04/10/2018

Les riverains de la Sagne à Cabrerets en lutte pour préserver leur cadre de vie

Sur la Sagne (affluent du Célé), au village de Cabrerets, des centaines d'habitants ont déjà signé une pétition pour déplorer la destruction de leur cadre de vie au nom de la continuité écologique. Partout, des collectifs riverains s'organisent et se plaignent des mêmes maux : manque de concertation, travail en vase clos des bureaucrates de l'eau (syndicats et parcs, agences de bassin, préfectures), refus de débats sincères sur les options, avantages surévalués de la continuité et pertes sous-évaluées du cadre paysager et des services rendus par les écosystèmes aménagés. La continuité ne sera jamais apaisée si l'on méprise ainsi les citoyens et si l'on nie leurs contestations du bien-fondé de certaines mesures n'ayant rien à voir avec l'intérêt général.



Extrait de la pétition :

Sans contester la validité du projet dans son ensemble, les habitants de la commune souhaitent néanmoins attirer l'attention des décideurs sur un certains nombres d’éléments regrettables dans la prise en compte de leur avis  sur ce projet et leur manque d’information.

Une association a été créée et  l'urgence est là, les travaux ont commencé et sans réaction des acteurs que sont la mairie de Cabrerets, Syndicat Mixte de La Rance et du Célé et la préfecture du Lot, les bassins et les ouvrages tant appréciés des habitants de la commune et des nombreux touristes passant dans le village seront détruits.

Ainsi nous déplorons :

- La suppression des seuils artificiels mis en place sur le linéaire du village dont une gestion simple, qui a fait ses preuves sur du long terme, permettait de former et maintenir des bassins dans la traversée du bourg sans compromettre l’écoulement de l’eau pendant les crues. Au contraire ces petites retenues diminuent les risques en  atténuant l’effet de canalisation du cours d’eau sur un segment à forte pente. De même, la continuité écologique de la Sagne n’a jamais été compromise par ces seuils de faible hauteur comme en témoigne la présence des espèces piscicoles en amont. Au contraire, la présence de petits bassins permet d’assurer une continuité temporelle du ruisseau profitable à la faune et à la flore.
De plus, ces bassins offrent un agrément en période estivale et justifient la présence des lavoirs. De plus, ces bassins offrent un agrément en période estivale et justifient la présence des lavoirs.

La commissaire enquêtrice dans son rapport approuve la sauvegarde des seuils ou d’une partie de ces seuils « en proposant de nuancer le projet de disparition systématique des six seuils bâtis qui ont faute d'entretien favorisé l'accumulation du tuf et en envisageant la conservation technique de tout ou partie de ces seuils ».

- La destruction de la passerelle d’accès au restaurant « La Roue » qui nuit au bon fonctionnement de l’activité de restauration de madame Delvit. La proposition alternative pour cet accès paraît dangereuse du fait que la nouvelle rampe débouche sur la route principale du bourg particulièrement passante en période estivale. Sans compter que cet aménagement réduit son espace commercial et que ce dernier a un coût élevé.

- L’absence de garantie quant à l’efficacité des travaux comme le stipule la réponse aux questions de l’enquête publique : « l’arasement des seuils, comme l’ensemble du projet ne permet pas d’éviter le débordement d’une crue décennale dans le bourg. » . 

- D’une manière plus générale, le manque de concertation avec les habitants de la commune sur le projet et la non prise en compte de la mémoire des « Anciens » en ce qui concerne l’entretien de la Sagne dans le bourg. Par exemple, les derniers travaux de curage réalisés en 1991 auraient pu servir de référence, d’autant plus que l’entrepreneur demeure dans notre commune.

Signez la pétition en solidarité des riverains de la Sagne

Illustration : la Sagne à Cabrerets par Torsade de Pointes — photographie personnelle, domaine public 

A lire sur le bassin du Celé :
Quand les alevinages des pêcheurs influencent davantage la génétique des poissons que les ouvrages hydrauliques (Prunier et al 2018)
Diversité génétique et fragmentation des rivières (Blanchet et al 2010, Paz-Vinas et al 2013, 2015) 

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