20/03/2017

Et si votre moulin devenait un refuge pour les oiseaux?

Hérons, aigrettes, cincles, bergeronnettes, martins pêcheurs, canards… les retenues, cascades, biefs et zones humides attenantes aux moulins sont des habitats propices à la présence de nombreuses espèces d'oiseaux. Ainsi parfois que les bâtiments eux-mêmes. On peut améliorer leur observation et leur protection en rejoignant le réseau des refuges LPO. Explications.


Lors de l'assemblée générale des moulins de la Nièvre et du Morvan, qui s'est tenue le 18 mars dernier à Saint-Saulge, Christophe Barge a fait une intéressant présentation de la LPO 58 et de l'une des actions phares de la Ligue au plan national: les refuges pour oiseaux.

Grâce à leurs milieux aquatiques et à la végétation riveraine, les moulins forment des habitats de choix pour héberger une avifaune d'intérêt: pourquoi ne pas les associer au réseau de la LPO?

Avec plus de 18 500 terrains, les refuges LPO constituent le 1er réseau de jardins et terrains écologiques partout en France. Ils sont associés à un travail de science participative, l'Observatoire oiseaux des jardins. L'adhésion au réseau permet d'officialiser la transformation du moulin en zone de protection (pose d'un panneau indicateur) et de recevoir plusieurs guides pour une protection efficace.

La charte des refuges LPO comporte quatre principes simples : favoriser des conditions d'habitat diversifié dans sa propriété, renoncer aux produits chimiques (pesticides), réduire son impact sur le milieu de vie des oiseaux, interdire la chasse.

N'hésitez pas à contacter l'antenne LPO la plus proche en Bourgogne-Franche-Comté et à prendre connaissance des modalités d'inscription. Nous espérons que les fédérations de moulins relaieront cette information auprès de leurs associations adhérentes partout en France, car avec au moins 50.000 sites encore présents au bord des rivières, il existe un vrai potentiel d'actions communes au service de la biodiversité.

Photo : héron cendré sur un seuil, Keith Williamson, CC BY-SA 2.0.

2 commentaires:

  1. Et si l'écosystème du moulin hébergeait depuis longtemps des espèces protégées par un statut légal?
    Et si les destructions de biotopes ne faisaient jamais inventorier par des scientifiques indépendants les espèces impactées (invertébrés, insectes, batraciens) par l'arasement d'ouvrages hydrauliques?
    Et si, pour ces "perturbations intentionnelles", l'art L.411-1 était respecté?
    Et si les destructeurs se mettaient enfin à respecter la loi?

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  2. Un des enjeux essentiels dans les années à venir, c'est de sortir du quasi-monopole de l'évaluation des rivières par des ichtyologues, en particulier lorsqu'il y a une orientation halieutique (par formation, intérêt, etc.). Le centrage sur les poissons ne rend pas compte de la diversité du vivant, le centrage sur les migrateurs et rhéophiles ne rend pas compte de la diversité pisciaire, l'approche par biotypologie théorique ne rend pas compte du caractère dynamique de la biodiversité et aussi de son caractère hybride a contact des activités humaines, etc. Nous allons appeler nos adhérents et nos consoeurs associatives à agir davantage en ce sens, car les moulins et étangs ont des choses à défendre quand on parle du vivant sans préjugé. Aussi des bonnes pratiques qui permettent de produire des habitats en intéressant à partir de l'eau détournée.

    Pour autant, la continuité a du sens quand elle est une stratégie de conservation d'espèces migratrices menacées. Car de fait, saumons, anguilles, lamproies, aloses, etc. se sont raréfiés ou ont disparu sur certains bassins, principalement à cause des pollutions, des ouvrages hydrauliques de plus grande taille à compter du XIXe siècle et du changement climatique.

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