20/01/2017

Le potentiel hydro-électrique de la France, victime des bureaucraties et des lobbies

On ne cesse de répéter que le changement climatique est la première menace sur l'équilibre des sociétés et des milieux à échelle du siècle, que tout doit être fait pour sortir rapidement de notre dépendance à l'énergie fossile, qu'agir trop tard placera les générations futures devant le fait accompli de déséquilibres planétaires. Et pourtant, malgré un potentiel de développement de plusieurs milliers de MW très bas carbone, l'hydro-électricité française stagne depuis quinze ans. La principale raison? La pression conjointe des lobbies antibarrages et des administrations tatillonnes en charge de l'eau a gelé les initiatives et alourdi tous les coûts de développement. Pire encore, la France a massivement engagé un processus de destruction des seuils et barrages qui permettraient de produire un peu partout sur le territoire. Pour obtenir des gains écologiques modestes et limités à quelques espèces, quand ce n'est pas pour satisfaire les exigences dérisoires de pêcheurs de truites, notre pays se prive de la plus ancienne, de la plus régulière et de la mieux répartie de ses énergies renouvelables. Cette dérive n'a que trop duré: il faut libérer l'énergie de nos rivières!

Lors des vagues de froid, et alors que plusieurs réacteurs nucléaires sont en maintenance, l'énergie hydraulique a été mobilisée tant pour contribuer à la base en journée que pour répondre aux besoins de pointe en matinée et soirée. Cela malgré les conditions défavorables du gel et de la forte sécheresse hivernale que connaît la France. L'hydro-électricité a ainsi pu produire sur le réseau jusqu'à l'équivalent de 10 réacteurs nucléaires.

Pourtant, cette énergie hydro-électrique est en berne. On peut le constater sur ce graphique extrait du récent rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE 2017, pdf) consacré à la transition énergétique en France.


On observe que depuis 2000, les capacités hydro-électriques françaises restent bloquées entre 25.000 et 25.400 MW.

L’AIE est sceptique sur la capacité la France à garantir sa sécurité d’approvisionnement en électricité alors qu’elle entend réduire à 50% la part du nucléaire tout en avançant très lentement dans la mise en service de nouvelles capacités de production. Le constat de l'Agence revient ainsi à souligner que les pouvoirs publics promettent, mais n'agissent pas en conformité à leurs promesses. Un travers auquel nous ne sommes que trop habitués et qui contribue au discrédit de la parole institutionnelle.

Les capacités hydro-électriques françaises ne sont nullement saturées
Pourquoi l'hydro-électricité en particulier peine à se développer? Contrairement à une idée reçue et fausse véhiculée par ses adversaires, ce n'est nullement parce que les capacités de développement sont saturées :
  • le rapport de convergence (très conservateur et non complété dans toutes les régions) UFE-Ministère 2013 fait état de 2476 MW de potentiel (8950 GWh de production) en nouveaux sites;
  • le même rapport conclut à 261 MW (921 GWh) en équipement de seuils et barrages existants;
  • ces travaux de 2013 ignorent (volontairement) les puissances de moins de 100 kW, qui sont certes individuellement modestes, mais très nombreuses puisqu'elles forment une majorité des 80.000 ouvrages hydrauliques recensées dans le référentiel des obstacles à l'écoulement de l'Onema (les forges et moulins produisaient pour la plupart de l'énergie voici 100 ans, ils pourraient le faire de nouveau sans grande difficulté, voir cette synthèse sur la petite hydro-électricité);
  • il faut ajouter l'approche multi-usages et la possibilité d'installer des turbines hydro-électriques sur des infrastructures dédiées à d'autres fins (réseau d'adduction, retenues collinaires, réservoirs d'écrêtement de crue, d'irrigation ou d'eau potable,  étangs piscicoles, etc.).
Ce ne sont donc pas les perspectives de développement qui font défaut, et ceux qui répètent sans cesse que "le potentiel est déjà réalisé à 95%" trompent l'opinion.

Outre l'attachement au choix électronucléaire des années 1970 encourageant l'inertie sur les autres sources d'énergie, le problème de l'hydro-électricité en France tient à l'opposition virulente de certains groupes de pression. On peut en lire un rappel dans les actes du séminaire Hydroélectricité, autres usages et reconquête de la biodiversité (2016), récemment mis en ligne par le CGEDD. Les pêcheurs (FNPF) et les environnementalistes (FRAPNA-FNE) se montrent invariablement opposés à tout développement de l'hydro-électricité (particulièrement en rivière et fleuve), en dehors au mieux de quelques grands barrages EDF en stations de pompage-turbinage.

Des lobbies minoritaires très actifs, mais surtout très entendus au ministère de l'Environnement
Après tout, nous sommes habitués à ces voix contestataires qui ne sont d'accord avec rien, voient midi à leur porte, refusent telle ou telle énergie "dans leur jardin" et mettent un point d'honneur à rejeter tout compromis au nom de la pureté de leur idéal. Hélas, pour minoritaires que soient les plus farouches opposants à l'hydro-électricité, ils ont trouvé en France une oreille attentive au sommet de l'Etat. Le potentiel hydro-électrique le plus important (petite et moyenne hydrauliques) a en effet été placé sous l'autorité de la direction de l'eau et de la biodiversité (DEB) du ministère de l'Environnement, et non pas de la direction énergie et climat. Or, il est notoire que la DEB fait preuve depuis 15 ans d'une forte hostilité aux moulins et usines à eau, ainsi que d'une non moins forte porosité aux positions radicales des lobbies précédemment cités. Il en résulte un découragement des initiatives et une explosion peu réaliste des exigences environnementales imposées à chaque projet, même quand ces exigences correspondent à des gains écologiques faibles, voire non démontrés. Vu les délais (plusieurs années) et l'issue imprévisible des dossiers soumis au bon vouloir de l'administration, sans compter d'incessantes modifications réglementaires en ce domaine, les investisseurs comme les particuliers préfèrent se détourner.

Non seulement la France ne développe pas son potentiel hydro-électrique pour satisfaire quelques lobbies minoritaires jouant habilement leurs cartes dans les commissions opaques des bureaucraties environnementales, mais notre pays a même entrepris de détruire ce potentiel sous couvert de continuité écologique. Le cas de la Sélune est exemplaire : alors que 99% des citoyens de la vallée veulent conserver les barrages et leurs lacs, alors que ces ouvrages représentent 18% des énergies renouvelables du département, l'Etat a décrété qu'il fallait les détruire, à un coût public de près de 50 millions d'euros, cela pour gagner quelques milliers de saumons sur quelques dizaines de km d'une rivière par ailleurs polluée (tout en perdant la diversité des espèces inféodées aux deux retenues)... Pour ces deux barrages intéressant plus que d'habitude les médias car Ségolène Royal y a fait des déclarations intempestives (et de bon sens), on compte des milliers d'autres ouvrages hydrauliques menacés d'une destruction silencieuse et honteuse.

Prioriser selon le bilan carbone des filières énergétiques, réviser la politique des rivières
Cette politique est un non-sens complet au plan énergétique. Contrairement au solaire, au biocarburant ou à d'autres filières massivement soutenues par les choix publics (et l'argent du contribuable), l'énergie hydraulique a un bon bilan carbone en région tempérée, tout particulièrement au fil de l'eau. Or, c'est bien ce bilan carbone qui forme le premier critère de décision de nos choix climatiques et énergétiques, ainsi que la justification pour les contribuables d'une énergie plus chère. Le charbon, le gaz et le pétrole ont beaucoup d'avantages : on choisit de s'en priver pour ne pas aggraver l'effet de serre, donc pour le bilan carbone. Chaque partie par million de CO2 atmosphérique forme un enjeu pour nos sociétés, c'est cela qui compte.

Outre son empreinte carbone favorable, quand l'hydro-électricité se développe sur des ouvrages déjà existants, elle n'aggrave pas l'impact morphologique sur les milieux ; quand de nouveaux sites sont construits, ils peuvent intégrer dans le cahier des charges des objectifs sédimentaires ou piscicoles (en petite ou moyenne hydraulique, car les impacts des grands barrages sont difficiles voire impossibles à corriger). Par ailleurs, cette énergie contribue bien sûr à restaurer ou entretenir le patrimoine hydraulique en place, à créer des revenus et des emplois pour les territoires, particulièrement dans les zones rurales ayant aujourd'hui le sentiment d'être la périphérie délaissée de la France.

Qu'il s'agisse de la directive cadre européenne sur l'eau (DCE 2000) ou du paquet énergie-climat 2020, notre pays accuse retards et échecs sur ses politiques de l'environnement et de l'énergie. L'OCDE le lui a récemment rappelé, donc le scepticisme de l'Agence internationale de l'énergie n'est pas un phénomène isolé.

Dans le cas de l'hydraulique, il est particulièrement navrant de voir qu'une partie de ces retards peut être imputée à une idéologie hors-sol qui passe son temps à dire "non", une idéologie dont les exigences mal placées détournent notre pays de ses enjeux essentiels: réduire la charge en pollution dans l'eau, l'air, le sol ; réfréner l'usage des énergies fossiles et fissiles pour atténuer le changement climatique, tout en assurant notre indépendance énergétique et en créant des emplois non délocalisables. La France connaîtra une transition politique d'ici quelques mois. Quel que soit le pouvoir issu des urnes, on attend de lui une révision en profondeur de notre politique de l'eau et de l'énergie.

A lire en complément
Sur le taux d'équipement énergétique des rivières
Idée reçue #07 : "Un moulin produit moins qu'une éolienne, inutile de l'équiper"
Les moulins à eau et la transition énergétique: faits et chiffres

46 commentaires:

  1. Vous n'êtes visiblement pas contents. C'est sur que cela est plus sérieux que 3 ou 4 "spécialistes" qui pérorent devant un quarteron de parlementaires .... dont certains ont quand même émis quelques doutes ... et encore les actes ne traduisent pas la teneurs des propos concernant la petite hydraulique .... qui n'était d'ailleurs même pas le sujet ....

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  2. C'est au contraire vous qui trompez l'opinion en faisant croire qu'il existe encore beaucoup de possibilités pour l'hydroélectricité. Le rapport que vous citez ne tient compte d'aucune contrainte technique, financière environnementale ou sociétale et les 9TWh annoncé sont sans doute au moins à diviser par 2 ce qui nous ramène effectivement à 95% du potentiel réalisé si on compare au 70 TWh de productible actuel. Si l'hydroélectricité était vraiment confrontée aux conditions du marché il n'y aurait plus de développement hydroélectrique depuis longtemps! Si le productible ne croit que faiblement en France c'est que les dizaines de petites centrales construites en France ces derniers temps et qui ont maltraité des dizaines de petits cours d'eau ne représentent rien au niveau énergétique au point que leur influence est nulle sur le productible national...

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    1. Le rapport UFE 2013 est au contraire conservateur, on le cite comme une base. Les Anglais avaient fait une cartographie plus systématique (lien ci-après), c'est ce genre d'approche qu'il faut appliquer sur les 500.000 km de linéaire en France, pour déjà définir un potentiel technique, qui est la donnée d'entrée du débat démocratique sur l'opportunité d'exploiter ce potentiel
      https://www.theguardian.com/environment/2010/mar/08/environment-agency-hydropower-schemes

      Si toutes les ENR et le nucléaire étaient "confrontées aux conditions de marché", elles n'existeraient pas. Vos sophismes sont usés.

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    2. On peut prendre un exemple concret, la rivière Cousin et ses affluents. Ce bassin modeste du Morvan est totalement absent de l'étude UFE, comme tant d'autres en Bourgogne. Si vous examinez le terrain, vous voyez que sur les seules communes de Magny et Avallon, il serait techniquement possible de développer quasiment 1 MW de puissance. Voir le détail sur :
      http://www.hydrauxois.org/2016/09/sur-le-taux-dequipement-energetique-des.html

      Ce genre d'analyse (ici indicative) à granularité fine n'a pas été faite par l'UFE et l'Etat en 2013, pas plus qu'elle n'est faite à ce jour par les régions, les départements ou les gestionnaires de cours d'eau.

      Il faut déjà changer cela et rendre obligatoire dans tout document de planification d'un bassin versant une estimation sérieuse du potentiel hydro-électrique. La précision "sérieux" visant à ce que cet exercice ne soit pas confié à des gens qui militent contre l'hydro-électricité et qui bâclent ces travaux, aussi par exemple à ne pas prétendre qu'un potentiel de 15 MW est réglementairement inexploitable alors qu'il l'est en réalité, voir ce triste exemple:
      http://www.hydrauxois.org/2015/02/sage-de-larmancon-le-potentiel-hydro.html

      (Au demeurant, quand vous regardez l'étude UFE-Etat de 2013, vous voyez que ces MW de l'Armançon ont eux aussi disparu du potentiel, il n'en reste que quelques centaines de kW. Comme toutes les régions n'ont pas été couvertes, et que les régions couvertes ont ainsi minimisé ou ignoré les potentiels, affirmer que le chiffre de 2013 serait trop élevé relève de l'intox pure et simple, dont sont familiers les lobbies de la diabolisation des barrages.)

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    3. Je vous laisse la liberté de penser que les hydrauliciens (EDF,Engie, EAF, FHE,...) qui ont co rédigé ce rapport avec l'Etat sont incompétents ... et ce rapport précise bien les limites que j'ai indiquées : pas de prise en compte de l'économie, de la technique ni de l'environnement ( par exemple classements que vous aimez tant). Il faut simplement lire le rapport que vous citez pour le constater et je vous encourage à le faire.
      Effectivement la plupart des ENR ne sont pas encore rentables mais le N veut dire "nouvelles" et l'Hydraulique des petites centrales utilise des techniques mises au point depuis plus de cent ans ... vous nous le rappelez bien assez. Elle ne mérite à aucun titre d'être aidée comme cela est le cas par des tarifs d'achats élevés et automatiques

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    4. Rapport 2013: nous avançons des faits, répondez par des faits et non par l'autorité supposée des auteurs de ce travail. Le ministère et les industriels ont refusé de nous donner le détail de la méthodologie et les sorties de leurs travaux régions par régions, au prétexte fallacieux que certaines infos étaient confidentielles. Mail de Mme Cécile Philibert, DGEC, en date du 25/11/2013: "Le rapport complet de l'étude n'est pas public, sa diffusion est ainsi restreinte aux services de l'Etat". (Toujours la même transparence, hein?)

      Sur la seule région dont nous avons pu malgré tout récupérer (sans accord de publication) des données pour examen (Bourgogne), oui, c'est un travail tout à fait incomplet, on ne peut pas en féliciter ses auteurs et on regrette de ne pas avoir le droit de citer le BE. Prétendre comme vous le faites que ce travail reflète la totalité de potentiel (et même davantage) est donc une escroquerie intellectuelle. Mais ce sont à dire vrai vos méthodes usuelles sur ce dossier des rivières, ce sera toujours un plaisir autant qu'un devoir de les exposer au public et aux décideurs.

      Le potentiel technique expertisé (ou devant l'être) est le seul élément pertinent à avancer pour le débat. Savoir si économiquement et environnementalement ou sociétalement chaque projet est finalisable, on ne peut pas le définir dans ce genre d'estimation globale. Car cela relève en partie de la conjoncture (les tarifs énergie, les incitations publiques), en partie du débat local (étude de projet, enquête publique).

      Sur vos histoires de techniques anciennes ou pas anciennes : comme si l'éolien ou le photovoltaïque était d'invention récente… vous n'y connaissez manifestement pas grand chose en histoire de l'énergie! En région tempérée, 1 kW solaire ou 1 kW biocarburant ou 1 kW éolien (en zone moyennement venteuse) coûte davantage en carbone qu'1 kW hydraulique, donc les contribuables paient actuellement des technologies moins efficaces pour l'objectif principal poursuivi (qui n'est pas de faire plaisir à des industriels au détriment d'autres industriels, ni de satisfaire l'ultraminorité des fétichistes du salmonidés, mais de limiter au maximum et au plus vite la hausse de concentration de GES atmosphérique). Comme une seule énergie ne peut pas assurer tous les objectifs posés par la France et l'Europe, on doit accepter de diversifier et d'intégrer des technologies moins efficaces. Repousser l'hydraulique qui a justement une grande maturité et dont les turbines, sur un siècle de perfectionnement, atteignent un remarquable rendement, c'est totalement aberrant. Là encore, l'aveuglement idéologique vous pousse à nier des évidences et à construire des arguties compliquées pour donner un faux-semblant de rationalité à vos préjugés.

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    5. Je vous cite : "Savoir si économiquement et environnementalement ou sociétalement chaque projet est finalisable,on ne peut pas le définir dans ce genre d'estimation globale." Bravo vous avez compris : la liste des projets de ce rapport ne sont pas tous réalisables ... nous avançons

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    6. Donc c'est assez simple : vu que le potentiel technique existe, sans consensus sur sa valeur exacte, laissons les porteurs de projet se déclarer, simplifions leur au maximum le parcours, faisons évoluer la rétribution de l'énergie produite au carbone non émis. Au final nous verrons bien quel potentiel hydraulique se réalise. S'il ne s'en fait que 1000 MW, tant pis mais ce sera toujours cela de moins dans les centrales fioul, gaz et charbon qui font encore de la base et des pointes ; s'il s'en fait 3000 MW, tant mieux ; si des vocations se découvrent et qu'on révise finalement à la hausse le potentiel exploitable, on n'ira plus loin, etc.

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    7. Sauf que sans aide publique il n'y a plus d'hydroélectricité nouvelle construite du moins en petite hydraulique au fil de l'eau (moulins compris) ... Il y a donc une décision publique à prendre et cette décision doit prendre en compte d'autres critères que la production c'est là tous le propos. Par ailleurs aucune centrale à combustible fossile n'est utilisée en base en France et loin s'en faut, et de nombreuses centrales à gaz, initialement prévues pour la demi-base ne sont plus utilisées qu'en pointe du fait de l'émergence des sources renouvelables subventionnées mettant en cause leur rentabilité (leurs propriétaires s'en plaignent bien assez). La petite hydraulique n'est pas du tout adaptée à la fourniture de pointe et ne remplace en rien ces centrale au gaz. Pour finir l'épisode actuel qui voit notre pays se passer sans encombre d'une petite dizaine de réacteurs nucléaires au moment où sa consommation est la plus forte montre bien dans quel état de suréquipement se situe actuellement notre parc électrogène. Alors le rôle de la petite hydraulique dans tout cela : un pet de sauterelle dans un champs l'été ...

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  3. Nous ne sommes "pas d'accord" (avec la politique publique eau-énergie) davantage que "pas content". Les décideurs politiques ont été longtemps mal informés, sous-informés voire parfois carrément désinformés sur ces questions par un conglomérat d'administratifs et associatifs monopolisant la parole pseudo-savante, tout en interprétant à sa guise lois ou directives sous l'impulsion de la DEB. On se contente de créer de l'information, du débat et de la critique sur ce que nous estimons être des dérives et dysfonctionnements. Au final, les décideurs décideront en regardant les arguments des uns et des autres. Ils peuvent très bien être convaincus de l'absolue nécessité de raser tous les ouvrages hydrauliques, d'imposer des éoliennes à chaque village et des panneaux solaires sur tous les toits. On a quelques doutes...

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  4. Le CGEDD ce n'est pas la DEB, leur indépendance par rapport au gouvernement est beaucoup plus grande ....

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    1. Sans doute la raison pour laquelle la DEB n'a jamais suivi la plupart des préconisations du CGEDD dans son premier rapport de 2012 sur la continuité écologique:
      http://www.hydrauxois.org/2016/01/recommandations-cgedd-2012-le-ministere.html

      Cela tombe bien, le même CGEDD a remis à la ministre son nouveau rapport sur le même thème, nous verrons le contenu.

      Dans le séminaire qui est donné en lien, le CGEDD s'est surtout contenté d'organiser et de faire se rencontrer les acteurs. L'introduction d'AM Levraut comme la conclusion de N Forray restent globalement neutres.

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    2. La conclusion de Nicolas Fornay indique que la petite hydraulique diffère de la grande et qu'elle doit être examiné différemment. Il ne vous reste plus qu'à compléter par les conséquences que cela entraine sur la petite hydraulique ....

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    3. Citons-le : "La grande hydroélectricité fait l’objet d’une relative acceptation par son caractère irréversible, par l’ampleur des transformations et des ouvrages nécessaires. Nous la tolérons donc moyennant des adaptations. À l’inverse, les conséquences de la petite hydroélectricité appellent davantage de débats. En conséquence, chaque situation, chaque projet, chaque évolution de la gestion constitue un cas. Il ne doit pas s’envisager comme une généralité, mais comme une spécificité. Nous devons privilégier tel cours d’eau ou tel territoire. L’abandon des généralités, qu’on soit favorable ou défavorable à un projet, doit permettre de gagner en humilité et de favoriser la négociation."

      C'est un peu flou. D'abord, il serait étonnant que l'on tolère la construction de beaucoup de grands barrages aujourd'hui. Ensuite, la petite hydraulique fait souvent partie du paysage depuis fort longtemps, a moins d'impacts que la grande, et est tout aussi "tolérée" par les riverains dans la majorité des cas (les gens ne défilent pas dans la rue pour dire qu'ils ne supportent plus le moulin du village ou la petite usine du bourg...). Enfin, il faut supposer que les adversaires idéologiques de la petite hydro (FNE, FRAPNA, FNPF et consorts) ne pourraient pas contresigner ce texte puisqu'il refuse les généralités pour/contre et demande finalement des examens au cas par cas. Or, le point des lobbyistes est de principe : la petite hydro au fil de l'eau serait négligeable énergétiquement et dommageable environnementalement, il faudrait donc lutter contre son développement. Forray ne valide pas cette approche dogmatique, au moins dans son texte.

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  5. L'hydroélectrique est une excellente solution pour le stockage électrique de l'inconstance de production des panneaux PV. Cette solution est propre et sans danger il faut donc la développer!!!

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  6. "Le rapport que vous citez ne tient compte d'aucune contrainte technique, financière environnementale ou sociétale"

    Avez-vous réalisé une analyse critique de ce rapport? Pouvez-vous nous indiquer comment la consulter? Les opposants à l'hydro ont peut-être raison mais une déclaration ne suffit pas, pour convaincre il faut préalablement démontrer les erreurs de ce que l'on critique.

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  7. Pour obtenir une idée de la limite technique supérieure, on peut faire plutôt comme le physicien anglais McKay, jeter un oeil à la quantité d'eau par l'altitude moyenne
    http://www.amides.fr/pdf/sewtha-ch08.pdf

    Le potentiel physique de l'hydroélec est sans doute beaucoup plus important que les chiffres cités dans votre article. La limite est économique, la France vit encore sur le mythe nucléaire de l'énergie bon marché, qui est en train d'être remplacé par le mythe renouvelable de l'énergie bon marché. Cela n'encourage pas les comportements vertueux. Laisser faire le marché comme on le préconise plus haut, c'est la porte ouverte au gaz et au charbon (disponibles, pilotables, stockables, pas trop chers), et c'est l'après-pétrole dans longtemps. Continuer sur le fossile 50 ou 60 ans est le plus confortable en raisonnement à court terme (en moindres risques et coûts industriels), mais pour le climat et pour l'après-fossile, on va souffrir. Néanmoins, on en prend le chemin. L'énergie mondiale reste aux 3/4 carbonée, la soi-disant vertu des européens tient bcp au nucléaire et à la délocalisation de leurs industries énergivores, nos dirigeants schizos font des déclarations et signent des accords sans effet.

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    1. Je vous signale que dans certains bassins les SDAGE 2009-2015 ont produit une estimation du potentiel hydroélectrique basée sur les débits naturels et la pente ... Par ailleurs je ne faisait référence au marché que pour souligner l'aide publique constante apportée à la petite hydraulique et pour conclure qu'il vaut mieux dépenser de l'argent public pour faire avancer des techniques prometteuses (notamment en potentiel énergétique) comme le photovoltaïque que de gaspiller ce même argent à consteller nos cours d'eau de petites centrales au fil de l'eau dont le potentiel en France est très limité et qui ne manquent ni de marchés à l'exportation ni de vitrine avec les 2000 petites centrales déjà installées sur nos cours d'eau.

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    2. "mieux dépenser de l'argent public pour faire avancer des techniques prometteuses (notamment en potentiel énergétique) comme le photovoltaïque"

      Sauf que l'argent public dépensée en R&D pour faire progresser les cellules PV, c'est peanuts (hélas). L'argent de la CSPE pour des technologies PV actuelles (peu productives), juste pour financer le surcoût rachat-réseau et pas pour "avancer" sur la technologie, c'est déjà le tiers de l'assiette, voir les chiffres sur le site de la CRE :
      http://www.cre.fr/operateurs/service-public-de-l-electricite-cspe/montant

      Comme vous l'observez dans le graphique de l'AIE dans l'article, le solaire fait moins de 5% en puissance ; et en énergie produite ce doit être de l'ordre de 1%. Il y a donc un soutien public massif ; affirmer que ce soutien est faible n'est pas exact et en réclamer encore plus n'est pas réaliste.

      De nouveau, la situation réelle ne corrobore pas du tout l'idée d'une hydro-électricité odieusement soutenue.

      Enfin, l'énergie d'un pays, ce ne sont pas des "vitrines" comme vous l'écrivez curieusement, c'est une constellation de productions particulières et industrielles allant du kW au GW de puissance. Vous n'aimez pas l'hydro, soit. Mais vous essayez de dire qu'il y a des raisons objectives à cela, or si vous êtes objectif, chacune de vos raisons avancées peut aisément se retourner contre d'autres sources d'énergie, et avec beaucoup plus de force encore. En fait, le principal argument contre l'hydro n'est ni physique, ni économique, ni sociologique (hors la grande hydro bouleversant la vie des gens), cela reste pour l'essentiel son impact environnemental (il est normal que des associations s'en émeuvent). Là c'est du cas par cas, et du choix public normatif en dernier ressort. Il serait quand même curieux de vivre dans un pays où l'on impose le risque zéro pour le poisson mais où l'on a obligé 60 millions d'humains à vivre à moins de 200 km de réacteurs nucléaires… Mais venant des bureaucraties, tout est possible.

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    3. Si je parlais de "vitrine" c'est uniquement pour soutenir notre filière industrielle du matériel hydroélectrique que nous devons essayer de conserver en montrant que l'existence d'un marché intérieur en la matière ne joue qu'un rôle mineur.

      Le PV a un avenir important aujourd'hui il représente une part faible demain avec les progrès dans les diverses techniques de stockage (batteries, hydrogène, power to gas) il pourra représenter quelques dizaines de pourcent de notre approvisionnement avec une rentabilité extraordinaire compte tenu des progrès actuels, derrière le PV il y a les réseaux intelligents et toute l'intelligence qu'il sera nécessaire de déployer pour réguler un réseau qui ne sera plus stabilisé par quelques grosses machines tournantes là est l'avenir, là doivent être placé les investissements et pas se perdre dans des technologies matures comme l'hydroélectricité qui bénéficie d'un marché mondial bien organisé dans lequel nos entreprises ne sont pas si mal placées. Je veux bien faire exception pour la modernisation des ouvrages existants pour lesquels un effort de R&D est nécessaire pour ne pas faire exploser les couts de "refurbishing"...mais, s'il y a la des possibilités d'exporter des services, en termes de kWh domestiques cela n'ira pas chercher bien loin ...

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    4. Il faut espérer que le solaire représente "demain" une "rentabilité extraordinaire", mais voyez-vous, toute l'histoire de l'énergie moderne est remplie de ces promesses fabuleuses pour des lendemains qui chantent. Le nucléaire de fission était censé être gratuit ("to cheap to meter"), celui de fusion en 2070 c'est quasiment pareil, etc.

      La réalité, assez différente de vos rêves, c'est que le solaire coûte cher, n'est pas pilotable, épargne peu de carbone en région tempérée. Sans subvention, il y aurait zéro panneau (alors que ne vous en déplaise, il y a des moulins qui se lancent dans l'autoconsommation sans aide publique, et qui le feraient encore plus volontiers s'ils n'étaient pas assommés de dossiers kafkaïens exigés par vos petits camarades).

      Ce qui fait un peu douter de l'avenir radieux du solaire, sauf rupture technologique de premier ordre, c'est la notion de densité d'énergie ou de puissance (par unité de surface, volume ou masse). Le soleil n'envoie en moyenne "que" 100 W/m^2 exploitables, donc il faut beaucoup d'équipement pour assurer beaucoup de puissance. Cet équipement doit être produit, transporté, posé, entretenu, remplacé, donc il est difficile de penser que cela aboutisse une rentabilité extraordinaire (idem pour empreinte environnementale), même si l'on parvenait au chiffre remarquable (et très éloigné) de 50% de rendement pour un matériau facile en produire en immense quantité.

      Regardez l'inauguration de la route solaire par Ségolène
      http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0211619935495-segolene-royal-a-inaugure-la-premiere-route-solaire-au-monde-2052377.php

      La production réelle de ce binz est celle de deux moulins modestes, avec un coût 20 fois plus élevé au kWh produit por le solaire. Pourtant c'est vanté comme un grand progrès… A ce compte-là, les seuils et barrages ont de l'avenir.

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    5. Sur le PV il faut sérieusement vous mettre à jour sur sa rentabilité par ailleurs pensez vous sérieusement que le petite hydraulique et vos chers moulins soient pilotables ... quand la densité d'énergie il reste beaucoup de surfaces déjà utilisées qui pourraient accueillir du PV n'est-ce pas ?
      Je ne suis pas spécialiste de ce type d'innovation (route solaire) et je ne puis juger de la pertinence de l'investissement ... mais il ne faut pas confondre la recherche et le développement (qui doivent recevoir l'attention des pouvoirs publics après une procédure d'évaluation bien entendu) et les investissements dans l'outil productif avec des technologies éprouvées comme la petite hydraulique ... cela vaut peut-être pour la route Colas mais aussi pour le PV qui avance tous les jours

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    6. Ah bon, le solaire est rentable avec un tarif de rachat quasiment au prix de marché? Pouvez-vous nous donner un lien vers ces coûts de rachat du kWh solaire? Et expliquer la raison pour laquelle le solaire-si-rentable pèse autant sur l'assiette CSPE depuis 3 ans, alors qu'il produit si peu en France?

      Sur la densité : il y a effectivement beaucoup de surfaces disponibles pour le solaire (et nous sommes tout à fait favorables aux progrès de cette énergie), le problème est qu'il est difficile de baisser les coûts et d'améliorer le cycle de vie matière première / carbone de la filière dans ces conditions limitantes.

      Une petite turbine hydraulique de 3 kW qui tient dans son coffre et peut se poser partout où il y a de la chute produit davantage que 100 m2 de panneaux solaires. Compact, propre, made in France pour certains modèles, voilà ce qu'il faut diffuser sur toutes nos rivières et canalisations. :-)

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    7. Comme toutes les technologies microélectronique le PV double ses performances pour le même cout tous les 18 mois. Le rendement du PV était de moins de 10% il y a quelques années aujourd'hui on frise les 50% au niveau industriel. Le PV est rentable dans certaines régions d'Espagne sans subventions ...
      Pour ce qui est des stockages indispensables au solaire, la technologie des batteries avance à grand pas (regardez les perspectives business d'Elon Musk) sans compter les autres technologies émergentes
      Maintenant il vous suffit d'une règle de trois pour comprendre que le secteur de l'énergie électrique va connaitre une révolution dans les années qui viennent et que face à cette révolution la petite hydraulique ne pèsera pas bien lourd au point que l'on puisse envisager de s'en passer sans aucun regret

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    8. Tout cela est réjouissant, mais de l'ordre de la promesse, sans chiffrage des coûts économiques (les batteries de Musk ou de ses concurrents sont chères hélas) ni des coûts environnementaux (les panneaux solaires comme les batteries ne sont pas vraiment les champions en ce domaine, si on les fabrique en Europe ce sera le nouvel âge d'or de l'industrie minière et beaucoup de recyclage en fin de vie). Attendons donc de vérifier ce brillant destin. D'ici là, comme au fond de nos vallées il n'y a pas tant de soleil, on travaillera patiemment à restaurer et équiper les sites qui s'y prêtent.

      Nota : les panneaux solaires en silicium ont le même âge que les microprocesseurs, un vénérable demi-siècle. Hélas, ils ne suivent pas exactement la loi de Moore, pas plus au demeurant que les technologies de stockage. Le gain ne vient pas tellement du rendement des cellules à date, mais des apprentissages en fabrication (ainsi que du dumping asiatique suivi de l'actuelle stratégie de robotisation totale).

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  8. "Sauf que sans aide publique il n'y a plus d'hydroélectricité nouvelle construite du moins en petite hydraulique au fil de l'eau (moulins compris) ... Il y a donc une décision publique à prendre et cette décision doit prendre en compte d'autres critères que la production c'est là tous le propos."

    Comme indiqué plusieurs fois déjà, sans aide publique il n'y a pas non plus de nucléaire et de renouvelable en général. Arrêtez de faire miroiter une hypothétique énergie soumise aux seules lois du marché alors que ce domaine a toujours été marqué par une forte intervention publique et diverses régulations. Les décisions françaises et européennes n'ont rien d'un marché libre, on y pose des objectifs et des contraintes. Les énergies que vous mettez en avant sont massivement soutenues, donc vos propos sont de mauvaise foi car des mécanismes de soutien sur un domaine seulement sont condamnés, par idéologie davantage que par réflexion énergétique.

    "Par ailleurs aucune centrale à combustible fossile n'est utilisée en base en France et loin s'en faut, et de nombreuses centrales à gaz, initialement prévues pour la demi-base ne sont plus utilisées qu'en pointe du fait de l'émergence des sources renouvelables subventionnées mettant en cause leur rentabilité (leurs propriétaires s'en plaignent bien assez)."

    Allons donc, vous allez en ce moment (midi) sur RTE temps réel, alors que nous ne sommes pas dans la pointe et qu'il y a un beau soleil sur le pays, le fossile (gaz, fioul, charbon) représente plus de 11.500 MW, le solaire 2883 MW, l'éolien 879 MW.
    http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique

    "Pour finir l'épisode actuel qui voit notre pays se passer sans encombre d'une petite dizaine de réacteurs nucléaires au moment où sa consommation est la plus forte montre bien dans quel état de suréquipement se situe actuellement notre parc électrogène. Alors le rôle de la petite hydraulique dans tout cela : un pet de sauterelle dans un champs l'été"

    Oui enfin toujours en ce moment, les 55.000 MW de nucléaire font 69% de la production, l'éolien est à 1% et le solaire à 4% (bravo les "nouvelles" énergies renouvelables, 5% du besoin national en grand froid), donc franchement, vos "pets de sauterelles"… Par ailleurs, quand l'épisode sera passé, nous ferons le point sur l'énergie importée.

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    1. 7 réacteurs nucléaires à l'arrêt, température de 5 à 10°C en dessous de la normale en hivers : nous ne sommes certainement pas en base. Que dans ces conditions on voit quelques kWh d'origine fossile sur le réseau c'est bien le moins ! s'il n'étaient pas nécessaires à ce moment là quand le serait-il donc!
      Je remarque que la puissance du solaire est 25% celle des fossiles ce qui n'est pas si mal ... pendant ce temps que fait la petite hydraulique après 4 mois de sécheresse ? La petite hydraulique représente en année moyenne 1,2% de la production nationale et environ 2000 MW de puissance installée soit 30% de moins que la puissance effective (celle-là) donnée par le PV au réseau aujourd'hui ! Où sont vos "preuves" ?

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    2. "La petite hydraulique représente en année moyenne 1,2% de la production nationale et environ 2000 MW de puissance installée"

      Nous sommes d'accord, c'est bien mais insuffisant, travaillons à doubler cette puissance installée et à faire foisonner la petite hydro sur tout le territoire. Il y a tellement de rivières qui ne produisent plus ou presque plus d'énergie, c'est désolant.

      Sinon, vous êtes assez extraordinaire dans votre négation du réel: on voit que l'hydraulique, malgré des conditions défavorables (gel, sécheresse), reste de très loin la première énergie du mix électrique derrière le nucléaire, mais vous glissez cela sous le tapis car cela contredit votre idéal de la rivière sans barrage.

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    3. Je ne glisse rien sous le tapis, par contre vous ne relevez que ce qui vous parait vous arranger dans mes propos mais je vous remercie de me trouver extraordinaire. Après 120 ans de développement que l'hydraulique soit la première source d'énergie renouvelable il n'y a rien de très glorieux par ailleurs la contribution actuelle se maintien surtout par l'intervention de la grande hydraulique de lac et d'éclusée dont les stockages permettent de s'abstraire dans une certaine mesure des variations de débits. La production de la petite hydraulique doit être réduite à la portion congrue...
      Quant à son avenir, compte tenu de ses couts et de ses perspectives notamment avec la baisse des débits dues au changement climatique et l'écrémage des sites les plus juteux, dès que l'aide publique lui sera coupée, il ne restera plus grand monde pour se lancer dans l'aventure

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    4. La place de l'hydraulique n'est pas "glorieuse", c'est juste un fait. Vous avez sans doute observé combien ses infrastructures sont conçues pour durer et nous bénéficions des investissements des aménageurs du passé – c'en est réjouissant de voir du durable à l'ère du jetable. Quand l'éolien, le solaire et autres auront réduit à 50% le nucléaire et remplacé le plus gros du fossile (encore 50% de notre mix), alors on aura le grand luxe de choisir parmi les énergies renouvelables. D'ici là, personne ne trouve raisonnable de se tirer une balle dans le pied en se privant de sources d'énergie qui ont fait leurs preuves et qui rendent de bons services. Les promesses de prix du solaire en 2025 et les pronostics de valeur du débit en 2050 ne sont pas des variables assez robustes pour décider selon elles. Quant aux coûts de l'hydraulique, vous avez raison et tâchons en effet de les réduire. Beaucoup de nos élus sont sensibles à cette idée de réduction des coûts et complexités inutiles pour relancer l'activité, on va leur donner des pistes en ce sens. ;-)

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    5. J'adopte votre conclusion : à vous la défense des techniques du passé ayant un fort impact sur notre environnement naturel à moi les perspectives d'avenir ...

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    6. "Fort impact"? Allons, vous n'êtes pas en commission d'agence, ici...

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  9. A lire, le livre blanc du SER
    http://www.enr.fr/userfiles/files/2016-SER-LIVRE-BLANC-web.pdf

    Le syndicat ne se trompe pas d'ennemi et fait des propositions intéressantes pour l'hydro.

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    1. Le SER rassemble les professionnels de toutes les énergies renouvelables dont ceux de la petite hydraulique. Il ne faut pas trop s'attendre à beaucoup de mesure du coté d'un tel outil de lobbying

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    2. " Quant à son avenir, compte tenu de ses couts et de ses perspectives notamment avec la baisse des débits dues au changement climatique et l'écrémage des sites les plus juteux, dès que l'aide publique lui sera coupée, il ne restera plus grand monde pour se lancer dans l'aventure "

      S'il est indéniable que les débits diminuent, la production des très petites centrales au fil de l'eau coïncide justement aux mois ou la demande est la plus importante soit de novembre à mai. Mon moulin produit en moyenne 35 à 40 000 kWh par an que j'utilise en auto consommation pour le chauffage et la production d'ECS pour 2 maisons soit environ 3 à 4 tep que nous ne sommes pas obligés d'importer et de brûler ( pas d'émission de gaz à effet de serre ).
      Je n'ai eu aucune subvention cela va sans dire et je pourrais produire entre 100 et 120 000 kWh an sans les invraisemblables tracasseries administratives qui entravent toute initiative allant dans ce sens.
      J'ai installé une turbine qui a 70 ans et donc l'empreinte carbone est on ne peut plus favorable.
      Il y a peu d'eau l'été : ça tombe bien puisque je n'ai pas besoin de chauffage .
      Le canal d'amenée long de 300 m et ombragé constitue un remarquable réservoir de biodiversité et un refuge pendant les périodes de crue. Vivant au bord j'en suis le témoin tous les jours de l'année.
      On parle beaucoup de réchauffement climatique en ce moment et j'aimerais savoir ce que tous les beaux théoriciens que l'on lit ici et qui ne rêvent que pelleteuses, arasement et continuité écologique font pour résoudre ce gravissime problème ?

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    3. Bravo : vous résolvez un cent millionième de notre approvisionnement énergétique ! Reste maintenant à réfléchir aux 99 cent millionième qui restent.

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    4. Quel mépris... vous passez trop de temps avec vos petits camarades de l'oligarchie. Merci cependant, sans cette morgue, il n'aurait pas été si facile de montrer le vrai visage de la continuité écologique. Ses défenseurs restent nos meilleurs alliés.

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    5. Où voyez vous du mépris ? Je ne fais qu'essayer d'expliquer combien la contribution des moulins est dérisoire quand on la compare aux besoins actuels.... En quoi quelques privilégiés disposant d'une source d'électricité gratuite annoncent-ils la solution pour le reste de nos concitoyens ? Il faudrait quand même se réveiller et arrêter de rêver à l'ombre de vos vénérables artifices !

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    6. Avis à ceux qui voudraient mettre du solaire thermique ou PV, des pompes à chaleur, de l'isolation, du chauffage bois, etc.: vous représentez un milliardième de milliardième de la solution, arrêtez tout, idiots !

      "gratuit" : ah, équiper un moulin et l'entretenir, c'est gratuit? Et celui qui profite du vent ou du soleil ou du bois ou de la géothermie plutôt que de l'eau, vous le définissez aussi comme "privilégié" qui exploite la nature, suppose-t-on.

      Que de préjugés... il y a vraiment une fixette sur le moulin et le barrage dans certains milieux, espérons qu'un jour les sciences sociales et politiques travaillent à décrire ce micro-phénomène certes marginal, mas bien caractérisé.

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  10. "On parle beaucoup de réchauffement climatique en ce moment et j'aimerais savoir ce que tous les beaux théoriciens que l'on lit ici et qui ne rêvent que pelleteuses, arasement et continuité écologique font pour résoudre ce gravissime problème?"

    C'est assez simple : ces "beaux théoriciens" aggravent le problème a) en multipliant des chantiers de BTP ; b) en détruisant le potentiel énergétique ayant le meilleur bilan carbone ; c) en promouvant des solutions plus chères, plus consommatrices d'énergie et de matières premières en cycle de vie ; d) en laissant croire qu'on peut se passer de telle ou telle ENR alors qu'on est dramatiquement en retard sur nos objectifs 2020, sans parler du moins de 2°C de la COP 21 ; e) en prétendant que "l'écologie" c'est leur fantasme de la rivière sauvage dont l'homme est chassé, créant ainsi un repoussoir social qui est en train de discréditer la gestion écologique des rivières (mais la poignée d'oligarques n'en démord pas, elle seule détient la Vérité, les autres sont des ignorants, des profiteurs, des ingrats, etc.).

    Leur modèle, ce sont les Etats-Unis d'Amérique avec leur politique de destruction des barrages au nom de la "wilderness", vantée par Trout Unlimited, American Rivers et compagnie, politique qui est tout à fait convergente là-bas avec l'exploitation des gaz de schiste et des huiles de roche-mère, les pipelines recevant le pétrole de sables bitumineux du Canada, le forage extra-profond en golfe du Mexique, etc.

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  11. Le renoncement à tout aménagement hydroélectrique nouveau en France interviendrait au niveau de 1 pour mille de la production et 1,5 pour mille de la consommation énergétique : un effort très raisonnable pour épargner nos rares cours d'eau non aménagés en France.

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    1. Cours d'eau "non aménagés" : ne cherchons pas si loin, il y a déjà 50.000 seuils et barrages en place à équiper. Plein de restaurations en vue.

      "renoncement à tout aménagement hydroélectrique" : eh bien il faut changer la loi, puisque l'hydro-électricité fait pour le moment partie de la gestion durable et équilibrée de l'eau. Faites donc, vos idées sont tellement populaires dans la société...

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    2. Encore une foi vous lisez mal : je ne parlais que d'équipements hydroélectriques NOUVEAUX. Pour les ouvrages existants, si certains doivent être arasés comme les ouvrages de la Sélune ou Poutès sur l'Allier, la plupart doivent simplement diminuer leur empreinte écologique (augmentation des débits réservés, suppression des éclusées, dispositifs de franchissement,...) et être optimisés sur le plan énergétique et, quand on le peut, adaptés à la nouvelle donne énergétique : fourniture de pointe et stockage (rôle pour lesquels la petite hydraulique et les moulins sont impuissants) .

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    3. Non non, on vous lisait bien, et on suggérait de commencer par équiper (plutôt que détruire) les seuils et barrages existants, avant d'en créer de nouveaux. Il y a de la matière, ici même les grands barrages de soutien du canal de Bourgogne n'ont pas de turbines, par exemple, et idem pour 90% des 3000 moulins ou étangs de la région bourguignonne.

      Les élus locaux, parcs et syndicats ne cessent de dire qu'il faut trouver des activités locales, devenir des territoires à énergie positive, mieux valoriser nos ressources propres: cela tombe bien. On peut aussi couvrir les jolies vallées du Morvan ou collines de l'Auxois de parcs d'éoliennes et de fermes solaires, ou bien encore offrir un peu plus les forêts à l'exploitation des industriels du bois, mais en occupation des sols, en discontinuités écologiques terrestres, en respect du paysage et en pollution, ce n'est pas le top non plus. D'ailleurs, chaque projet ou presque a des opposants… parfois les mêmes qui n'aiment pas les moulins et barrages! Il faut donc avancer avec modestie et raison, ne pas cracher sur ce que l'on a, se garder des positions trop doctrinaires (sur les ouvrages hydrauliques comme sur le reste).

      Une association a demandé l'estimation du productible hydraulique toutes puissances de la Bourgogne, nous verrons ce qu'il en ressort. En attendant, travaillons à faire avancer des projets en autoconsommation ou vente réseau, chaque turbine ou roue ou vis qui tourne de nouveau, c'est un peu plus de MWh sans carbone et cela contribue à l'effort collectif de la transition énergétique. Ségolène Royal a inauguré une politique plus ouverte pour la petite hydro-électricité, veillons à ce que son successeur confirme cette dynamique et se montre beaucoup moins timide dans les réformes nécessaires pour simplifier les relances de site.

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  12. Bonjour,
    Sauf erreur, vous évoquez un comparatif de la rentabilité "financière" des ENR et du nucléaire mais personne ne parle du coût du kWh nucléaire.
    Qui peut prétendre connaître le VRAI tarif du kWh nucléaire ? Pour une centrale hydraulique, quelque soit ça puissance, maitriser les coûts, même avec démantèlement (sans qu'aucune nécessité ne semble devoir être envisagée...un peu de béton ou d'acier fatigué au fil des ans ne contaminera pas grand monde ! ) me parait estimable relativement facilement. Mais pour une centrale nucléaire ? Que fait-on ne serait-ce que des déchets ? Comment estimer un coût lorsqu'on ne connait même pas la solution à suivre ?
    La solution nucléaire est et reste une impasse totale, impossible à soutenir, ni financièrement, puisqu'on est dans l'inconnu, ni techniquement (soutenir un système qui possède un rendement aussi nul...faut se lever de bonne heure). La première vraie solution serait d'abolir le chauffage nucléaire : c'est juste un petit rêve ! Bonne journée.

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