, soit disant présent il y a quelques décennies. Même si  cette espèce est un gage de bonne qualité de l’eau, bon nombre de pécheurs ont trouvé l’argument un peu fantaisiste. (…) L’effacement  des barrages aura pour conséquence d’abaisser considérablement le niveau des rivières et risque donc de faire disparaître de celles-ci les poissons d’eau profonde comme : la carpe, la tanche, l’anguille. Pourquoi  vouloir les remplacer  par des truites ou autres saumons ? Ces espèces  on pouvait les trouver dans des rivières mieux  appropriées par leurs morphologies d’antan et qui se trouvent classées en  première catégorie. Les pêcheurs avaient le choix, selon leur plaisir,  d’aller taquiner la truite ou de pratiquer toutes pêches dans des rivières classées en seconde catégorie ; là on avait de nombreux choix de poissons. Pour quelle raison  veut-on les transformer en rivières  à truite ? Le niveau de celles-ci est si bas une partie de l’année qu’elles ne seront plus que des ruisseaux."

Mais la fédération départementale de pêche ne suit pas sa base et, comme souvent, ses dirigeants abondent dans le sens de l'administration. Ils considèrent que l'ancienne pêche au coup est dépassée et que les pratiquants de la pêche doivent changer leurs habitudes. Ils mettent en avant la création de frayères mais, comme l'observe Jean-Pierre Loiseau, celles-ci sont souvent colmatées par les excès de limons que la reprise de l'érosion ne diminue pas, tout au contraire.

Après la casse, les étiages laissent des filets d’eau réchauffée et polluée
La crainte de la sécheresse et de la perte des lames d'eau profondes des ouvrages, équivalentes aux "caves", mouilles ou fosses de milieux naturels, est avancée par les riverains autant que par les pêcheurs. Et elle est confirmée sur le terrain : l'été, le Vicoin n'est souvent qu'un filet d'eau chaude et polluée, couvert d'algues.


Le Vicoin au Coupeau, étiage 2017. Eté après été, le même constat : une très faible lame d’eau,  pas de courant, fonds colmatés, algues ; autant de conditions qui ne sont pas favorables aux espèces cibles de la restauration. Photos André Mareau.

Cette hydrologie est-elle favorable aux espèces que l'on prétend favoriser? On peut évidemment en douter. Est-elle agréable aux riverains? Certainement pas. D'ailleurs, des aménagements d'accès prévus pour les pêcheurs se sont révélés non fonctionnels en raison de l'abaissement des lignes d'eau. Sans compter la reprise de la végétation, qui oblige à davantage de travaux d'entretien si l'on veut toujours les rendre accessibles.

Un suivi écologique dont l'état initial est défaillant et ne permet pas d’objectiver réellement les gains
Un site du Vicoin fait l'objet d'un suivi par un bureau d'études. En soi, c'est déjà un progrès par rapport aux nombreux syndicats ayant fait des travaux depuis 2006 sans effort sérieux d'analyse des résultats.

Hélas, ce suivi est défaillant pour plusieurs raisons:

  • l'état initial avant travaux a été réalisé sur une seule année. Or, toute la littérature en hydrobiologie montre que les peuplements aquatiques possèdent une forte variabilité interannuelle en raison de leur sensibilité aux événements hydroclimatiques  récents (crue, sécheresse) ou à des événements humains ponctuels;
  • l'état initial ne comporte pas de sites témoins à l'amont et à l'aval de la zone impactée, or on sait qu'un chantier modifie les conditions locales mais peut traduire de simples variations par transferts de populations issues des zones adjacentes (si l'amont et l'aval de la retenue perdent de la richesse spécifique ou de la biomasse, le bilan n'est pas forcément bon);
  • aucune indication n'est donnée sur les marges d'erreur et incertitudes des résultats (liées aux échantillonnages sur site puis identification en laboratoire, notamment pour les invertébrés), ce qui n'informe pas sur la significativité du bilan;
  • la société de pêche continue d'empoissonner depuis 5 ans (cf Courrier de la Mayenne, février 2017, "ces résultats sont plutôt déprimants vu l'empoissonnement que nous réalisons"), donc de toute façon les évolutions de peuplement du Vicoin ne reflètent pas une variation spontanée.
Au final, ce genre de suivi n'est pas réellement utile pour le bilan écologique de la continuité : il analyse uniquement la variation biologique et morphologique sur la zone de retenue, alors que l'enjeu est de savoir si la biodiversité et la biomasse globales des tronçons sont changées. Passer localement d'un plan d'eau à une eau courante provoque toujours des changements d'habitats donc de peuplements, mais on trompe le public en présentant ces changements comme l'enjeu majeur de la continuité écologique (de la restauration de rivières en général).

Le Vicoin toujours en état biologique déclassé, avec un retour d'espèces non désirées par les aménageurs
Le site le plus anciennement suivi est le Vicoin au Painchaud, premier effacement pilote au Genest-Saint-Isle. Le cas des poissons est intéressant puisqu'ils sont la première cible des réformes de continuité écologique.


Ce tableau (cliquer pour agrandir) montre que l'indice de qualité IPR passe de médiocre à moyen, et reste moyen depuis 2011. La mesure de continuité échoue donc à reconquérir le bon état écologique au sens que les DCE 2000 et les outils de bio-indication donnent à ce terme.



Ce tableau (cliquer pour agrandir) donne une analyse plus précise des peuplements observés sur le site "renaturé" du Painchaud. On observe que :

  • la biodiversité globale augmente (en soi un point positif, mais localisé sur le site d'étude, sans savoir si cette diversité existait déjà à l'amont et à l'aval du plan d'eau et de la chute),
  • les effectifs des espèces d'eau vive baissent en dehors du vairon,
  • les effectifs des espèces d'eaux calmes et limoneuses augmentent (brèmes, carpes),
  • des espèces dites indésirables apparaissent (écrevisse signal, perche soleil).

Ces résultats contredisent donc la théorie mise en avant lors de la planification des travaux, puisque la restauration morphologique est censée renforcer les espèces rhéophiles (eaux vives) et patrimoniales.

A cela s'ajoutent les observations des pêcheurs qui pointent la taille modeste des poissons de la rivière, liées selon eux au manque d'eau récurrent sur le bassin et au grossissement problématique des individus au printemps et en été.

Le cas des diatomées montre des variations peu significatives, avec des scores de qualité parfois équivalent avant et après les travaux, une baisse de diversité certaines années.


Les invertébrés benthiques (tableau ci-dessus, indice IBG) montrent l'évolution la plus favorable sur le site, ce qui est logique puisque le faciès plan d'eau est remplacé par un faciès courant avec des substrats plus variés (gains pour certains ordres d’insectes, éphémères, plécoptères, trichoptères). La richesse totale n’est cependant pas disponible pour l’année de référence avant travaux.

Au final, les bio-indicateurs ne permettent pas de revendiquer le bon état écologique de la station au sens de la DCE. Une fois de plus, l'idée que la continuité serait le premier facteur de dégradation des masses d'eau n'est pas vérifiée. Mais ce n'est pas demain que l'on reconstruira les ouvrages détruits.

Le Vicoin est également en mauvais état physico-chimique
Concernant la qualité physico-chimie du Vicoin, nous n'avons retrouvé que la campagne de mesure de 2014 sur deux sites (Genest-Saint-Isle et Nuillé-sur-Vicoin), tableau ci-dessous ((cliquer pour agrandir).


Les nitrates (PC_NITR) sont déclassants dans 7 mesures sur 26. Il en va de même pour les matières organiques et oxydables (oxygène dissous, taux de saturation en oxygène, DBO5, COD, azote ammoniacal, azote kjeldahl in PC_MOOX) sur 7 prélèvements, pour les particules en suspension (PC_PAES) sur 7 prélèvements et pour le phosphore (PC_PHOS) sur un prélèvement.

Le Vicoin reste donc déclassé également pour la mauvaise qualité physico-chimique de l'eau à diverses périodes de l'année. Ces points corroborent le suivi biologique faisant état d'un excès de limons.

Nous n'avons trouvé aucune publication en ligne sur les pollutions chimiques (pesticides, médicaments, divers micro-polluants) dont la surveillance et le traitement sont pourtant obligatoires et prioritaires dans le cadre de la DCE 2000.

Conclusion
La restauration de continuité écologique du Vicoin présente la plupart des défauts que l'on observe dans la mise en oeuvre de cette réforme :

  • choix opérés en milieux bureaucratiques fermés (DDT, AFB, Agences de l'eau, gestionnaires, officiels de fédérations de pêche), 
  • prime excessive et dogmatique à l'effacement (plus de 90% des ouvrages de la rivière disparaissent), alors que cette solution est sans retour et ne permet plus une gestion adaptative des niveaux d’eau,
  • concertation médiocre et indifférence aux objections des riverains ou usagers,
  • résultats décevants, perte de valeurs paysagères et patrimoniales, absence de traitement des impacts de premier ordre (manque d'eau, pollution, matières fines),
  • échec de l'atteinte du bon état écologique et chimique DCE, argent public diverti sur des éléments non prioritaires pour les obligations européennes de la France.

Récompenser un si médiocre bilan par des "Trophées de l'eau" indique combien le petit cercle des administratifs et gestionnaires en charge de l’écologie des rivières est coupé des réalités et des attentes démocratiques. Ces médailles en chocolat ne donneront pas sa légitimité à une réforme de continuité écologique dont la révision complète est une absolue et urgente nécessité. Puisse le contre-exemple du Vicoin servir à une chose : ne pas répéter ces dérives destructrices sur d’autres rivières.

6 commentaires:

  1. Belle analyse réaliste.Merci.
    Au fait réalisme c'est quoi ?
    F.Régis de Sagazan
    Chailland sur Ernée

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  2. Belle analyse et constat d'un échec récompensé.
    Amaury de Penfentenyo
    Association de Défense et de Sauvegarde de la Vallée de l'Oudon

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  3. de 14 à 19 espèces de poissons, de moyen à très bon sur les diatomées et un IPR de médiocre à moyen. Il y a pire comme investissement et bravo aux courageux aménageurs...

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    1. Comme indiqué dans l'article, ces mesures isolées sur la retenue sont sans grand enjeu. Si la rivière était déjà en bon état à l'amont et à l'aval de la retenue, on a simplement investit un demi-million d'euros pour que l'état biologique change sur quelque centaines de mètres, avec moins d'espèces limnophiles et d'autres qui bougent un peu depuis les zones où elles sont déjà présentes. Aucune loi n'est assez absurde pour exiger que chaque mètre linéaire de rivière corresponde à une "référence" de ce genre (et heureusement car cela coûterait des dizaines de milliards d'euros en France, pour un objectif vide de sens). Que le protocole de suivi soit ainsi défaillant peut avoir deux raisons : soit on ne réfléchit pas vraiment à l'enjeu écologique, soit on choisit la seule mesure qui a une chance d'indiquer une variation, en se gardant bien de vérifier sur les zones adjacentes si cette variation a le moindre intérêt et déjà la moindre significativité.

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    2. Vous oubliez, il me semble, de rappeler aussi les impacts des seuils sur les cours d'eau de 1ère catégorie: Ralentissement du flux hydraulique, colmatage des fonds au niveau de la retenue d'eau, réchauffement de l'eau et donc inévitablement augmentation de la pollution (bactéries, etc.), relargage de sédiments lors des "chasses d'eau", relargage d'eau avec une °C plus élevé donc relargage d'eau en aval de moins bonne qualité physico-chimique, diminution du nombre d'espèces bio-indicatrice, modification du profil en long et pente d'équilibre du cours d'eau, incision du lit (fréquemment) à l'aval du seuil lié au non-transit des sédiments. Et tous ses impacts, tant que l'homme gère bien les vannages du seuil.

      En tant que bureau d'étude spécialisé dans les milieux aquatiques, je me demande comment vous pouvez occulter ces éléments (oupss, j'oubliais, seriez vous financés par les constructeurs/propriétaires de seuils? Je le suppose au vu des pages "sites d'intérêts")

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    3. Nous ne sommes pas un bureau d'études, mais une association. Vous pouvez adhérer et venir aux AG, vous verrez l'état de nos comptes - rassurez-vous, nous sommes pas très riches, bien moins que vos amis des syndicats, ONG écologistes et associations de pêche bénéficiant de subsides publiques.

      Concernant les impacts des seuils, cela a été examiné tant de fois ici que c'est lassant de répondre encore. Vos propos consistent simplement à observer une évidence : une retenue, un étang, un bief, etc. ne sont pas équivalent à des cours d'eau lotique de 1re catégorie sur lesquels ils se sont installés, voici 10 ans, 100 ans ou 1000 ans. Personne ne nie cela. De que même que personne ne nie qu'une garrigue ou un alpage ou un bocage est différent de la forêt qu'il y avait avant.

      Ce que nous nions et dénonçons en revanche, c'est votre manipulation intellectuelle consistant à refuser d'analyser la biodiversité des milieux anthropisés pour ce qu'elle est, et à prétendre que seule la biodiversité antérieure serait d'intérêt. De même que l'on n'exige pas le retour à la forêt sur 90% du territoire (ce qui sera l'état "normal" de la trame verte sans intervention humaine), il n'y a aucune raison d'exiger le retour aux cours d'eau du paléolithique (ce que serait la trame bleue selon une version totalement intégriste de l'écologie de la renaturation).

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